Organisée par Rotary international, district 9010-club de Tizi Ouzou et la Fondation l'Emir Abdelkader, la petite salle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a abrité, avant-hier, une conférence-débat sur le passage de l'intellectuel, mystique, chef militaire, et révolutionnaire, Emir Abdelkader, en Kabylie. M. Ben Amer, vice-président de la Fondation, a retracé le parcours de l'Emir Abdelkader : sa naissance en 1808 près de Mascara, sa formation à la Zaouïa El Kadiria et son combat aux côtés de son père Mohiédine, ainsi que son parcours révolutionnaire, son combat contre le colonisateur. Pour M. Ben Amer “l'homme était préparé à être ce qu'il est devenu, puisqu'à l'âge de 5 ans, il savait déjà lire et écrire, lui qui disait que l'intérêt de la nation passe avant tout”. L'intervenant évoquera aussi une période importante dans la vie de l'Emir Abdelkader : sa désignation, le 21 novembre 1832, comme Emir. Il s'étalera également sur le premier traité de paix signé par l'Emir Abdelkader avec le général Desmichels en 1834, et le traité de la Tafna en 1837. M. Ben Amer se penchera ensuite sur la dimension mystique de l'homme. Le conférencier reviendra brièvement sur le passage de l'Emir en Kabylie et sur ses relations avec la population locale avec laquelle “il n'avait pas beaucoup de problèmes”, ainsi que sur son amitié avec Napoléon III, qui le sortira de prison. Il faut dire que le débat a été riche, car c'était une occasion, dira un intervenant, de “casser le tabou” sur certaines choses notamment, les “contacts de l'Emir Abdelkader avec la franc-maçonnerie”. Le président de l'association Emir- Abdelkader et le wali de Tizi Ouzou, présents à cette rencontre, ont relevé la nécessité de créer une section de la Fondation Emir- Abdelkader afin de promouvoir les activités de cette association qui œuvre pour la réhabilitation de notre histoire. Ils ont relevé qu'il est désolant que dans d'autres pays, cette quête de vérité, portant sur la vie et l'œuvre de l'Emir, est plus promue que chez nous. Pour preuve, un bon nombre de thèses sur le parcours de ce personnage historique sont plus élaborés à l'extérieur qu'en Algérie. Ce qui ouvre le débat effectivement sur la qualité de l'enseignement de l'histoire dans notre pays. “L'Emir Abdelkader est un chef de guerre universellement connu. Nous avons l'honneur d'avoir une rue à son nom aux Etats-Unis, un monument à Mexico, au Venezuela, à Cuba”, conclut le président de la Fondation. Ainsi, il existe une ville aux Etats-Unis d'Amérique qui porte le nom de l'Emir Abdelkader : Elkader, une ville de 1465 habitants (Etat de l'Iowa). M. Boutaleb a par ailleurs réitéré son souhait de voir établie à Tizi Ouzou une annexe de la fondation qu'il préside. K.T