Après son départ de l'ANP, il s'est exprimé dans les colonnes de la revue El-Djeïch où il a demandé aux membres de l'ANP de “continuer le chemin avec la même détermination, le même engagement et le même sens du devoir”. Le général à la retraite, Mohamed Lamari, est décédé, hier à l'âge de 73 ans, à Biskra. C'est suite à un malaise cardiaque que le défunt a été transporté, en urgence, dans un hôpital de la région, où il rendra l'âme dans la matinée. Mohamed Lamari, qui a pris sa retraite en août 2004, a marqué l'institution militaire en assumant plusieurs responsabilités, notamment depuis les débuts des années 90 où il a été nommé général des corps d'armée pour mener la lutte contre la barbarie terroriste. Mohamed Lamari est né en juin 1939 à Alger d'une famille originaire de Biskra. Ancien déserteur de l'armée française, il s'est formé à Moscou, où il obtint un diplôme militaire. Le défunt était chef d'état-major de région militaire de 1970 à 76, commandant de brigade mécanisée jusqu'en 1982 et chef de département des opérations de l'état-major de l'ANP jusqu'en 1988, Commandant de la Ve Région militaire jusqu'en 1989, avant d'être promu commandant en chef des forces terrestres. Il sera désigné, en 1992, conseiller du ministre de la Défense, Khaled Nezzar, avant d'être nommé, encore une fois, à la tête d'un corps spécial dans la lutte antiterroriste. Cette unité comprenait 15 000 hommes. Une année après, soit en 1993, il sera à la direction de l'état-major de l'ANP, alors que le général Zeroual était ministre de la Défense nationale. Mohamed Lamari est connu notamment pour son engagement dans la lutte antiterroriste qu'il mena sans répit. C'est durant les années folles de la barbarie islamiste que Lamari a pris des responsabilités importantes au sein de l'institution militaire pour contrecarrer le projet terroriste porté par les militants salafistes soutenus par plusieurs capitales arabes et occidentales. Parmi ceux qui ont assumé l'arrêt du processus électoral dont le but est de sauver l'Algérie du gouffre islamiste, il a mis tous les moyens de l'institution militaire au service de la lutte contre le terrorisme. Lors d'une émission télévisée, le défunt avait mis en garde contre l'intégrisme religieux qui gagne du terrain en annonçant, en substance “que le terrorisme est vaincu mais l'intégrisme gagne du terrain”. Il faut rappeler aussi que Lamari était un féru de la professionnalisation de l'armée. Après son départ de l'ANP, il s'est exprimé dans les colonnes de la revue El-Djeïch où il a demandé aux membres de l'ANP de “continuer le chemin avec la même détermination, le même engagement et le même sens du devoir pour consolider les acquis importants réalisés à ce jour et faire en sorte que cette nouvelle étape du processus de développement et de professionnalisation de l'ANP contribue à faire de notre armée un outil de défense moderne, crédible, efficace et dissuasif”. Il a, en outre, ajouté à l'endroit de ces cadres de “cette grande institution” de garder pour souci “la préservation du caractère républicain de l'ANP”, tout en invitant son remplaçant à “la poursuite de notre combat contre le terrorisme dont il ne subsiste plus (…) que des groupuscules (…) de plus en plus insignifiants, mais encore capables de nuisance contre nos populations isolées et sans défense”. “Ce combat contre le terrorisme et la subversion a été mené avec honneur et dans le respect des lois de la République, quoi qu'en disent les hérauts et les chantres de cette mouvance criminelle, leurs alliés et tous ceux qui avaient un compte à régler avec l'ANP et l'Algérie”, a-t-il souligné. En homme fort de l'ANP, il a fini par remettre le tablier en août 2004. Il sera remplacé par Gaïd Salah. Il s'est distingué par son opposition à un 2e mandat pour le Président actuel. C'est ce qui l'a poussé, laisse-t-on entendre, à démissionner de son poste de général de corps d'armée. Mohamed Lamari s'est retiré de la scène politique dès sa démission en 2004. Néanmoins, il a fait une apparition publique durant le mois de février 2009, lors d'un meeting populaire organisé par Abdelaziz Bouteflika à la coupole du complexe sportif Mohamed-Boudiaf à Alger, pour annoncer sa candidature à un 3e mandat. Il sera inhumé aujourd'hui au cimetière de Ben Aknoun à partir de 13h. M M