Pratiquement tous les arboriculteurs de la région à quelques exceptions étaient présents, dans l'espoir de comprendre comment lutter contre ce phénomène dévastateur. Le proverbe arabe qui dit “Ne peut soulager tes démangeaisons que ton ongle” est bien appliqué par les arboriculteurs du centre du pays, touchés ou exposés à la maladie du feu bactérien. La prise de conscience est plus importante que la solution elle-même. Cette dernière peut être prise à leur place, et le problème ne trouvera de solution définitive que lorsque l'immunisation des arbres sera de mise. Lors de l'apparition du feu bactérien il y a plus de sept ans où les plants et intrants furent importés en grande quantité pour subvenir aux besoins de l'heure, la charge de travail n'a certainement pas permis aux services concernés (phytosanitaires) de contrôler convenablement les intrants. Les mauvaises langues disent qu'il y a eu connivence entre ces services et les importateurs de plants. Elles ajoutent même que la solution s'est limitée par le changement à la tête de la direction. Ceci dit pour l'histoire de la pénétration du feu bactérien dans les vergers algériens. Bien sûr, il n'est pas exclu que les bactéries ou virus infectant soient transmis par la fiente d'oiseaux migrateurs soutiennent certains “explicateurs de circonstance”. La sécheresse aidant et les intempéries de grêle cycliques ont affaibli les arbres fruitiers, surtout ceux qui n'ont pas atteint l'âge adulte. Si une enquête sérieuse est menée sur les zones infectées par le feu bactérien avec la consignation chronologique des différentes intempéries de grêle. On relève que les dégâts sont très importants chez certains arboriculteurs de la Mitidja en particulier. L'absence de symbiose entre les différentes parties — professionnels et services phytosanitaires (accompagnateur et accompagnés) — a fait que la situation s'empire. Des solutions sont alors prises unilatéralement par la tutelle “l'accompagnateur”, sans pour autant consulter les professionnels concernés par le problème, engendrant un tollé général chez les arboriculteurs. Des walis et des DSA ont tenté d'appliquer la décision de l'arrachage des vergers entiers, que ce soit les arbres infectés ou les arbres sains avec une prime insignifiante indemnisant l'arrachage (à raison de 35 000 DA/ha). Ils sont revenus sur leur décision dès qu'ils ont constaté sur le terrain que la propagation de la maladie et les infestations ne sont pas telles que consignées par les techniciens phytosanitaires sur les procès-verbaux. Le phénomène du feu bactérien et des maladies orphelines, parfois plus graves, des arbres ne datent pas d'hier. Pour rappel, la chenille processionnaire et le scolyte spongiforme arabesque ont fait des ravages sur les pineraies et cédraies. Le feu bactérien est apparu dans les Amériques et s'est propagé à l'Europe pour nous contaminer à partir des années 1980. Même si à cette période l'impact était circonscrit à des zones précises, la maladie commencé à prendre de l'ampleur à partir des années 2000. Elle s'accentuera en 2008 dépassant les seuils de tolérance. Ce n'est qu'à partir de 2011 que les médias, qui ont pris le relais pour faire part de la douloureuse détresse des arboriculteurs, font prendre conscience aux responsables concernés de proposer des solutions radicales, comme celle qui a été prise en France lors de l'épidémie des années 1980 lorsque 20 000 ha d'arbres fruitiers avaient été arrachés. Laquelle décision fut amèrement regrettée. Le déficit était très important. Depuis, les laboratoires ont trouvé une molécule : le Régalis. Le laboratoire BASF en détient la formule. Cette dernière assure la régulation de croissance de l'arbre fruitier, qu'il soit à pépins ou à noyaux. Donc le principe consiste, comme pour la vaccination des enfants contre les maladies, à accompagner l'arbre dans sa croissance ou son développement. L'immuniser contre toute attaque le fragilisant. Ce produit a été agréé par les organismes algériens et peut selon les arboriculteurs répondre aux besoins immédiats afin d'éviter les catastrophes. Selon Mahmoud Ouaddah, l'un des pionniers arboriculteurs du Sersou, s'il y a un arbre infecté, on peut couper les branches touchées, et s'il est totalement altéré on doit l'arracher, par contre les sujets non contaminés ne doivent pas être touchés ni concernés par les décisions d'arrachage. Actuellement, ajoute-t-il, le feu bactérien se traite comme toutes les autres infections et maladies. Pour cela, Profert, à la demande des associations d'arboriculteurs, organise en dehors de toute autre considération avec le soutien de BASF des journées techniques sur l'utilisation du Régalis et la conduite à observer lors de son application. à Aïn Ouessara, pratiquement tous les arboriculteurs à quelques exceptions étaient présents. Ils voulaient savoir et comprendre comment lutter contre ce phénomène dévastateur. L'outil pédagogique et les images ont servi à mieux transmettre le message. J O k