Des dizaines de citoyens se sont rassemblés dans la matinée de lundi passé devant le siège de la wilaya de Laghouat pour protester contre le mode d'attribution de logements sociaux, nous indique Yacine Zaïd, responsable du bureau de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) de Laghouat. Ils protestent contre les conditions d'attribution des logements sociaux et leur malvie dans des logements exigus ou insalubres. Pour illustrer la distribution des logements sociaux à des citoyens étrangers à la wilaya de Laghouat, un manifestant nous a indiqué que sur quelque 190 logements distribués, un seul a été attribué à un habitant de Laghouat. Selon un communiqué du bureau de la Laddh de cette wilaya, “la distribution des logements sociaux par le chef de daïra ne s'effectue pas dans la transparence”. Le même communiqué a affirmé que “le chef de daïra a envoyé des convocations à des bénéficiaires installés depuis peu à Laghouat, où ils ont construit des baraques. Ils ont pu obtenir des certificats de résidence''. Selon des sources, aucun accord n'a pu être conclu à l'issue de la rencontre d'un groupe de protestataires avec Youcef Chorfa, chef de l'exécutif de la wilaya. La manifestation ne s'est pas arrêtée là, puisqu'aux environs de 18h30, la colère des manifestants est montée d'un cran. Des dizaines d'entre eux se sont mis à se délimiter des lots de terrain à Essadiqya jusque tard dans la nuit. Hier, tôt le matin, telle une ambiance de démarrage d'un chantier, les manifestants ont repris les travaux de délimitation des lots et de fouilles. La cause, nous dit-on, est que l'on a attribué des logements sociaux à des “extra'' de la wilaya qui se sont fait passer pour des nécessiteux en érigeant des maisons de fortune, créant ainsi des bidonvilles, notamment à Bordj- Snouci, M'hafir et Lefran. En somme, la situation risque de connaître des dérapages incontrôlables. Ces manifestations localisées traduisent l'exaspération des citoyens face à des conditions de vie difficiles, en raison notamment de services publics jugés déficients : problème de logements, chômage, coupures d'électricité ou d'eau , note un manifestant. B.A.