L'Autriche n'a pas promulgué de loi spéciale pour imposer le système des quotas concernant la participation politique des femmes. C'est ce qu'a annoncé, hier, l'ambassadrice d'Autriche à Alger, Aloisia Worgetter, lors d'une conférence-débat organisée par Mille et Une News. La diplomate a, cependant, précisé que des partis politiques, à l'exemple de celui des écologistes, appliquaient ce système “de leur propre initiative” et “militent pour l'application des quotas pour la participation des femmes”. Selon elle, 36% des ministres, composant le gouvernement autrichien actuel, sont des femmes. Quant au Parlement, il comprend seulement 28% de femmes, a-t-elle dit. L'ambassadrice a convenu que l'Autriche était “un cas spécifique en Europe”, notamment sur la question relative à la situation économique des femmes. La preuve, soutiendra-t-elle, l'écart salarial entre l'homme et la femme est de 17% en Europe alors qu'il est de 25% en Autriche. “C'est un vrai souci”, a observé la diplomate insistant sur le “devoir constitutionnel de l'Autriche pour appliquer la Convention pour l'élimination des discriminations à l'encontre des femmes (Cedaw) et promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes”. L'ancienne première secrétaire à la représentation permanente autrichienne auprès des Nations unies a également fait savoir que son pays a commencé les négociations autour de la Cedaw en 1975, avant de la signer en 1979 puis de la ratifier deux ans plus tard. “Une démocratie veut dire que chacun ou chacune doit avoir son droit. C'est le devoir d'un Etat démocratique de contrebalancer les réflexes machistes par des mesures temporaires, conformément à l'article 4 de la Cedaw”, a déclaré Mme Worgetter. Dans ce cadre, la diplomate autrichienne a révélé que parmi les lois qui luttent contre les réflexes machistes, il y avait celle qui permet à une femme compétente, possédant les mêmes qualifications qu'un homme, d'être “choisie automatiquement”. Sans oublier la loi sur “la protection des femmes contre la violence” qui, sur ce sujet, place l'Autriche à l'avant-garde. Elle a, en outre, fait référence à une loi qui existe depuis déjà 20 ans et qui introduit le système des quotas “pour toutes les employées dans le secteur public”. “Cette loi exige de l'Etat d'employer 50% de femmes car il y a assez de femmes compétentes pour occuper les postes, alors que le pourcentage était de 40% au départ”, a souligné l'invitée de Mille et Une News. L'autre mesure, venant en aide en particulier aux mères célibataires qui sont “les plus pauvres”, est la loi sociale. En réalité, cette loi est destinée aux parents, pères ou mères, qui gardent les enfants en bas âge et qui reçoivent “une aide” ou “une subvention” émanant de l'Etat pendant une durée de trois ans. “L'Autriche a une économie capitaliste. Mais, l'Etat règle les salaires par le smig, par les conventions collectives et agit au niveau du secteur public”, a expliqué Mme Worgetter, laissant entendre que les citoyens autrichiens en général et les femmes autrichiennes en particulier doivent s'impliquer dans la bataille pour l'égalité entre les deux sexes. H. A