Hervé Renard (sélectionneur de la Zambie) : «On n'a peur de personne» Samedi après-midi, la Zambie a remporté le premier quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations 2012, en écartant le Soudan (3-0). Dix-huit ans après avoir atteint la finale de la compétition, les Chipolopolos s'ouvrent les portes du dernier carré grâce à des buts de Sunzu (15e), Katongo (66e) et Chamanga (86e). Les hommes du Français Hervé Renard retrouveront le vainqueur de la rencontre entre le Ghana et la Tunisie. Objectif atteint pour les Chipolopolos. Hervé Renard, le sélectionneur français de la Zambie, avait annoncé que son équipe visait le dernier carré lors de cette Coupe d'Afrique des nations. C'est chose faite depuis samedi après-midi après ce succès attendu face au modeste Soudan (3-0). Sereinement, et en faisant preuve d'une assez nette supériorité technique sur les Nord-Africains, les coéquipiers de Christopher Katongo n'ont pas fait mentir les pronostics. L'attaquant du Henan Construction, en Chine, a d'ailleurs inscrit en deux temps le second but de son équipe sur un penalty d'abord repoussé par Akram, le gardien adverse (66e). Le souvenir de 1993 Auparavant, le solide Stoppila Sunzu avait ouvert le score au quart d'heure de jeu d'une tête sur corner (15e). Réduits à 10 après une faute flagrante de Ali Idris (65e), les Crocodiles du Nil ont ensuite regardé James Chamanga ouvrir son pied avec perfection pour corser l'addition en fin de match (86e). La 71e nation mondiale aura une opposition plus relevée en demi-finale. C'est en effet le Ghana, favori de la compétition, ou la Tunisie, sortie d'un groupe relevé, qui sera au menu des "boulets de cuivre" mercredi prochain. Dix-huit ans après les exploits de leurs aînés emmenés par le légendaire Kalusha Bwalya, lesquels s'étaient inclinés en finale face au Nigeria, les Zambiens sont guidés par une motivation de tous les instants. C'est en effet au large des côtes gabonaises qu'avait eu lieu le crash aérien où périrent tous les joueurs de l'équipe nationale en 1993. Une participation à la finale du 12 février à Libreville serait assurément le plus beau des hommages... ---------------- Hervé Renard (sélectionneur de la Zambie) : «On n'a peur de personne» «C'est le match auquel on s'attendait, un match difficile. Nous connaissions cette équipe, ils ne mettent pas beaucoup de rythme mais ils sont techniques. Nous avons dormi un peu en début de seconde période, puis sur un éclair de Rainford Kalaba - comme souvent il nous a donné la lumière - nous avons obtenu un penalty et ils se sont retrouvés à dix, ce qui nous a rendu la tâche facile. En 2010, on a fait un excellent match contre le Nigeria mais on a perdu aux tirs au but. Nous avons appris. Aujourd'hui, tout est loin d'être parfait mais il faut être efficace et, dans le foot, c'est le plus important. La star, c'est l'équipe. C'est un grand avantage, parce que personne n'est au-dessus du collectif, et on n'a peur de personne. On a du talent aussi, avec Katongo, Kalaba, Mayuka. Ils sont sous-estimés, parce qu'ils pourraient jouer dans beaucoup de clubs d'Europe. Pour moi, le Ghana est le grandissime favori de la compétition, je le connais bien puisque j'étais sélectionneur adjoint en 2008. C'est la meilleure équipe africaine depuis quelques années. La Tunisie est très solide depuis le début, avec une base locale et a gagné le Chan avec cette ossature.» Mohamed Abdullah Mazda (sélectionneur du Soudan) «On a manqués d'expérience» «Ce tournoi a été un succès pour nous, nous avons atteint beaucoup d'objectifs. Depuis 1976, nous n'avions marqué aucun point, ni aucun but en phase finale de CAN. J'ai beaucoup de jeunes joueurs. Nous avons besoin de plus d'expérience pour pouvoir atteindre les demi-finales. Malheureusement, je ne m'attendais pas à ce genre d'obstacle, le penalty a tout changé. J'ai perdu des joueurs sur blessure. Au moins, on a 16 joueurs qui ont joué pour la première fois une phase finale et on a le temps de construire.» ----------- De surprenants pays-hôtes Avant le début de la CAN, personne n'aurait osé miser quoi que ce soit sur un beau