RESUME : Ibtissem a un étrange sourire qui intrigue sa mère. Celle-ci s'affole lorsqu'elle lui parle de sortie chaque jeudi soir. Elle reçoit un coup de fil sur son portable et va discuter dans sa chambre. C'est Fethi, le beau gosse qu'on lui a présenté la veille. Elle le trouve plein de qualités et pense même qu'il plaira à ses parents… Ibtissem a l'impression qu'une année s'est écoulée depuis qu'ils se sont séparés. Pourtant, c'était juste avant-hier. Toute la nuit, elle n'a pas cessé de penser à lui, à aspirer à être avec lui. Elle s'entend si bien avec lui. Parfois elle n'avait pas eu à terminer ses phrases qu'il comprenait déjà ce qu'elle voulait dire ou ce qu'elle voulait tout simplement. Quand ils se retrouvent dimanche après-midi, ils se rendent à Bouchaoui et y passent deux heures à discuter, se découvrant des affinités. Et si Ibtissem ne sait pas s'il est l'homme de sa vie, lui, Fethi est sûr de ses sentiments. Ibtissem est celle qu'il a toujours rêvé de rencontrer. Elle est jeune, belle, intelligente et surtout elle sait charmer. Ils n'en sont qu'à leur deuxième rencontre, déjà il pense à parler d'elle à sa mère. Même s'il ne lui en dit rien, il fait des projets pour eux, dans un proche avenir. Mais il faut déjà qu'elle dise oui… - Je t'aime Ibtissem… Je ne sais pas pour toi, mais mes sentiments sont très forts et je ne voudrais pas te perdre… Je veux me marier avec toi ! - Mais on se connaît à peine ! proteste Ibtissem, flattée en son for intérieur. Aucun des garçons qu'elle avait fréquentés auparavant ne lui avait parlé de mariage… Et on est encore jeunes… Rien ne presse ! - Pourquoi ne pas se fiancer ? On se marierait l'année prochaine… Je ne pourrais jamais te fréquenter sans être engagé officiellement… Tu dois me comprendre. Je t'aime… Je tiens à m'afficher avec toi, à t'emmener partout où j'irai… Tu comprends ? - Bien sûr… Ta famille ne te posera pas de problèmes ? s'enquit-elle. Unique fils, ta mère a sûrement des projets pour toi… Tu ne crois pas ? - Je sais, mais ce qui compte, ce sont les miens ! lui assure-t-il. Je te veux parce que je t'aime… Ibtissem, dis-moi oui ! - Attendons la fin de l'année pour décider définitivement ! répond-elle. D'ici là, on en aura parlé à nos familles… Au fait, tu habites quel quartier ? Quand Fethi le lui nomme, elle fronce les sourcils. - Tu blagues ? - Il n'y a pas de quoi blaguer. Pourquoi, qu'est-ce qui te surprend ? - Fethi, on habite le même quartier, lui apprend-elle. - Avec un peu de chance, nos bâtiments doivent se faire face ! espère Fethi. Et ils habitent bien la même rue. Ils s'étonnent de ne jamais s'être rencontrés avant. - On ne devait pas sortir à la même heure, dit la jeune fille. Ma mère doit sûrement connaître la tienne… J'espère qu'elles s'apprécient ! La mine embarrassée, Fethi revient de nouveau sur la demande en mariage. - Si nos familles se connaissent, il est impératif d'officialiser… On ne pourra pas jouer à cache-cache longtemps… Les gens du quartier nous verront et se mettront à jaser… Autant leur boucler le bec avant ! - D'accord ! Tu en parles quand à ta mère ? demande Ibtissem. - Dès ce soir… Et toi ? - Je pourrais aussi le faire ce soir mais je préfère attendre un peu… Dès que je verrai la position de ta mère ! - Je peux t'appeler la nuit ? s'enquit Fethi. à partir de dix heures ? - Bien sûr… Il est bientôt six heures, il faut que je rentre maintenant… - Je sais… Mon copain doit m'attendre pour récupérer sa voiture… Je t'aime Ibtissem ! Ne l'oublie jamais ! - Moi aussi ! - On s'appelle ! - Oui ! La jeune fille s'attend à ce qu'il l'embrasse avant de rentrer mais il n'en fait rien. Il ne veut pas brusquer sa pudeur. Elle est si déçue qu'elle se tourne du côté de la vitre, pour se donner la force de réprimer un fou rire. Pour quelqu'un qui a eu le coup de foudre pour elle, son sang-froid l'étonne. Fethi la dépose non loin de leur quartier. Ibtissem se presse de rentrer chez elle. Sa mine rayonnante surprend sa mère et l'inquiète un peu. - Quel coup as-tu préparé avec ta copine Fella, qu'est-ce que vous mijotez encore ? Ibtissem l'embrasse sur la joue et lui prend les mains. - Détrompe-toi, je n'ai même pas eu le temps de voir Fella aujourd'hui ! Elle n'est pas si mauvaise que ça, tu sais ! - Tes yeux ne me disent rien qui rassure, insiste sa mère en soupirant. Qu'y a-t-il ? - Un grand événement. Tu en seras peut-être choquée, la prévient Ibtissem en l'entraînant dans sa chambre, la forçant à s'asseoir. Il vaut mieux que tu sois assise ! Elle se tait, tentant de se calmer un peu, se donnant le temps de trouver les mots. Elle ne sait même pas par quoi commencer. Et l'attente ne fait qu'impatienter sa mère. Elle ne tient plus en place. Comme toujours, elle pense au pire… (À suivre) A. K. Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus : [email protected]