Le froid persistant dans la région de Tlemcen, avec des températures tombant au-dessous de zéro degré la nuit depuis plusieurs jours déjà, affecte davantage les zones rurales comme Béni Bahdel, Béni Snous, Sebdou, El-Aricha, Béni Snous, dans la partie sud de la wilaya où la neige a obligé certains élèves à sécher les cours et les parents à braver la gelée pour partir à la recherche d'hypothétiques bouteilles de gaz butane. Ces dernières, dans le cas où on pourrait les trouver, sont cédées au marché parallèle à quatre ou cinq fois leur prix. Le centre enfûteur de gaz butane de Naftal situé à Chétouane, dans la banlieue de Tlemcen, fonctionne à présent H24 durant toute la semaine pour pouvoir répondre par sa production de 15 000 à 18 000 bouteilles/jour aux besoins exprimés par les citoyens dont les habitations ne sont pas encore desservies par le gaz naturel. Les bonbonnes de gaz sont quasiment absentes dans des points de vente, ce qui a d'ailleurs poussé lundi la population à fermer la route pendant plusieurs heures entre Sebdou et Tlemcen pour manifester sa colère. Les équipes d'intervention de la protection civile et des Directions des travaux publics des wilayas de Tiaret et Tissemsilt ont été mobilisées dès les premières heures de la matinée pour dégager les routes. Par ailleurs, les services de la sûreté, de la direction de l'action sociale, de l'agence de développement social et certaines associations comme Nass El-Khir se sont joints aux équipes de secours, notamment à Tiaret, pour porter assistance aux SDF. En effet, des vivres, couvertures et habits ont été remis à ces derniers dont certains ont été hébergés temporairement. Dans la région d'El-Bayadh, la rigueur hivernale a poussé les éleveurs en très grand nombre à rejoindre le sud de la wilaya. Une transhumance traditionnelle mais qui, cette fois-ci, s'est accélérée car il est impossible au cheptel de résister à de telles conditions climatiques, alors que le couvert végétal, mis à mal par cette vague de froid sans précédent ces dix dernières années. Pour les éleveurs d'El-Bayadh, le choix du sud est dicté aussi bien par le souci de préserver leur cheptel que le plaisir de côtoyer les grands espaces désertiques avec, en prime, la cueillette des truffes cédées, en ce moment, à 2 000 DA le kilo. R. Salem/B. Abdelmadjid/ A. Moussa