“Le parti a fait la plus belle campagne électorale”, a déclaré la secrétaire général du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, au siège de son parti, à El-Harrach (Alger), dans la soirée du jeudi. Confiante sur l'impact de sa formation vis-à-vis d'une partie de l'électorat algérien, Mme Hanoune a révélé aux journalistes présents qu'elle n'a “jamais vu autant de monde” assister à ses 44 meetings. “Mes meetings ont été massifs ; les gens comprenaient tout et disaient : on est avec vous”, a-t-elle poursuivi. Toute souriante, la responsable du PT, qui a pratiquement passé toute la journée au siège du PT, pour “coordonner” les travaux de la commission électorale du parti, excepté les quelques heures matinales où elle a accompli son devoir électoral à Alger-centre, s'est félicitée du taux de participation, “quand même meilleur qu'en 2007”. “C'est le calme plat comparativement aux élections précédentes. Il n'y a pas d'angoisse ni de crainte chez les gens. L'état d'esprit a changé et on ne sent pas de démoralisation chez les jeunes ; ce qui veut dire que les choses rentrent dans l'ordre”, a expliqué la SG du PT, non sans signaler que “le discours de Bouteflika a eu des échos et a touché les femmes et même les jeunes”. Selon elle, les enjeux ont évolué positivement avec le temps. Les enjeux en 1997 et 2002, a-t-elle souligné, étaient respectivement “la paix” et “l'unité du pays”, alors qu'aujourd'hui, “les élections se déroulent pour la première fois dans des conditions normales”. “Les Algériens ne veulent pas d'une autre dérive ; ils n'ont pas oublié ce qu'ils ont vécu et veulent donc garder la spécificité algérienne. Les gens renouent avec l'exercice politique et il m'a semblé qu'ils ont fait la décantation”, a soutenu Louisa Hanoune, en précisant plus loin que le véritable enjeu est “l'élection présidentielle de 2014.” Quatre cent-soixante-deux candidats du PT, dont près de 44% de femmes, inscrits sur les 48 listes électorales de cette formation politique, ont pris part aux législatives du 10 mai. D'après Mme Hanoune et des membres du bureau national du parti, le PT est présent dans l'ensemble des wilayas, pour le contrôle et le suivi du scrutin, “selon la règle du tirage au sort”, mais aussi grâce à la mobilisation “des militants dans les centres de vote”. Certaines “anomalies” ont été signalées aux membres de la commission électorale du PT. C'est le cas notamment d'un candidat d'une liste indépendante qui, à Oum El-Bouaghi, aurait “cherché à acheter des voix”, de “candidats qui tentaient de convaincre les électeurs pour les élire”, à El-Harrach, de “militants accompagnant un candidat”, qui auraient “envahi” un bureau de vote à Guelma ou encore la disparition et l'insuffisance de bulletins de vote PT, dans des centres localisés à Tipasa, Bouira, Boudouaou et Béchar. “Nous ne pouvons pas parler de cas généralisés ; en plus les cas rencontrés ont été réglés sur place”, a affirmé Djelloul Djoudi, chargé de la communication au niveau du parti. Pourtant, ce dernier, tout comme Mme Hanoune, n'est pas convaincu que ces législatives sont “transparentes” à 100%. “Il ne faut pas s'attendre à des miracles ; jusqu'à maintenant il y a eu des dépassements, des cas isolés, mais la fraude a lieu, surtout au niveau communal”, a précisé la SG du PT. Aux alentours du siège de ce parti, ceux ayant voté pour le PT ou pour une autre formation espèrent le changement, l'amélioration des conditions de vie, l'Etat de droit, la stabilité du pays ou donnent “une dernière chance au pouvoir”. Parmi les boycotteurs, il y a des jeunes qui disent n'avoir pas peur de “la ghoula” (ogresse). H A