Le vieux quartier de Sid El-Houari, adossé à la place du 1er Novembre d'Oran, va-t-il renaître de ses cendres et surtout va-t-il bénéficier d'un véritable programme de revitalisation urbaine, à même de stopper son effondrement et lui redonner vie pour préserver l'histoire de la ville et de sa population ? C'est ce que beaucoup espèrent dorénavant. Et pour cause. Ces dernières années, le délabrement des vieux immeubles n'a eu de cesse de s'accroître faisant naître au cœur de Sid El-Houari des poches de ruines, des carcasses d'immeubles ne tenant que par la façade. Au pire ce sont des assiettes de terrain abandonnées envahies par des décombres, et qui par les temps qui courent sont convoitées, lorsque leur nature juridique n'est pas clarifiée. La spéculation foncière pousse certains à se renseigner sur la situation de certains immeubles classés vieux bâti, il n'est pas rare même de trouver des annonces de promoteurs immobiliers souhaitant acheter des vielles bâtisses en milieu urbain pour récupérer ensuite l'assiette foncière. Sid El Houari n'échappe pas à cette tendance, bien au contraire, l'histoire et l'emplacement du vieux quartier offre une plus-value incommensurable, et là encore des promoteurs ne s'y sont pas trompés puisqu'à leur tour ils envisagent de se lancer dans la restauration du vieux bâti. Observant avec intérêt les quelques expériences déjà menées, soit par l'OPGI, soit par des organismes et autres experts étrangers, chantiers école, avec sous-jacent les fonds prévus pour ces opérations. Mais aujourd'hui, une nouvelle donne va devoir être prise en compte, y compris par les pouvoirs publics, qui souvent lorsqu'ils parlent de développement urbain n'ont à l'esprit que le bulldozer pour dégager des assiettes foncières. Ainsi la direction de la culture d'Oran a annoncé officiellement le classement de Sid El Houari comme “secteur à sauvegarder” et qui va être suivi très prochainement d'un plan de sauvegarde et de mise en valeur. Les arguments pour une telle opération sont légion, comme confirmé par la commission de classification des monuments archéologiques et historiques au niveau du ministère de la Culture, approuvant de ce fait le plan de sauvegarde de Sid El-Houari. Pour ce faire, un dossier a été préparé, comprenant des volets social, culturel, géographique, patrimonial et archéologique, avec la participation d'associations des habitants du quartier, d'historiens et d'architectes. On peut citer ici les monuments implantés à Sid El Houari comme par exemple : la porte de Canastel, la Promenade Letang, le mausolée du saint patron Sid El-Houari, le Palais du Bey, les Bains Turcs, l'église Saint-Louis, la Mosquée du Pacha… Gageons que tout un chacun ne fasse pas n'importe quoi pour ce quartier mémoire de la ville et de la population. D. L