Le mouvement de redressement du FLN ne désarme pas. Lui qui vient d'obtenir six sièges au Parlement, compte bien poursuivre son combat en vue de la destitution de Abdelaziz Belkhadem. Au siège du mouvement, sis à Draria, les militants continuaient à affluer, hier, pour évaluer la participation du mouvement au scrutin, mais aussi les résultats du parti en général. Première impression : tous avouent leur étonnement des résultats obtenus par le FLN et les considèrent comme “exagérés”. Pour bon nombre de cadres du parti, “l'on s'attendait à une victoire du FLN, avec 100 ou 120 sièges, mais pas avec plus de 200 sièges !”, mais tous s'accordent à dire que “le discours du président est pour beaucoup dans la victoire du FLN”. En tout cas, ils estiment que Belkhadem n'est pour rien dans cette victoire. “Lui seul n'aurait pas réussi à ramener plus de 20 sièges sur tout le territoire national.” Et d'évoquer les nombreuses wilayas où il a eu des difficultés à animer ses meetings, où les mouhafadhas restent encore fermées, ou encore le cas de cette wilaya traditionnellement acquise au RND, où même les cadres du FLN roulaient pour le chef de file du RND, où un “affairiste” accusé de trafic de drogue partage le même nombre de sièges avec le RND. Hier à Draria, les redresseurs tenaient leur réunion d'évaluation, prévue depuis deux semaines déjà. Présidée par Abdelkrim Abada, le nouveau coordinateur du mouvement, cette rencontre se veut une halte pour préparer l'avenir du mouvement. Les élections locales prévues en septembre prochain, ensuite le congrès extraordinaire du parti en 2013 et, par la suite, la présidentielle de 2014. Les redresseurs sont persuadés que leurs six députés finiront par se fondre dans le groupe parlementaire du FLN, mais en attendant ils se préparent activement pour la session extraordinaire du Comité central à laquelle ont appelé les frondeurs pour le 19 mai. Salah Goudjil est accusé d'avoir trop traîné dans les négociations avec Belkhadem, ce qui a empêché les redresseurs de présenter davantage de listes électorales (sur les 23 listes présentées, seules 18 ont été acceptées par l'administration). Il est surtout accusé d'avoir privilégié ses intérêts personnels dans la négociation avec Belkhadem, au détriment du mouvement. N'empêche, les redresseurs se félicitent de la victoire du FLN aux législatives et considèrent que “le peuple a voté pour le Front et pas pour une personne”, dixit Abada qui se dit décidé de rejoindre les frondeurs et coordonner avec eux dans la perspective de la tenue d'une session extraordinaire du Comité central en vue de destituer Belkhadem. A B