Des chercheurs et des universitaires de divers pays arabes ont décortiqué, à Skikda, le thème de la corruption et expliqué les moyens de lutte contre cette hydre qui mine nos institutions. La faculté des sciences économiques et commerciales et des sciences de gestion de l'université du 20-Août-1955 de Skikda a organisé, les 15 et 16 mai, le 7e colloque international consacré à “la corruption administrative et financière, problématiques et remèdes” à la salle de conférences de la bibliothèque centrale de l'université. Des chercheurs et professeurs d'université, qui ont animé les cycles de conférences, sont venus outre des universités algériennes, des universités des pays arabes, particulièrement du Moyen-Orient. Ils sont venus de Palestine, de Jordanie, d'Irak et du Soudan. Des thèmes sur les indices de la corruption financière et administrative, ses causes ; le blanchiment d'argent, la face cachée de la corruption ; les stratégies de lutte contre la corruption comme la bonne gouvernance pour lutter contre la corruption ; la charte de déontologie de la profession. Des expériences et analyses de stratégies de corruption et de lutte contre la corruption de certains pays comme la Jordanie et l'Irak ont été évoquées. Pour un intervenant, le problème de la corruption dans les pays arabes n'est pas dans la législation qui dispose d'une armada de lois anticorruption qui n'ont rien à envier à celles des pays européens, mais le problème réside dans l'application de ces lois. Un autre intervenant répondra au débat que la corruption dans les pays arabes et en Algérie est une réalité, et la classification des pays arabes dans les dernières positions par l'IPC (indice de perception de la corruption) de Transparency International n'est pas politique, mais se base sur des études scientifiques sérieuses. Alors qu'un intervenant d'un pays arabe avertira que ni la barbe, ni le qamis, ni la minijupe ne sont des indices de bonne gouvernance, un autre intervenant d'un autre pays arabe évoquera même la non-application de la charia comme la lapidation des corrompus, la main coupée des voleurs… qui a contribué à ce taux élevé de la corruption dans les pays musulmans. Un intervenant algérien fera part de la gravité de la corruption en Algérie en disant que le coût des réalisations ces dix dernières années en Algérie est de 5 à 10 fois plus important au coût de ce qui a été fait pendant cette période et pour les mêmes projets dans d'autres pays. Le concept de e-gouvernance a été aussi soulevé par l'intervenant soudanais, qui l'a présenté comme un mécanisme fiable pour la lutte contre la corruption. La Suède a été citée à plusieurs reprises comme un exemple de la bonne gestion, malheureusement aucun intervenant n'est venu de ce pays dont l'IPC est quasiment nul. A. B