parcours des deux pays organisateurs. Mais le Gabon et la Guinée-Equatoriale ont déjoué tous les pronostics pour s'inviter dans le Top 8. Les Panthères et leur buteur Aubameyang (en tête du classement des buteurs avec 3 buts) ont damé le pion aux deux géants maghrébins, devançant la Tunisie, seulement 2e du groupe C, et éjectant le Maroc. Tout reste possible pour les Gabonais, portés par une ferveur populaire incroyable et qui possèdent toutes les cartes pour l'emporter contre le Mali en quarts de finale. La belle aventure du Nzalang Nacional s'est arrêtée aux quarts de finale, face aux Eléphants Ivoiriens, mais cette sélection cosmopolite, formée de joueurs nés pour la plupart à l'étranger, a réalisé un énorme exploit en éliminant le Sénégal au terme d'une rencontre au scénario invraisemblable (2-1). Sa Coupe d'Afrique est déjà une étonnante réussite. Un jeu souvent indigent, des stars absentes Avec 61 buts en 24 rencontres, le bilan comptable du premier tour est honorable mais ces chiffres cachent mal le déficit technique global des équipes et d'une épreuve amputée de plusieurs places-fortes (Egypte, Cameroun, Nigeria). Les grands favoris n'ont pas fait preuve d'une maîtrise totale des évènements, à l'image de la Côte d'Ivoire, au jeu poussif, ou des deux représentants maghrébins. La Tunisie a obtenu son billet mais son revers contre le Gabon (1-0) a de quoi interpeller alors que le Maroc avec sa jeune garde prometteuse a montré une certaine naïveté dans la gestion des évènements malgré la science de son patron Eric Gerets, comme cette fin de rencontre cauchemardesque contre le Gabon (2-3). Seul le Ghana d'André Ayew s'est montré digne de son rang de quart de finaliste du dernier Mondial. Si les stars "européennes" ne sont pour le moment pas au rendez-vous hormis peut-être l'Ivoirien Kalou, plusieurs joueurs moins cotés se sont tout de même distingués comme le Gabonais Aubameyang, le Tunisien Msekni, le Soudanais Mudather ou les Zambiens Mayuka et Chris Katongo. Côte-d'Ivoire 3 - Guinée équatoriale 0 Drogba mène les Eléphants en demi La Côte d'Ivoire, grande favorite de la CAN-2012, a fait respecter la logique en se qualifiant pour les demi-finales de l'épreuve grâce notamment à un doublé de Didier Drogba face à la Guinée équatoriale (3-0), qui a vu sa magnifique aventure se terminer cruellement samedi à Malabo. Le co-organisateur de la Coupe d'Afrique peut maudire la star et capitaine des Eléphants, son véritable bourreau sur deux exploits individuels : un but de près après une énorme erreur du défenseur Fernando (36e) puis une tête surpuissante sur un coup franc parfait de Yaya Touré (70e). Drogba, sauveur patenté des Ivoiriens, a ainsi porté son total à 3 buts dans le tournoi et confirmé qu'il était éternel malgré le poids des ans, lui qui fêtera son 34e anniversaire le 11 mars. Le magnifique coup franc de Yaya Touré en pleine lucarne (82e) n'a fait ensuite qu'entériner la large domination d'une formation qui s'est montrée à la hauteur de son statut de prétendante N.1 au titre. La Côte d'Ivoire peut donc poursuivre son rêve de décrocher enfin son 2e trophée continental, son obsession après une attente longue de 20 ans. Pour la génération Drogba, cette quête passera par un rendez-vous mercredi en demi-finale contre le vainqueur du quart de finale entre le Gabon et le Mali, dimanche à Libreville. Comme depuis le début de cette CAN, les Ivoiriens ont laissé le spectacle au vestiaire pour se contenter d'un froid réalisme. Certes, Drogba aurait pu libérer bien avant les Eléphants s'il avait réussi à transformer un penalty dès la 24e minute de jeu à la suite d'une faute indiscutable de Konaté sur Zokora. Mais le buteur de Chelsea est tombé sur Danilo, le gardien équato-guinéen, en état de grâce. Solidité collective Cette année, les troupes de François Zahoui ne sont pas venues pour amuser la galerie mais bien pour repartir au pays avec la coupe et c'est surtout leur solidité collective qui frappe aux yeux et non leurs individualités pourtant au-dessus du lot, mis à part le légendaire Drogba. Les Ivoiriens savent bien que pour aller au bout de