L'agence d'accueil et d'encaissement de Sonelgaz de la daïra d'Oued Tlélat est dans un état de délabrement avancé, les clients et la caissière sont sous la menace permanente d'un effondrement de la bâtisse. Datant de l'époque coloniale où elle était utilisée comme tribunal, l'infrastructure nécessite des travaux de consolidation d'urgence. Murs complètement fissurés, carrelage démonté, plâtre détaché, toilettes supprimées, porte et fenêtres cassées, l'agence semble abandonnée. “Oui, elle est abandonnée. Où sont les responsables de Sonelgaz qui n'hésitent pas à vous couper l'électricité pour une facture impayée ?”, peste un client. En effet, lors du paiement de leur facture d'électricité et de gaz, les clients se retrouvent dans des conditions lamentables. Sans agent d'accueil, sans gardien et seule une caissière, très courtoise, tente de rassurer les clients. “Regardez l'état des lieux. Pour ses besoins naturels, l'employée est obligée de se rendre dans un restaurant ou un café. C'est honteux pour une entreprise comme Sonelgaz qui joue avec des milliards”, s'indigne une cliente sexagénaire. Même l'équipe de dépannage ne semble pas se soucier des doléances des clients de l'agence d'Oued Tlélat, en charge des communes de Tafraoui, El-Braya et Oued Tlélat. L'agent gazier, lui, habite la localité et il est souvent sollicité. “Pourtant, les responsables de Sonelgaz ont déjà visité le siège, mais apparemment c'est leur dernier souci de prendre en charge un toit ou des murs qui risquent de tomber sur la tête de leurs clients. Et comment est-il concevable que Sonelgaz installe une agence dans une commune, El-Kerma dans la daïra d'Es-Sénia, et ouvre seulement un bureau d'accueil dans la daïra d'Oued Tlélat ?”, s'interroge un voisin du siège. Sur place, nous avons pu constater une infrastructure presque en ruine. Un lieu où la seule employée, qui ne peut quitter son poste une minute et qui risque d'être agressée à n'importe quel moment, car il s'agit d'une agence qui récupère quotidiennement des millions de dinars, occupe les lieux. “On a l'impression qu'il faut qu'il y ait des blessés ou des morts pour qu'ils (responsables) agissent”, renchérit un troisième client. Des membres du syndicat se sont déplacés à l'agence, il y a quelques mois, et au lieu de trouver une solution au calvaire que vit la caissière, ils sont venus recenser les enfants des deux agents pour les affilier aux séances de judo. Comme quoi, la vie des employés ne fait pas partie de leur feuille de route. N B