Les candidats aux élections législatives du 10 mai prochain, et les partis qui les parrainent, prévalent par des incursions timides sur le Net alors que les Algériens, en majorité les jeunes, sont constamment connectés sur la Toile. Conscient des grandes opportunités qu'offrent Internet, en général, et les réseaux sociaux, en particulier, le président français sortant, candidat à sa propre succession à l'Elysée, utilise à fond ces nouvelles technologies de l'information à telle enseigne que ses meetings sont organisés en prenant en compte les paramètres de leur mise en ligne sous forme de vidéocasts. Son directeur de campagne a expliqué que le discours du président-candidat était capté ainsi par 50 000 français au lieu de se restreindre à quelque 15 000 militants et partisans de l'UMP qui font le déplacement jusqu'à l'endroit où se tient le rassemblement. En Algérie, les candidats aux élections législatives, et les partis qui les parrainent, prévalent par des incursions timides sur le Net alors que les Algériens, en majorité les jeunes, sont constamment connectés sur la Toile. Il est d'ailleurs très difficile de trouver les sites Web officiels des partis politiques algériens, en mettant juste leurs sigles comme mot-clé dans le moteur de recherche. À titre d'exemple, les sites du Parti des travailleurs, du Parti pour le renouveau algérien… sont introuvables. À l'entame de la deuxième semaine de la campagne électorale pour les législatives du 10 mai 2012, le site Web officiel du Mouvement populaire algérien, dirigé par l'ancien vice-président du RCD, Amara Benyounès, est toujours en construction. Certains partis politiques, notamment ceux nouvellement agréés, n'ont pas jugé utile de se construire un site Web ou d'ouvrir une page sur facebook afin de communiquer avec les citoyens. Le RND mène sa campagne avec les méthodes traditionnelles de la communication électorale. Le secrétaire général du Rassemblement, Ahmed Ouyahia, s'adresse aux électeurs dans des meetings en salle, tandis que les candidats à la députation concentrent leurs efforts sur les rencontres de proximité. Le recours au réseau se limite à une offre de téléchargement, en langues arabe et française, du programme du parti pour les cinq années à venir. Il est alors illusoire de chercher les biographies des candidats qu'il présente aux législatives. Il n'est même pas possible d'obtenir les listes électorales par wilaya. Aucune latitude, non plus, de connaître les noms des candidats du FLN par un simple clic sur le Net. L'ancien parti unique a posté son programme électoral et des comptes rendus actualisés des rassemblements animés par le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem. Le FFS communique sur la campagne des candidats d'Alger, drivés par l'ex-président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, Me Mustapha Bouchachi, et les candidats de l'émigration. Il donne aussi le timing du passage de ses postulants à la députation sur les ondes de la Radio algérienne et à la télévision, ainsi que quelques dates importantes de meetings populaires. Des vidéos, sur la Convention nationale durant laquelle a été entérinée la décision de participer aux législatives, sont également postées sur le site. Le MSP alimente, aussi, régulièrement son site sur les activités de l'Alliance de l'Algérie verte, qu'il forme avec deux autres partis de la mouvance islamiste, Ennahda et El-Islah en l'occurrence. Très peu de candidats possèdent des pages facebook, leur permettant de répondre instantanément aux préoccupations des Algériens et de diffuser plus largement leurs messages. Twitter est carrément marginalisé, et par les candidats à la députation et par les férus algériens des réseaux sociaux, pour des raisons inexpliquées jusqu'alors. S.H.