Installation, vidéo, photographie, peinture (avec différentes techniques), calligraphie “moderne”, design, sculpture…, tels sont les champs d'action investis par une trentaine de plasticiens. La capitale de l'Ouest abrite depuis jeudi dernier la 2e Biennale méditerranéenne d'art contemporain d'Oran, organisée par l'association Hadarett El-Aïn, Civ-Œil, qui prendra fin aujourd'hui. Placée sous le haut patronage du wali d'Oran, avec le soutien de l'APC et de la DJS de cette ville, cette manifestation se déroule à la médiathèque communale (ex-cathédrale d'Oran). Un lieu d'une beauté exceptionnelle, qui sied à ce genre d'événements. Des murs en brique neutre, des voûtes et des cavités composant un décor soft, pur, créant des effets d'optique en volume et en hauteur. Elle a été inaugurée aux environs de 11h, par un représentant du wali et un du P/APC. Ce dernier a encouragé ce genre d'initiative, exprimant le souhait qu'une partie de cette exposition soit visible à l'hôtel de ville. L'inauguration publique a eu lieu dans l'après-midi, à partir de 16h, avec le vernissage en présence du public. Une trentaine de plasticiens participent à cette manifestation. Vingt-trois représentent l'Algérie (Yacine Aïdoud, Abderrahmane Ouattou, Adam Selmati, Samta Benyahia, Sadek Rahim, Zirag Kamel, Osmani Souad…) ; d'autres viennent de différents pays du bassin méditerranéen : Tunisie (Zahra Myriem, Faten Rouissi, Lamaia Guemara), Palestine (Mohamed Mussalam), France (Flaye, Dalila Dalleas Bouzar-Reza), Espagne (Guil)… Le Syrien Hazem El-Hawwi n'a pas pu venir, car empêché par les autorités de son pays de quitter le territoire syrien. Dédiée à la jeune création contemporaine, cette exposition est, comme souligné par le commissaire général Tewfik Ali Chaouche, l'occasion de rendre hommage à des artistes nationaux qui ont marqué d'une empreinte indélébile les arts plastiques en Algérie : Mustapha Adane, Kader Attia, Sergoua Karim, Narimane Saâdouni, Noureddine Kour, Djeffal Adlane… Deux générations se rencontrent, la première a déjà balisé le chemin ; la seconde reprend le flambeau investissant un domaine en mouvement. Les approches divergent, les thèmes abordés en revanche convergent : la nature humaine dans toute sa splendeur et décadence. Pour cette deuxième édition, les élèves du club de l'environnement du lycée Emir-El-Houari à El-Hamri ont présenté une installation sur le recyclage, réalisée durant les vacances scolaires. Par ailleurs, le plasticien français Flaye a animé, avant le début de la biennale, un atelier de dessin, avec des enfants atteints du cancer de l'hôpital d'Oran. Le travail était accroché, attirant le regard des visiteurs. Les recettes des œuvres vendues aux enchères seront versées à leur profit, avec la participation de l'association d'aide aux enfants cancéreux. Cette 2e biennale c'est également la rencontre entre les artistes présents, les critiques d'art et le public. Des conférences-débats sont organisées tout au long de ces trois jours abordant différents thèmes. Jeudi, à partir de 18h, l'un des doyens de la peinture en Algérie, Abdellah Benmansour, a animé une rencontre autour de “l'art contemporain algérien”. Dans son intervention, il a affirmé “qu'en Algérie tout est fragile” concernant les arts plastiques. Et d'ajouter que le volume d'artistes en progression est énorme, mais ces derniers ne trouvent pas d'espace d'expression. Car, selon lui, l'artiste doit consigner un message à travers son œuvre. De son côté, Caroline Coll, directrice de l'action culturelle à la mairie de Saint-Ouen (Paris), a présenté, hier, un projet sur lequel elle travaille, relatif à l'art dans l'espace public, mettant en avant les enjeux positifs que peut véhiculer ce type projet qui peut être fédérateur d'énergies positives. À travers cette manifestation, les organisateurs insistent sur la nécessité de créer des espaces d'exposition et d'expression, dédiés à l'art contemporain dans toutes sa diversité, sa composante. A. I.