la CAN, ils auront besoin de cette assise défensive qui leur a si souvent fait défaut. La leçon des dernières années a été retenue et c'est un bloc compact et hermétique qui est en train de tranquillement tracer sa route vers un possible sacre. Avec aucun but encaissé en quatre rencontres, la Côte d'Ivoire s'est bel et bien racheté une conduite. Face à un tel rouleau compresseur, la Guinée équatoriale n'a pu opposer que son courage et l'appui de son public, des atouts qui lui ont permis de renverser des montagnes et d'éliminer le Sénégal pour s'inviter dans le Top 8 africain. Sélection la moins bien classée de la CAN par la Fifa (151e), le Nzalang Nacional ne pouvait toutefois pas faire de miracles à chacune de ses sorties. Elle aura déjà eu le mérite de limiter un temps les dégâts avant de sombrer corps et âme. Sa Coupe d'Afrique restera cependant une indéniable réussite. François Zahoui (sélectionneur de la Côte-d'Ivoire) : «Content de l'état d'esprit montré par mon équipe» «On s'attendait à souffrir et on a souffert plus que ce qu'on avait prévu. On n'a pas mis la manière mais ce qui était important c'était de marquer des buts et de ne pas en prendre et je suis très content de l'état d'esprit de l'équipe qui avance et progresse de match en match. On savait qu'ils allaient être euphoriques et poussés par leur public et il fallait gagner la bataille du milieu. On a par moments eu du mal à exploiter les côtés. Mais on savait qu'on avait des joueurs devant qui pouvaient faire la différence et il fallait laisser passer l'orage. Heureusement que j'ai des joueurs avec de l'expérience. Une autre équipe aurait perdu parce que j'ai vu une très bonne équipe de la Guinée Equatoriale qui nous a poussés dans nos derniers retranchements. Heureusement, Didier (Drogba, ndlr) a fait la différence. J'ai une équipe de joueurs matures et c'est grâce à l'expérience que l'on a passé ce cap.» Gilson Paulo (sélectionner de la Guinée équatoriale) : «Continuer notre progression» Paulo Gilson, le sélectionneur équato-guinéen, a relativisé la défaite contre la Côte d'Ivoire et veut s'en servir pour continuer de progresser. «Je tiens à rendre hommage à mes joueurs qui ont atteint le cap des quarts de finale de la CAN pour une première participation. C'est vrai que nous avons produit un beau jeu face à la Côte d'Ivoire avec ses joueurs expérimentés. Nous savions que ce serait d'un autre niveau. Mais il n'y a jamais de joie dans la défaite. Cependant j'ai apprécié le comportement de mon équipe qui doit continuer sa progression. Mais cela se fera s'il y a toujours le soutien du public. » Drogba « Je leur devais ces buts » Qualifiés pour les demi-finales de la CAN 2012 qui se tient actuellement au Gabon et en Guinée équatoriale après un succès sur cette dernière en quarts de finale (3-0), les Eléphants de la Côte d'Ivoire ont pu compter sur un très bon Didier Drogba, l'attaquant de Chelsea, pour faire la différence. Auteur d'un doublé, l'ancien Marseillais a toutefois raté un penalty qui n'a pas entamé sa confiance. «Mes coéquipiers m'ont encouragé et beaucoup soutenu. Je me devais de me remettre dans la partie et je leur devais ces buts. Je suis content de l'avoir fait pour eux et je suis fier de mes coéquipiers», a-t-il expliqué sur le site officiel de la CAF après le match. «On montre du caractère» Didier Drogba croit en les chances de sa sélection à gagner le trophée de cette année : «En 2008, on était brillants, on a marqué beaucoup de buts mais on n'a pas réussi à aller en finale. En 2006, on a été en finale et on a perdu. Là, on montre du caractère» a-t-il assuré. Yaya Drogba, 3 buts à eux deux Monsieur Drogba a été le grand artisan de la qualification des Eléphants pour les demi-finales de la CAN Orange 2012. Un double crochet, extérieur puis intérieur pour mettre dans le vent deux défenseurs équato-guinéens avant de glisser le ballon entre le poteau et le gardien dans le trou de souris (36e), une tête impériale, qui ne laisse aucun espoir à Danilo (70e), la perfection les deux fois dans le geste. On oubliera le penalty non transformé par le capitaine ivoirien. Et