Lors de sa récente visite à Tripoli, Mourad Medelci et les nouvelles autorités libyennes ont convenu de l'assistance que leur apportera l'Algérie pour constituer une armée et une police. Trois jours après sa visite à Tripoli où il avait rencontré son homologue libyen, Achour ben Khayal, ainsi que d'autres responsables libyens, dont le président du CNT, Mustapha Abdeljalil, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a annoncé, jeudi, que l'Algérie allait aider la Libye à “constituer une armée et une police”. “Les discussions ont porté sur la manière de les aider à constituer une armée et une police”, a affirmé le chef de la diplomatie algérienne en marge d'une cérémonie présidée par le chef de l'Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion de la Journée mondiale de la femme. Il a précisé avoir également évoqué avec le responsable libyen la “sécurité aux frontières”, car Alger et Tripoli partagent une longue frontière terrestre. Mourad Medelci a souligné que “la Libye a les moyens de sortir de cette phase de transition, et nous allons les aider dans la mesure de nos moyens”, avant d'ajouter : “Il y aura une série de visites en Libye, non seulement au niveau gouvernemental mais également des institutions.” Il y a lieu de rappeler qu'au cours de sa visite, le ministre algérien avait assuré à Tripoli que la famille Kadhafi, dont une partie est réfugiée en Algérie, ne pourrait plus toucher “un cheveu du peuple libyen”. Par ailleurs, le Premier ministre libyen par intérim, Abdel Rahim al-Kib, a demandé, jeudi aux Etats-Unis, d'aider son pays à se débarrasser des “vestiges” du régime Kadhafi, ultime bataille de “la guerre pour la libération de la Libye”. “J'ai demandé à Mme la secrétaire d'Etat de nous aider avec les vestiges du régime Kadhafi”, a déclaré le Premier ministre libyen, lors d'une conférence de presse avec Hillary Clinton à Washington. “La guerre pour la libération de la Libye est presque terminée, mais elle ne le sera vraiment que lorsque nous en aurons terminé avec ces vestiges”, a-t-il ajouté. Les anciens caciques de la dictature du colonel Mouammar Kadhafi “sont une source de nuisances. Il faut qu'ils rendent des comptes”, a poursuivi le Premier ministre libyen, qui a rencontré, mercredi, le président américain Barack Obama. “Nous avons également besoin que les fonds qu'ils ont volés au peuple reviennent en Libye.” Le Premier ministre libyen n'a pas identifié nommément les personnes visées, mais, selon un haut responsable américain, Tripoli ciblerait notamment le clan Kadhafi, dont des membres contestent depuis leur exil à l'étranger la légitimité du nouveau pouvoir libyen. Aïcha Kadhafi, fille de Mouammar Kadhafi réfugiée en Algérie, a appelé les Libyens à se “révolter contre le nouveau gouvernement” de Tripoli. Son frère Saâdi, au Niger, a promis de retourner en Libye où, selon lui, une rébellion “s'étend jour après jour”. “Les Libyens souhaitent que nous les aidions à convaincre les pays qui hébergent ces personnes qu'il n'est dans l'intérêt de personne de permettre ces provocations”, a expliqué le responsable américain. Autre sujet de discussion entre Libyens et Américains : les frontières libyennes, devenues des lieux de transit majeurs pour toutes sortes de trafics. “Les Libyens reconnaissent que leurs frontières ne sont certainement pas aussi contrôlées qu'elle devraient l'être”, a souligné le responsable américain. “Nous allons, avec nos partenaires, essayer de coopérer avec les Libyens pour rétablir la sécurité”, a-t-il dit. C'est en substance ce qu'a promis Hillary Clinton. “Nous savons qu'il y a des problèmes avec la sécurité aux frontières, avec l'intégration des milices (qui avaient contribué à faire tomber le régime Kadhafi, ndlr), avec la réconciliation nationale”, a-t-elle dit. “Sur tous ces sujets, et d'autres, nous allons travailler avec nos partenaires libyens”, a-t-elle assuré. “Nous ne sous-estimons pas les défis à venir”, a ajouté Mme Clinton. “Mais au cours des quatre derniers mois, le Premier ministre et le gouvernement intérimaire ont fait preuve d'un leadership capital.” Mme Clinton a également insisté, comme l'avait fait M. Obama mercredi, pour que l'élection d'une assemblée constituante ait bien lieu en juin. M. T./Agences