La Côte d'Ivoire, grande favorite de la CAN-2012, a fait respecter la logique en se qualifiant pour les demi-finales de l'épreuve grâce notamment à un doublé de Didier Drogba face à la Guinée Equatoriale (3-0), qui a vu sa magnifique aventure se terminer cruellement, samedi à Malabo. Le co-organisateur de la Coupe d'Afrique peut maudire la star et capitaine des Eléphants, son véritable bourreau sur deux exploits individuels : un but de près après une énorme erreur du défenseur Fernando (36e) puis une tête surpuissante sur un coup franc parfait de Yaya Touré (70e). Drogba, sauveur patenté des Ivoiriens, a ainsi porté son total à 3 buts dans le tournoi et confirmé qu'il était éternel malgré le poids des ans, lui qui fêtera son 34e anniversaire le 11 mars. Le magnifique coup franc de Yaya Touré en pleine lucarne (82e) n'a fait ensuite qu'entériner la large domination d'une formation qui s'est montrée à la hauteur de son statut de prétendante N°1 au titre. La Côte d'Ivoire peut donc poursuivre son rêve de décrocher enfin son 2e trophée continental, son obsession après une attente longue de 20 ans. Pour la génération Drogba, cette quête passera par un rendez-vous mercredi en demi-finale. Comme depuis le début de cette CAN, les Ivoiriens ont laissé le spectacle au vestiaire pour se contenter d'un froid réalisme. Certes, Drogba aurait pu libérer bien avant les éléphants s'il avait réussi à transformer un penalty dès la 24e minute de jeu à la suite d'une faute indiscutable de Konaté sur Zokora. Mais le buteur de Chelsea est tombé sur Danilo, le gardien équato-guinéen, en état de grâce. Cette année, les troupes de François Zahoui ne sont pas venues pour amuser la galerie mais bien pour repartir au pays avec la coupe et c'est surtout leur solidité collective qui frappe aux yeux et non leurs individualités pourtant au-dessus du lot, mis à part le légendaire Drogba. Les Ivoiriens savent bien que pour aller au bout de la CAN, ils auront besoin de cette assise défensive qui leur a si souvent fait défaut. La leçon des dernières années a été retenue et c'est un bloc compact et hermétique qui est en train de tranquillement tracer sa route vers un possible sacre. Avec aucun but encaissé en quatre rencontres, la Côte d'Ivoire s'est bel et bien rachetée une conduite. Face à un tel rouleau compresseur, la Guinée Equatoriale n'a pu opposer que son courage et l'appui de son public, des atouts qui lui ont permis de renverser des montagnes et d'éliminer le Sénégal pour s'inviter dans le Top 8 africain. Sélection la moins bien classée de la CAN par la Fifa (151e), le Nzalang national ne pouvait toutefois pas faire de miracles à chacune de ses sorties. Elle aura déjà eu le mérite de limiter un temps les dégâts avant de sombrer corps et âme. Sa Coupe d'Afrique restera cependant une indéniable réussite. Les Chipolopolos, 16 ans après ! La Zambie a tenu son pari : faire mieux qu'en 2010 en accédant aux demi-finales de la CAN-2012, grâce à une victoire sans appel sur le Soudan (3-0), totalement dépassé par le jeu, la vivacité et le réalisme des Chipolopolos, samedi à Bata. Les Chipolopolos grandissent : sortis dès le premier tour en 2008 puis en quart en 2010, ils atteignent pour la première fois depuis seize ans le dernier carré du tournoi continental, qu'ils n'ont jamais remporté. Leur souhait de voir la finale et Libreville demeure intact. C'est au large de la capitale gabonaise que l'avion de l'équipe nationale s'était en effet écrasé en 1993. “Leurs âmes sont quelque part là-bas...”, avait relevé vendredi le capitaine zambien, Christopher Katongo. Ce succès en quart valide la méthode d'Hervé Renard, sélectionneur qui s'était assigné comme objectif de “faire mieux qu'en 2010”, lorsque son équipe avait cédé aux tirs au but face au Nigeria après avoir eu pourtant la maîtrise du jeu. La naïveté d'alors s'est évaporée sous le soleil de Guinée Equatoriale. Car la Zambie a, cette fois, doublé cette maîtrise d'efficacité. Elle a surclassé le Soudan en se montrant plus complète, plus solide en défense et plus tranchante en attaque, là où son adversaire progressait trop lentement et ne pouvait percer le rideau orange. Plus déterminée, la Guinée Equatoriale a, pour sa part, largement réussi son tournoi en intégrant le Top 8 continental pour sa première participation à l'épreuve, un exploit d'autant plus retentissant pour la 151e nation au classement Fifa, qu'elle a signé deux victoires face au Sénégal (2-1) et à la Libye (1-0) au premier tour. Elle s'est aussi retrouvée, à quelques jours du début du tournoi, sans entraîneur après le départ du Français Henri Michel, remplacé au pied levé par le Brésilien Gilson Paulo.