Sur les hauteurs de Tlemcen, l'automne est d�j� bien loin, un hiver pr�coce a fait son apparition sur le mont Terny et la ville de Sebdou. Les premi�res gr�les ont d�j� recouvert la toundra et c'est ce qui explique en partie la transhumance du cheptel vers d'autres cieux plus cl�ments. En ce mois de novembre, les grands espaces de Sebdou jusqu'� Aricha ont d�j� �t� d�shert�s par les populations nomades. Avec les derni�res pr�cipitations et le froid qui s�vit dans cette r�gion du Sud-Ouest, on a du mal � imaginer que la s�cheresse soit pass�e par l�. Et pourtant, les stigmates de cette calamit� naturelle sont toujours visibles. La cl�mence du ciel est venue � temps pour dissiper les craintes des �leveurs et des fermiers dont la survie d�pend d'une agriculture vivri�re. Durant tout l'hiver, la ville de Sebdou plongera donc dans un grand silence car, d�s le coucher de soleil, cette ville grelotte et ressemble � une cit� fant�me. La population de Sebdou, de Terny et d'El-Aricha est soumise � rude �preuve pendant la p�riode hivernale : dans ces contr�es isol�es, on se chauffe encore avec du bois et on s'�claire � la bougie. Il faut rappeler qu'� ce jour cette r�gion n'est pas aliment�e en gaz de ville et la bouteille du butane vaut son pesant d'or, quand elle est disponible ! Faut-il rappeler le drame qui a fait plus de 14 victimes suite � l'explosion d'une citerne de propane dans une boulangerie car si cette derni�re �tait aliment�e en gaz de ville la catastrophe n'aurait jamais eu lieu. Et comme un malheur ne vient jamais seul, les Sebdaouis se plaignent de la p�nurie de mazout pour faire fonctionner leur po�le. A noter que le gasoil est rationn� au niveau de stationsservices, et ce, pour lutter contre la contrebande. Ceux qui d�noncent l'exode rurale n'ont qu'� offrir les conditions de vie commodes � ces populations qui aimeraient bien rester chez elle set vivre d�cemment. Si la population de Tlemcen et sa banlieue sont quelque peu �pargn�es par ces probl�mes, il suffit de faire quelques kilom�tres au sud pour constater qu'on est � mille lieues de la civilisation.