cerise sur le gâteau ce but somptueux de Yaya Touré (80e) ; un coup franc à 28 mètres face au but, une frappe brossée qui va décrocher la toile d'araignée dans la lucarne droite du but de Danilo dans l'impossibilité de réagir. Les anciens ont fait la différence ce qui était une évidence à la lecture des premiers moments de ce quart de finale. Les Ivoiriens étaient les meilleurs ce qui ne surprendra personne mais les Equato-guinéens n'ont rien à se reprocher. Ils se sont battus avec leurs atouts. Ils ont démontré que pour ne s'être pas qualifiés sur le terrain, ils n'ont pas usurpé leur place parmi les 16. Une équipe nationale est peut-être née en quatre matches si les efforts réalisés en quelques jours par le Brésilien Gilson Paulo sont développés avec ou sans le Brésilien. Le Nzalang Naional a été injustement traité. Il sort grandi d'une Coupe d'Afrique des Nations où il termine dans la première moitié du classement général final. Une victoire contre la Libye lors du match d'ouverture, une autre devant le Sénégal et une courte défaite face à la Zambie avant cet échec en quart de finale. Les joueurs se sont battus même lorsqu'ils étaient menés 3-0. Ils ont terminé la compétition en ayant progressé même lors du dernier match. On se doit de considérer la Guinée Equatoriale comme une révélation pour son application, son enthousiasme, sa préparation. Bien sûr il lui reste à franchir un palier. Mais ce pays d'Afrique Centrale possède de très grosses ressources pétrolières. Il a le pétrole, il lui reste à mettre en place une véritable stratégie de développement. A cette condition il peut avoir une véritable ambition sur la scène continentale. La Côte d'Ivoire a su monter d'un cran par rapport à ses matches précédents. C'est une équipe de costauds qui a confirmé ce qu'elle n'a cessé de déclarer, verrouiller derrière et laisser faire les Drogba, Gervinho et Gradel préféré à Kalou lors du quart de finale par François Zahoui. En six matches éliminatoires et quatre matches de phase finale, la Côte d'Ivoire affiche le score parfait : 10 victoires, 27 bus marqués, 4 encaissés. En Guinée Equatoriale elle a bloqué son compteur buts encaissés à zéro. Où s'arrêtera-t-elle ? Au Gabon beaucoup rêvent de voir les Panthères défier les Eléphants. Il faudra aux premiers écarter le Mali ce dimanche. Une compétition se joue match après match. Il ne faut jamais griller une étape. L'anticipation est généralement mauvaise conseillère. Une hiérarchie et des favoris bousculés La révélation des deux pays organisateurs, le Gabon et la Guinée-équatoriale, la confirmation du Ghana et de la Côte d'Ivoire mais des vedettes globalement hors du coup : tel est le bilan de la CAN-2012 à la fin du 1er tour. Le fiasco du Sénégal L'élimination des Lions de la Teranga constitue la principale sensation du premier tour. Malgré une armada offensive censée tout balayer sur son passage, le Sénégal a montré un visage pathétique, enregistrant la pire campagne africaine de son histoire (3 défaites). Dans un groupe largement à leur portée, avec notamment deux équipes de petits calibres (Libye, Guinée équatoriale), les coéquipiers de Souleymane Diawara n'ont jamais fait le poids et signé un fiasco qui pourrait coûter cher au sélectionneur Amara Traoré. En 2002, le Sénégal se révélait à la face de la planète en dominant le champion du monde français avant d'atteindre les quarts de finale du Mondial. Aujourd'hui, il est la risée de l'Afrique. Gabon 1 - Mali 1 (le Mali qualifié aux tab 4-5) Les Maliens endeuillent le Gabon Le troisième quart de finale de cette CAN, qui a mis aux prises le Gabon avec le Mali, à Libreville, s'est soldé par un score nul un but partout. Les prolongations n'ont rien apporté de nouveau au tableau d'affichage. Les Gabonais ont ouvert le score par Mouloungui, à la 54', alors que Cheikh Diabaté a égalisé à cinq minutes de la fin de la partie. Ayant eu recours aux penaltys, les Maliens l'ont emporté 5-4, créant ainsi une énorme surprise, du moment que tout le monde voyait le Gabon passer. C'est le second pays organisateur qui sort de la compétition, après la Guinée équatoriale.