Un grand hommage a été rendu à Krim Belkacem, signataire des accords d'Evian, que l'orateur a qualifiés d'équation : la paix contre l'indépendance. La mémoire vive de ces évènements, qui ont consacré l'Indépendance de l'Algérie, est revenue encore une fois pour éclairer l'opinion surtout internationale que le recouvrement de la liberté n'a jamais été un cadeau de l'administration coloniale. En fin narrateur, Rédha Malek a même charmé la grande présence de diplomates étrangers et d'invités de marque hier à la conférence organisée par Machâal Echahid au Forum d'El Moudjahid. De prime abord, il veut pour précision la fameuse équation la paix contre l'Indépendance, reposant sur le triptyque : intégrité territoriale, unité du peuple et souveraineté totale. Et c'est justement à cause de ces trois principes que les négociations n'ont pu aboutir qu'après plusieurs mois. En réalité, fera savoir le conférencier, les premiers contacts ont débuté en 1955. “Le gouvernement français a recouru à différentes méthodes pour noyer le poisson, mais nous nous sommes cramponnés aux trois principes repris de la proclamation du 1er Novembre. Notre conviction a bousculé l'administration coloniale qui a multiplié les contingents de l'armée par dix en moins de deux ans. De 30 000 soldats en 1954, ils sont passés à 400 000 en 1956 pour atteindre vers la fin de la guerre plus de 600 000 hommes.” L'orateur insiste sur les trois principes, en rappelant qu'aujourd'hui plus que jamais le document des accords d'Evian est toujours de rigueur car il résume les objectifs d'un Etat libre et indépendant. L'administration coloniale a bien évidemment mobilisé tous ses moyens pour faire basculer cet objectif, à commencer par l'aval d'une Algérie française réclamée par les Européens d'Algérie qui ont, à un certain moment, fait fléchir le pouvoir de la métropole par une série de violentes manifestations. “Cependant, ajoutera le conférencier, notre détermination nous a valu la reconnaissance de la cause algérienne sur le plan international en même temps l'échec de la politique étrangère française notamment suite à l'intervention de l'armée d'abord à Suez et toute l'aide apportée à Israël pour ensuite le bombardement d'une école au village frontalier de Sakiet Sidi-Youcef en Tunisie. Un acte qui lui valut la condamnation de la communauté internationale au sein de l'ONU. De fil en aiguille, Rédha Malek retrace les péripéties de ces négociations cassées à chaque fois par une volonté de ne céder que le strict minimum”. De “la paix des braves” de de Gaulle à l'autodétermination chuchotée en 1959 par le premier président de la cinquième République, il n'y aura rien de concret. Les négociations, qui commencent dans le secret à Lucerne (Suisse) en mars 1961, puis à Neuchâtel, Evian 1, les Rousses, Lugrin et Bâle, vont être officialisées sous le coup de boutoir du FLN qui multiplie les interventions au niveau international. C'est à Evian 2, région choisie pour être entre la France et la Suisse que les négociations vont être menées sans aucune concession du FLN. Durant treize jours, tout est mis sur le tapis. “Les trois principes sont scrupuleusement respectés comme convenu au départ des négociations”, fera observer Rédha Malek. Le 18 mars, Krim Belkacem signe pour le gouvernement provisoire (GPRA) le document resté jusqu'à présent sans changement. Le cessez-le-feu a été décrété par le FLN le 19 mars 1962. Le conférencier a tenu, dans ce cadre, à rendre un grand hommage au “lion du djebel”. Les filles de ce dernier Kawtar et Karima ont demandé que la journée du 19 mars soit chômée et payée. De l'assassinat de leur père en octobre 1970 en Allemagne, elles préfèrent ne pas trop s'étaler lors de cet événement. Karima s'est contentée de dire que “Krim Belkacem a été assassiné pour ses idées démocratiques”. A F