L'épisode Edil Pellicano avait divisé davantage une famille mouloudéenne déjà minée par les rapports conflictuels caractérisant les relations entre ses différentes sensibilités. Si les partisans du changement ont accusé la direction actuelle et ses alliés d'avoir usé de stratagèmes pour dénigrer les Italiens et de se maintenir à la tête du club afin de préserver leurs intérêts, les locataires de la villa de Chéraga se sont enorgueillis, en revanche, d'avoir “démasqué des escrocs qui allaient compromettre l'avenir du club”. Cette fois, le Mouloudia tient peut-être son sauveur, et les responsables actuels du club ne pourront pas – si tant est leur intention – dénigrer le nouveau prétendant à l'achat de la majorité des actions du club. En effet, Eddir Loungar présente un CV assez intéressant et bénéficie surtout du soutien, pour ne pas dire de la bénédiction, de la figure emblématique du MCA, en l'occurrence Abdelkader Drif. Menant sans doute un de ses derniers combats pour permettre à son club de toujours “de revenir à sa mission d'avant-garde”, comme il aime à le répéter, Drif, approché par Loungar, s'est tout de suite montré disponible pour aider à la réussite de ce futur projet. Aussi, qui mieux que lui pour orienter cet investisseur ? C'est justement dans cette optique que l'ex-président du Doyen a voulu s'adresser aux supporters du club pour les sensibiliser à soutenir cette démarche qui pourrait donner une autre dimension au Mouloudia, mais aussi à les mettre en garde contre “les empêcheurs de tourner en rond qui ne manqueront pas d'alimenter par de fausses informations l'opinion mouloudéenne afin d'essayer de faire avorter ce projet”. “Mon nom ayant été cité comme le maître d'œuvre et de l'ouvrage, il est de mon devoir d'apporter un éclairage sur cette question surtout par souci que je dois au club et à ses supporters. Effectivement, les problèmes posés par le pseudo-professionnalisme de notre football fait que la presque totalité des clubs qui y participent jonglent les uns et les autres pour boucler les fins de mois. Il se trouve qu'il y a, de par le monde, une diaspora algérienne formée essentiellement de femmes et d'hommes courageux qui s'intéressent aux problèmes qui se posent à notre pays bien plus qu'on ne le pense. Moi, qui voyageais longtemps de par le monde dans le cadre de mes activités professionnelles, j'ai eu à rencontrer et à apprécier le travail de beaucoup d'entre eux. Quoi de plus normal que l'un de ces enfants expatriés ait pu réussir dans son domaine professionnel où il n'est pas facile d'évoluer sans avoir une intelligence et un feeling appropriés pour surmonter la difficulté de cette mission ô combien complexe. Là, je dois vous préciser que la réussite sur le plan professionnel dans un milieu aussi difficile n'est pas à la portée du premier venu et cette diaspora active, intelligente, opérante, présente, s'intéresse à tout ce qui passe dans son pays d'origine. Dans le cadre de ce qui nous intéresse, une de ces personnalités émergentes qu'est M. Eddir Loungar entrevoit la possibilité d'apporter un soutien au mouvement de la jeunesse algérienne à travers le sport d'abord. Et pour le moment, il a jeté son dévolu sur la nouvelle société qui gère l'équipe du MCA. Personnellement, je ne peux pas être plus royaliste que le roi. Je laisse le soin à M. Eddir Loungar, au moment opportun, d'expliquer à vos confrères sa vision et l'action qu'il compte entreprendre dans le cadre de l'histoire du Mouloudia. Je voudrais, en appuyant sur mon désir de bien faire, m'adresser au véritable peuple du Mouloudia, c'est-à-dire celui qui a vécu les bons et les mauvais moments de son club, pour lui dire que lorsque j'ai été approché pour donner mon avis à un investisseur et non pour terminer, par précaution, l'éclairage qu'il faut apporter sur M. Eddir Loungar c'est que, comme j'ai dit au début, c'est un entrepreneur algérien dans différents domaines d'activité, entre autres sous la houlette de la holding LM qui est une énorme société de surveillance gérant plus de 1230 employés totalement intégrés et presque 800 autres indirectement par le truchement de la sous-traitance. Je n'oublierai pas d'ajouter que sa holding anime deux écuries professionnelles sur le plan sportif, l'une ayant été championne du monde du Trial Moto en 2011 à Dubaï, et l'autre vice-championne du monde de voile. On s'aperçoit très vite que nonobstant sa vision sur la politique sportive en Algérie, les moyens financiers qu'il est en mesure de mettre à la disposition du Mouloudia peuvent être très importants. Un sponsor, j'ai tout de suite fait part de ma disponibilité pour aider à la réussite de son futur projet. Bien qu'étant retiré totalement de la vie du club et peiné par tout ce qui s'y passe, je ne pouvais pas, sans risque de trahir mes convictions, me dérober devant cette responsabilité. L'appel, qui est le mien en direction du peuple du Mouloudia, est de lui dire : Mouloudéens sincères et aimant votre club, ne laissez-pas les malveillants et les malsains se dresser encore une fois contre les intérêts de votre club. C'est un Mouloudéen authentique qui vous le demande, parce que je n'ambitionne qu'une seule chose c'est que de nouveau, le MCA revient à sa mission d'avant-garde. Je ne briguerai rien dans ce qui va se passer si ce n'est veiller, en ma qualité de dernier président d'avant la réforme de 1977 encore vivant, au passage du flambeau à la jeune génération actuelle.” N . A.