La 7e édition des journées du hawzi, qui s'est tenue du 18 au 26 mars au parc des loisirs, sous le signe du renouveau printanier, s'est achevée samedi en apothéose avec le chanteur Hamidou qui a drainé un public estimé à 1 300 personnes conquis d'avance. Le chanteur de charme a enchaîné des morceaux de choix puisés dans un répertoire de chansons anciennes telles Qahoua ou latey et Chehilet layani, ou, plus récentes, comme Laaziza et Moulat el aïn ezzerqa, avec du rythme qui a fait vibrer la salle, suscitant, par vagues successives, applaudissements nourris et youyous stridents, mais aussi déhanchements de jeunes comme de personnes âgées entre les rangées. La première partie de la soirée, annoncée par une troupe de zorna, a été animée par l'association musicale blidéenne El Widadia, créée en 1932, suivie par Ennahdha d'Oran, créée en 1964, et dont l'orchestre s'est produit, samedi pour la première fois, sur scène fusionné avec la classe juniors (11 à 17 ans). Un ensemble qui a été très apprécié. Présentées sous le signe de la préservation et de la promotion du patrimoine musical arabo-andalou, ces neuf soirées, qui ont le mérite aussi d'encourager les jeunes talents, ont offert au public connaisseur de Blida les meilleures prestations. Dix-huit associations, venues de diverses régions du pays, mais avant tout de Blida, et l'impressionnant orchestre de Dar El Gharnatia de Koléa avec 35 éléments, des chanteurs musiciens tels Farid Khodja et cheikh Mustapha Benguergoura, des jeunes talents prometteurs issus des associations, comme Yanel Akeb, Salima Kherroubi ou Sid-Ali Benguergoura, ainsi que des têtes d'affiche, Nassima Chabane, fille de Blida, hadj Abdelkader Chaou, avec des qacidate et des chansons de son répertoire qui ont ravi le public, Hamidou, se sont produits sous le regard bienveillant des regrettés hadj El Basri, hadj El Mahfoudh, hadj Benguergoura, Abdelkader Guessoum et le sourire en coin de Dahmane Benachour, dont les portraits étaient accrochés sur les parois de la scène. Une scène qui croule sous une cascade de fleurs : roses, iris, arums, oiseaux du paradis, soucis, œillets… et, sous les fleurs, des instruments de musique traditionnels, des cuivres étincelants de Blida (des pièces anciennes) sur lesquels ont été suspendus des colliers de jasmin et, de part et d'autre, la première affiche des journées datant de 1996, œuvre de Baya Mahieddine, et la dernière, celle de l'artiste Abderrahmane Sameti qui, en comptabilise neuf. Un programme qui a fait l'objet du choix judicieux de Mlle Khalida Benkeddache, énarque et musicienne, organisatrice émérite de ces journées et responsable du service culturel de la wilaya. Elle s'est entourée d'une équipe interne et externe dévouée, avec l'appui soutenu du wali de Blida, Mohamed Ouchen, un responsable qui ne lésine pas sur les moyens à mettre au service de la culture en général. Lumière, décor, où rien n'a été laissé au hasard, costumes traditionnels hauts en couleur et en raffinement, et régal musical. Tous les ingrédients y étaient pour faire, de cet évènement, une somme de bonheurs savourés, chaque soir durant cinq heures, par un public composé en majorité de familles. Une manifestation sur fond d'hymne à Blida, ville des Roses, en témoigne l'émouvante chanson de Tobal, reprise par la jeune Salima Kharoubi, dont le texte de Omar Gheribi conte la ville fondée par Sid Ahmed El Kebir, “du temps où elle était ceinte de murailles et fermée par sept portes” ; du temps, aussi, “où y poussaient avec exubérance toutes sortes de fleurs comme le lys, le jasmin et ennesri”, cette variété ancienne de petites roses blanches, très parfumées et très prisées dans les villes algériennes, où les Andalous se sont installés. Le temps de neuf longues soirées, l'ombre des saints patrons Sid Ahmed El Kebir, Sidi Ali M'barek, Sidi Abderrahmane, Sidi Boumediène… a plané dans la salle où la scène a retrouvé quelque chose de la splendeur des palais de Grenade, Séville ou Cordoue… avec ses arabesques, ses fleurs, ses noubas… celles de Zyriab revisitées. À la fin de chaque journée, un violon et un trophée, offerts par la wilaya de Blida, seront remis à chaque association par le wali et le président de l'APW. Pour la clôture du festival, aux côtés des responsables cités, se tiendront Abdelhamid Benblidia, délégué par le ministère de la Culture, et le colonel Hadj Sadok, pour honorer les artistes de la dernière soirée. Fatiha Seman