La distribution de l'eau potable est effectuée de façon inéquitable, puisque certaines cités sont desservies H/24 alors que d'autres ne le sont que pendant deux à trois heures tous les trois jours. Le chef-lieu de wilaya et les six communes dépendant de la station de traitement du barrage de Bouhamdane ne sont pas desservis en eau potable depuis mercredi matin, au grand dam des ménagères. Dimanche matin, la situation n'a pas changé et un grand mécontentement règne au sein de la population, qui en a ras le bol de ces pannes récurrentes. En effet, les autorités locales avaient investi des centaines de milliards de centimes dans le secteur de l'hydraulique, puisqu'un barrage d'une capacité théorique de 220 millions de m3, plein à ras bord à la faveur des généreuses précipitations enregistrées cet hiver, alimente une station de traitement inaugurée au début des années 2000, et censée fournir en eau potable H/24 tous les foyers. En réalité, il n'en est rien, et ce sont des coupures répétitives et intempestives qui sont déplorées par les ménages guelmis. La conduite principale de la station de traitement subit toujours des dégradations, car les études du sol n'ont pas été approfondies. à la moindre averse, les canalisations s'enfoncent dans un terrain devenu marécageux et subissent des dégâts irrémédiables. Les services techniques de l'ADE interviennent toujours, mais leurs moyens humains et matériels sont nettement insuffisants devant l'ampleur des travaux. Les travaux de réparation durent plusieurs jours, et il faut attendre la reprise du pompage pour que la distribution reprenne progressivement dans les foyers. Un père de famille, rencontré cet après-midi à la cité de Manœuvre sur les hauteurs du chef-lieu de wilaya, est visiblement hors de lui : “Deux à trois fois par chaque mois, nous subissons des coupures d'eau potable, et il faut attendre quatre à cinq jours pour que la situation soit rétablie. C'est intolérable et inadmissible de vivre dans des conditions pareilles ! à la veille de la reprise des classes après les vacances de printemps, les mamans font prendre des bains à leurs enfants pour qu'ils soient propres, mais avec ces pannes fréquentes, nous recourrons aux douches publiques ou bien aux stations thermales qui sont saturées ! Que font les responsables du secteur de l'hydraulique ?” Tous les quartiers de la ville sont à sec, et chacun s'efforce d'aller puiser ce précieux liquide dans les fontaines publiques ou des sources à quelques encablures de Guelma. Cette corvée est appréhendée par les citoyens qui doivent porter des jerrycans pleins d'eau et grimper péniblement les escaliers des immeubles. D'aucuns louent des camionnettes pour rapporter le maximum d'eau potable chez eux, mais ce scénario se répète souvent, car notre alimentation en eau potable est aléatoire. D'autre part, en été ce phénomène se reproduit, puisque Sonelgaz effectue des délestages qui engendrent l'arrêt du pompage dans les stations. En conséquence, à longueur d'année, la population guelmie est confrontée à la rupture de la distribution d'eau, et cela ne suscite aucune réaction des services compétents. Une mère de famille, écœurée par ces robinets à sec, nous prend à témoin et saisit cette opportunité pour faire passer le message : “Faites quelque chose monsieur le wali ! Mettez fin à notre misère, car nous sommes au bout du rouleau ! Nous sommes des citoyens conscients et il n'est pas dans nos habitudes de manifester dans la rue pour exprimer notre colère légitime !” L'implication des autorités locales serait la solution idoine pour assainir ce secteur qui enregistre des dysfonctionnements intolérables. La conduite principale émanant de la station de traitement de Bouhamdane gagnerait à être consolidée et réhabilitée définitivement, et une étude initiée par des professionnels mettrait un terme aux glissements de terrain. Actuellement, la distribution de l'eau potable est effectuée de façon inéquitable, puisque certaines cités sont desservies H/24 alors que d'autres le sont durant deux à trois heures tous les trois jours. H B