RESUME : Ibtissem est restée chez ses parents le temps que ça se tasse. Lorsqu'elle réussit, Fethi l'invite au restaurant. Il lui demande de revenir à la maison. Elle veut bien à condition que sa belle-mère la laisse tranquille. Il lui promet d'être là, pour elle. Avant de retourner chez elle, elle se fait belle, pour que sa belle-mère comprenne que la vie ne s'est pas arrêtée le jour où elle est partie… Houria n'est pas enchantée de voir sa belle-fille partir au restaurant pour fêter son retour à la maison. - Vous n'avez qu'à rester, je vous ferai un couscous, propose-t-elle le visage blanc de colère. Ce n'est pas nécessaire d'aller dehors pour dîner ! - On tient à être un peu seuls, répond Ibtissem. Ta présence ne ferait que mettre de l'ombre sur notre bonheur ! - Et moi qui me réjouissais de ton retour, s'exclame Houria. Je constate que ces trois semaines chez tes parents n'ont pas arrangé ton caractère … Quand grandiras-tu et seras-tu une vraie femme ? - Inutile de t'inquiéter, je le serais un jour ! Actuellement Fethi m'aime beaucoup ainsi, pourquoi changerais-je alors qu'il me demande d'être moi-même ? rétorque Ibtissem en arrangeant quelques mèches devant la glace du vestibule d'entrée. Fethi ? - J'arrive ! Ibtissem est heureuse en le voyant sortir de leur chambre. Il s'était changé pour l'occasion. - Bonne soirée yemma ! lance-t-elle à sa belle-mère avant de partir avec son mari, bras dessus, bras dessous. Ils se rendent à Sidi Fredj où les attendent Fella et Ouahab. Ces derniers envisagent de se marier. Ibtissem sait que Ouahab n'a pas de logement. La vie que mènerait Fella serait aussi insupportable que la sienne. - Je vais me trouver un travail à mi-temps, ainsi, une fois mariés, on pourra louer un studio ! Et toi, pourquoi ne te chercherais-tu pas un petit boulot tout en préparant ta licence ? - L'idée m'a déjà effleurée mais j'ignore si je pourrais faire les deux en même temps… Je crois que je vais attendre la fin de mes études pour chercher… C'est ma dernière année, il faut que je me donne à fond, tu comprends ? Surtout que je vais devoir supporter cette vieille grincheuse ! - Fethi prend ton parti quand ça ne va pas ? demande Fella. - Pas vraiment, mais je sais qu'il lui est difficile de renoncer à sa mère, et même de croire qu'elle puisse être mauvaise, soupire Ibtissem. La guerre va continuer… si elle n'en meure pas, elle va prendre des années ! Elles s'excusent auprès de leurs hommes, pour se rendre aux toilettes. Là, Ibtissem sort une cigarette de son sac. Il y a longtemps qu'elle n'a pas fumé la nuit. Elle tire quelques bouffées avec plaisir. Fella le remarque. - Tu as arrêté la cigarette ? - Non, mais je n'ai pas d'endroit où fumer tranquillement, lui confie Ibtissem. Fethi n'y touche pas… Parfois, j'en grille une quand elle est absente mais c'est rare … Elle est comme maman, elle a un très bon flair ! - Tu ne fumes pas dans ta chambre ? - Non, dans la salle de bain, près de la fenêtre ! J'en meure d'envie quand je révise, dit la jeune femme. J'aimerais bien arrêter mais c'est plus fort que moi ! - Si ta belle mère te surprend, tout le quartier sera mis au courant ! Fais très attention ! Dépêche-toi, cela fait dix minutes qu'on est là. Ils vont se demander ce qu'on fait, ce qui peut nous retenir ! Juste après le restaurant, ils vont danser pendant deux heures. Ibtissem et Fethi rentrent avant leurs amis. Fethi travaille à huit heures, et il est un peu plus de minuit. Comme elle s'y attendait, sa belle mère n'est pas encore couchée quand ils rentrent. - Vous avez fini de faire la fête ? Ibtissem passe devant elle sans répondre et va à sa chambre. Fethi reste avec sa mère et tente de lui faire comprendre que si elle ne fait pas un effort, leur vie sera un enfer pour eux trois. - Je ne te demande pas de l'aimer mais de l'accepter… Elle est ma femme et je n'en prendrais pas d'autre même si tu la hais ! - Ce que tu peux être aveugle ! Elle te mène par le bout du nez… Aussi, si tu n'étais pas aussi bête, tu comprendrais qu'elle se moque de tout le monde ! Et c'est quoi l'odeur qu'elle traîne derrière elle ? (À suivre) A. K. Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus : [email protected]