Résumé : Ghania et Saïd se sont querellés. Omar les a entendus, mais Saïd a pris la fuite dès que Omar a frappé à la porte. Ghania nie qu'il ait pris les bijoux et les économies. Elle le prie de rester en dehors du problème et lui suggère de retourner à Constantine s'il craint pour sa vie. Il n'est pas insensible à ses prières. Alors qu'il s'apprête à rentrer chez lui, il ne voit pas Saïd arriver derrière lui... -Qu'est-ce que tu fais ? Tu veux mourir, ma parole ! s'écrie Saïd. Tu veux vraiment endeuiller ta famille et faire de Aziza une orpheline ! - Et toi, qu'est-ce que tu fais ? Qu'est-ce que tu es devenu ? rétorque Omar. Vois-tu seulement le mal que tu fais autour de toi ? Toutes tes sœurs souffrent. Cela ne semble pas te toucher. - Je suis libre de faire ce que je veux. Même de te tuer, dit Saïd en montrant une arme. Si tu ne pars pas, j'en serai obligé ! - Pourquoi ? Qu'est-ce qui t'a transformé en monstre ? l'interroge Omar qui s'efforce de garder son calme. Tu étais un garçon bien, à qui tout souriait. Pourquoi Saïd ? Ce n'est pas trop tard. Tu peux le redevenir. Tu n'as pas encore les mains tachées du sang d'innocents, n'est-ce pas ? Dis-moi. - N'attends pas de moi des confidences. Pars tout de suite et ne reviens plus jamais, lui intime le jeune homme gardant son arme braquée sur lui. Allez vite ! Pars… - Je veux encore parler avec toi, insiste Omar avant de recevoir un coup de crosse au front. Il s'effondre sur le trottoir, assommé par la violence du coup. Saïd l'a eu par surprise. Il retourne à la maison et demande à Ghania de le suivre. La grande sœur le suit malgré elle. Elle panique quand il lui recommande de se taire. - Vite, aide-moi ! Ghania ne voit pas le corps de Omar tout de suite. Elle ouvre la bouche pour crier quand elle l'aperçoit mais Saïd pose la main dessus pour l'étouffer. - Chut ! Ou je t'égorge et tes enfants seront orphelins ! la menace-t-il. Aide-moi à le mettre dans la voiture ! Bien qu'elle tremble, elle s'exécute sans bruit. Ils prennent Omar et le mettent à l'arrière. - Rentre ! lui dit-il une fois qu'il a claqué la portière. Et gare à toi ! - Non, non, je ne dirai rien, la rassure-t-elle, le souffle court. Mais dis-moi, est ce que tu l'as... ? - Non, je ne suis pas fou, répond Saïd. Aziza a encore besoin de lui. Rentre et ferme bien derrière toi ! - Tu le ramènes chez lui ? l'interroge-t-elle. Rassure-moi. - Oui, je le ramène chez lui ! Saïd démarre et la laisse sur le trottoir. Ghania, encore sous le choc, ne rentre pas tout de suite. Dès que la voiture disparaît dans la nuit, elle regarde autour d'elle. Et si quelqu'un les a vus ? s'inquiète-t-elle. Que va-t-il penser ? Et s'il appelle la police ? Ghania rentre à la maison et ferme à clé avant d'appeler sa sœur Nadia pour la mettre au courant. - Il va te le ramener, lui dit-elle. Il a reçu un coup… Apparemment, il a poussé Saïd à le faire. - Il est blessé ? demande Nadia. Avec quoi l'a-t-il frappé ? - Je l'ignore, mais il était inconscient, lui apprend-elle. Quand il reviendra à lui, demande-lui de partir ! On ne sait jamais. - Oui, oui, je comprends ! On frappe à la porte Ghania. Je te rappelle plus tard ! Quand Nadia ouvre, elle manque de se trouver mal en voyant Saïd soutenir son mari. Ce dernier est revenu à lui. Il ne souffle mot. Son visage est blême. - Garde-le en laisse ! lui recommande Saïd. S'il vient encore fouiner dans mes affaires, je ne répondrai plus de mes actes ! Si la police cherche après moi, je saurai qui m'a dénoncé ! Et vous le regretterez, les avertit-il, en lui montrant son arme à feu. Ai-je été clair ? Nadia hoche la tête. Elle est soulagée en le voyant partir. Elle s'occupe de son mari, apportant de la glace dans une serviette. Omar grimace de douleur quand elle la porte à son front. - ça t'apprendra à ne pas m'écouter, lui dit-elle. Tu n'aurais pas dû aller à la maison ! Il aurait pu te tuer… - Inutile de me le dire, je le sais déjà ! rétorque-t-il. Va préparer mes affaires ! Je pars demain. (À suivre) A. K. Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus : [email protected]