Au cours de sa conférence ministérielle de jeudi dernier à Vienne, l'Organisation a décidé de maintenir les quotas de sa production. La prochaine réunion extraordinaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) se tiendra à Alger le 10 février 2004. La décision a été arrêtée par les ministres en charge du pétrole de l'Organisation, jeudi, à Vienne (Autriche). L'autre décision prise par l'Opep à l'issue de cette rencontre, qui a duré plus de quatre heures, a trait au maintien du plafond de la production de dix des onze membres du cartel, l'Irak étant hors quotas, inchangé à 24,5 millions de barils/jour (MBJ). Cette mesure sera appliquée jusqu'à la prochaine réunion ministérielle qui évaluera le marché avant d'envisager les mesures qui s'imposent en vue de rétablir la stabilité du marché. Une telle résolution a pour but d'empêcher une éventuelle “dégringolade” des prix au 2e trimestre 2004. Ces derniers risquent, en effet, de baisser car pendant cette période la demande sera en baisse tandis que l'offre qui viendra des pays non-Opep et de l'Irak sera en hausse sur le marché. L'offre atteindra, selon le président de l'OPEP, 2,5 MBJ dont 1,5 MBJ sous forme de stocks. Ce qui entraîne, par conséquent, une chute des cours. La réduction de la production n'a pas suscité l'intérêt des membres du cartel puisque le marché est bien approvisionné et les prix sont acceptables. Or, l'objectif est d'assurer la satisfaction du marché. Il est à noter qu'un consensus s'est dégagé autour du maintien des quotas. Toutefois, une éventuelle baisse de l'offre OPEP, estimée à 37 % de la production mondiale, a été reportée à la conférence ministérielle d'Alger. Par ailleurs, la chute libre du dollar américain inquiète le marché pétrolier. À cause de cette baisse, évaluée à 35 % par rapport à l'an dernier, le pouvoir d'achat des clients de l'OPEP est devenu assez faible. “La chute du dollar justifie le prix actuel du pétrole, au-dessus des 28 dollars le baril”, a déclaré le ministre libyen Abdel Hafiz Zlitni. “Le dollar s'est affaibli et cela va à l'encontre du commerce des pays producteurs”, a-t-il ajouté. Les cours du baril ont, faut-il le rappeler, évolué dans le haut de la fourchette de 22-28 dollars exigée par l'OPEP. Ils ont régulièrement dépassé ce seuil en raison d'une demande soutenue par la saison hivernale et la forte croissance économique aux Etats-Unis et en Chine. Les déclarations faites à Vienne par les ministres, soulignent des analystes, laissent entendre que le cartel tentera d'imposer à l'avenir des prix encore plus élevés pour compenser l'actuelle faiblesse du dollar. À l'annonce de la décision du maintien des quotas, le marché a réagi favorablement. Les cours du brut se sont ainsi stabilisés jeudi en fin d'après-midi, après un léger repli. Le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, référence sur l'international petrolium exchange de Londres, valait 29,29 dollars alors que mercredi soir il s'échangeait à 29,14 dollars. Concernant un éventuel abandon du billet vert au profit de l'euro, comme monnaie de référence pour les prix du pétrole, semble ne pas intéresser la présidence de l'OPEP. Sur un autre registre, la désignation d'un nouveau secrétaire général de l'OPEP n'a pas été tranchée d'une manière définitive. Trois pays candidats se sont disputés le poste. Il s'agit de l'Iran, du Koweït et du Venezuela. Les onze membres du cartel ont, pour rappel, échoué lors de leur précédente réunion ministérielle du 24 septembre, à s'entendre sur un nom. Néanmoins, le poste en question a été confié provisoirement à l'Indonésie qui prendra la présidence tournante à partir de janvier prochain. La charge du plus haut fonctionnaire de l'Organisation pourrait être attribuée, ainsi, à titre provisoire, à l'un des assistants du ministre indonésien de l'Energie, Purnomo Yusgiantoro. L'Organisation compte tenir également une autre réunion extraordinaire le 3 juin prochain à Beyrouth (Liban). Quant à la 128e conférence ministérielle ordinaire, elle aura lieu le 31 mars prochain à vienne. B. K. Après la réunion de Vienne Chute des cours du brut Les cours du pétrole brent ont baissé hier sur le marché pétrolier suite à la décision prise, jeudi soir, à Vienne, par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) relative au maintien du plafond de sa production. Le baril du brent pour livraison en janvier a perdu ce matin 25 cents pour valoir 28,98 USD après avoir clôturé jeudi soir avec une hausse de 9 cents. Les cours du brent ont chuté, jeudi, au plus bas niveau pour atteindre 28,40 dollars dès l'annonce de la décision de l'Opep puis ont augmenté après la prévision d'une baisse des réserves de gaz naturel.