Une première à Blida : Un grand hommage a été rendu, lundi dernier, à la salle Soheïb de Blida (sponsorisée par le groupe Maïski) à la grande dame de la chanson algérienne Saloua, originaire de la ville des roses, à l'occasion de son anniversaire qui coïncidait avec la journée du 19 mars. La cérémonie festive animée par Mourad Zirouni (« Mesk ellil ») et organisée par l'EPAAC (Entreprise publique pour la promotion de l'art et des activités culturelles de la commune créée sur initiative du wali Mohamed Ouchen) de Blida, avec, à sa tête, Mourad Rekik, en collaboration avec des artistes et hommes de la culture, tels Omar Rekabi et Youcef Ouragui – a réuni, dans une ambiance familiale, à la fois conviviale et très classe caractérisant le public blidéen, près de 900 personnes : autorités locales, mouvement associatif, Industriels de Blida, amis et anciens voisins de l'artiste dans le vieux quartier de douérate ainsi qu'une trentaine d'artistes invités (comédiens, musiciens, chanteurs, auteurs, compositeurs… dont certains, tels hadj Noureddine Benatia venu de Mostaganem, ont fait un long déplacement pour rendre hommage à la grande figure de la chanson algérienne. Parmi eux, celui qu'elle retrouvera dans une chaleureuse accolade et qu'elle qualifiera, avec une émotion dans la voix trahissant un sentiment fort de bonheur et de tendresse, de « mon ami, mon frère, mon ennemi de toujours » : el hadj Rabah Driassa. Ils viendront un par un à sa rencontre l'embrasser respectueusement pour lui présenter leurs vœux : hadj Abdelkader Chaou, Abdelmadjid Meskoud, Mourad Djaafri, Abdelkader Bendaameche, Radia Manel, Wahiba Mahdi, Hamidou, Abdou Driassa, cheb Toufik, Hakim Dekkar…. On remarquera encore, dans la salle, l'un des frères Torki, entre autres… Le programme débutera par une prestation musicale très appréciée de l'association Nedjma accompagnée par la voix prometteuse de la jeune Salima Kharroubi ainsi que par son gracieux ballet qui incluera dans sa représentation, rythme et costumes hauts en couleurs pour la chanson kabyle « Mabrouk el Aïd ». Causerie avec l'artiste et témoignages retraçant sa biographie, son parcours sur data show s'ensuivront. Invitée à prendre le micro, Saloua qui a débuté sa carrière en 1952 s'adressera, à un moment donné, aux jeunes artistes pour leur dire en substance : « l'important est avant tout la voix mais encore l'honnêteté ; il faut chanter avec son cœur et non pas dans le seul but lucratif. Au début, l'artiste doit accepter ce qu'on lui offre …». Le moment fort sera l'arrivée d'un impressionnant gâteau (chef-d'œuvre du chef-pâtissier Hacène Maar et de son second Noureddine Khelifi) où figurait la photo de l'artiste. A la seule lumière des bougies, toute la salle a chanté en français, arabe et anglais « Joyeux anniversaire ! ». Puis quelques chanteurs monteront sur scène à l'instar de Meskoud, Chaou et Djaafri qui feront vibrer la salle et occuper en masse la piste où Hamidou s'en donnera à cœur joie. L'invitée de marque honorée, ce sera le tour de tous les artistes présents dont Melle Benkeddache, ancienne responsable de la culture, musicienne et actuelle DAS de Blida, de l'être. Et à la grande surprise de l'assistance, Seloua, 77 ans, affichant une jeunesse, une noblesse et une beauté dans le port et la tenue (un très seyant « qat » en tissu fluide bleu roy), gratifiera, d'une voix qui n'a pris aucune ride, le public d'un morceau de haouzi qu'elle fera suivre de « bqaou aala khir ». La salle reconnaissante vibrera alors, plus qu'elle ne l'avait fait, des you-yous généralisés des femmes de Blida. F.S