Résumé : Après la réunion des parents d'élèves où elle apprend que sa fille est une très bonne élève, elle décide de se rendre chez ses parents, à Belcourt. Elle panique lorsque ses parents ne viennent pas lui ouvrir. Elle va chercher un serrurier pour qu'il lui ouvre la porte d'entrée. Nadia sent qu'il s'est passé quelque chose… -Ce n'est pas vrai ! Nadia tombe à genoux, le souffle coupé. Elle ne veut pas y croire. Ce qui est arrivé à ses parents est horrible. Ils sont morts dans leur sommeil, par asphyxie. Le fourneau a une fuite de gaz. Son défunt père a dû oublier de fermer le gaz. - Non, pas ça… La police scientifique va et vient à travers la maison. Ils lui interdisent de s'approcher de la chambre de ses parents. Le serrurier a pris note des numéros de téléphone de son frère, de ses sœurs et contacte aussi Omar. L'enquête de la police scientifique prend plus d'une heure. Une fois celle-ci terminée, les pompiers emmènent les corps à la morgue. Les sœurs de Nadia sont entre-temps arrivées. Ghania et Malika sont sous le choc. Ghania est mise sous calmant. La perte de son mari, un an auparavant, l'a marquée et rendue très fragile. Elle a le regard perdu. Elle se fait des reproches, regrettant de ne pas leur avoir rendu visite depuis une semaine. Malika s'efforce d'être courageuse et ne pleure pas. Elle tente de prévoir et d'organiser la veillée funèbre. - Il faut enlever les meubles, dit-elle en allant d'une pièce à une autre. Maman adore l'espace… Elle parle au présent. Nadia tente de joindre son frère Saïd. Il passe son service national à Béchar et il ne lui reste que quelques semaines avant de le terminer. La terrible nouvelle lui parvient en fin de journée. Omar rentre de Constantine et ne trouve rien à dire. Aucun mot, aucun geste ne peut les réconforter. Les meubles du rez-de-chaussée sont démontés et mis dans le garage. Ils ont besoin d'espace. Les familles et les amis sont nombreux à venir les soutenir dans leur douleur, dans cette double perte. Toute la famille a l'impression de vivre un mauvais rêve. Pourtant, l'enterrement a lieu le lendemain. Nadia et Ghania se trouvent mal quand les corps sont portés au cimetière. - Pourquoi on est orphelines ? - Mais vous êtes toutes grandes et mariées, dit Omar. Vous avez de la chance de les avoir eus jusqu'à aujourd'hui. Ton père et ta mère ont presque quatre-vingts ans. Pense à ceux qui n'ont pas eu la chance de connaître leurs parents ! - Ils ne sont pas morts de vieillesse mais par asphyxie. C'est horrible, dit Nadia. Je ne les ai pas vus depuis des jours et des jours ! Tout ça, c'est de ta faute ! - Comment ça de ma faute ? s'écrie son mari. - Tu es tout le temps absent, lui rappelle-t-elle. Je ne peux pas sortir sans craindre qu'on soit cambriolés ! Je cours toujours et je n'ai jamais le temps de souffler ! Quant à voir mes parents, je ne les verrai plus ! - Je suis désolé, dit Omar. - Oui, tu peux l'être, tu m'as privée de mes parents ! Omar comprend qu'elle voulait crier, trouver un responsable du drame que vit sa famille, même si ce n'est qu'un accident domestique qui a provoqué la mort de ses parents. Il prend leur fille Aziza et rentre à la maison. Saïd et Malika prendront soin de Nadia et de Ghania. Saïd, leur frère, a vingt-deux ans. De taille moyenne et frêle, on le prendrait pour un adolescent, un lycéen même quand il prend son sac à dos. Tout comme ses sœurs, il est blond. Si ses sœurs ont les yeux noisette, lui les a bleu clair. Son regard transperce mais fait fondre les cœurs des filles qu'il croise ou côtoie. Nadia a de la peine pour lui. Quand elle songe aux projets qu'ont fait leurs parents, attendant impatiemment qu'il finisse son service national pour le marier à la fille qu'il aime... Nadia sait qu'avec les économies, ils ont eu l'idée de lui acheter une voiture. Saïd l'ignore encore mais il a une voiture et une somme importante à la banque. Leurs parents ont voulu le mettre à l'abri du besoin. Ils ont toujours regretté qu'il ait raté ses études. Nadia décide de garder un œil sur lui dès qu'il rentrera de son service national. Il est encore jeune et risque de faire des folies. Aussi pour qu'il ne vendre pas la maison, elle demande à Ghania de s'y installer. Ses enfants sont grands et peuvent se débrouiller seuls. Ghania refuse. Elle craint la réaction de leur frère à son retour… (À suivre) A. K. [email protected]