De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Les citoyens de la daïra d'Arzew en avaient gros sur le cœur, mardi dernier, à la suite de l'annonce de la publication des listes des bénéficiaires d'une centaine de logements sociaux. Contrairement à la daïra d'Oued Tlelat, où les tensions ont fini par s'apaiser et les pré-affectations attribuées à leurs destinataires, les habitants d'Arzew ne voulaient pas en découdre. D'abord, une poignée de jeunes incontrôlables ont pris d'assaut la chaussée et bloqué la circulation automobile en dressant des objets devant le siège de la daïra. Ensuite, les habitants ont investi la cour intérieure de la daïra, laissant libre cours à leur colère. «Nous voulons voir la liste des bénéficiaires de ces 100 logements. Nous savons qu'il y a des intrus et nous savons qu'il y a beaucoup de filles de mœurs légères qui figurent dans ces listes», ne cessaient de ressasser les habitants protestataires qui avaient également jeté leur dévolu sur les membres de la commission de recensement de daïra. «Nous n'avons pas confiance en eux. Ils ne nous expliquent rien du tout et nous savons que ce sont eux qui ont choisi ces 96 bénéficiaires.» Les critiques à l'égard du chef de la daïra d'Arzew et sur ses «mauvais comportements avec les citoyens», n'ont pas tari. «Il ne nous respecte pas. Il a déchiré une feuille que lui présentait une vieille femme et il n'a pas cessé de nous provoquer», nous confient plusieurs jeunes, pères de famille et des femmes présentes sur les lieux. Pourtant, le chef de daïra en question, promu au rang de secrétaire général et qui devra regagner son poste dans une dizaine de jours au plus tard, était présent parmi les manifestants expliquant, rassurant et même prenant sur lui les multiples reproches et les critiques directes des citoyens. «Il y aura 288 logements pour les familles des caves. Le quartier des Pompiers est également prévu dans les prochaines attributions et même les habitants des bidonvilles d'El Gotni», rassurait-il à qui voulait bien le croire. Grâce à l'intervention des responsables présents, notamment le délégué à la sécurité de la wilaya et le chargé de mission auprès du cabinet du wali, respectivement Khaled Daouaji et Taïbi, ainsi que l'intervention de certains journalistes, la colère des habitants décroissait et la tension baissait au fur et à mesure que les explications étaient fournies aux citoyens par le directeur de l'OPGI, qui s'efforçait dans un exercice de communication pas du tout confortable, il faut le dire. Les citoyens étant devenus méfiants vis-à-vis des élus, de l'Etat et des pouvoirs publics, de manière générale. Le responsable des programmes de l'habitat de la wilaya d'Oran tentait de rassurer les citoyens en leur annonçant le nombre de logements qui sont en construction ou qui sont en voie d'être lancés dans la daïra d'Arzew. «Vous avez plus de 800 logements et 280 logements qui vont bientôt être prêts. Les logements existent, il faut juste patienter», répétait-il devant des femmes et à des jeunes impatients, las d'attendre. En apprenant que les pré-affectations allaient être attribuées aux demandeurs qui remplissent les conditions requises dans les trois prochaines semaines, les habitants se sont résignés à quitter les lieux et à promettre aux responsables présents qu'il «n'y aura aucune violence et que la manifestation se fera dans le calme». Il y a lieu de rappeler que les autorités locales ont décidé de procéder à la distribution de 3 300 décisions d'attribution de logement qui s'effectuera en plusieurs étapes jusqu'en février prochain. Pour le moment, les autorités de daïra ont décidé d'attribuer 96 logements, 150 et 288 autres dans les prochains jours. Demain, ce sera au tour des habitants de la daïra d'Es Sénia de bénéficier des décisions d'attribution, en attendant l'achèvement des programmes de logements.