Dans l'�dition du Soir d'Alg�rie du 23 octobre 2004 nous avons publi� les r�sultats de l'Indice de perceptions de la corruption (IPC) pour 2004. Cet indice cr�� par l'ONG Transparency International en est � sa 10e �dition. Comme indiqu� dans l'article en question, l'Alg�rie y est tr�s mal class�e — la 95e place, avec une tr�s mauvaise note – 2,7 sur 10 ( signifiant un tr�s haut niveau de corruption), la m�me tr�s mauvaise "performance" qu'en 2003 , ann�e o� elle avait �t� class�e pour la premi�re fois avec une note de 2,6. Nombre de lecteurs nous ont fait savoir qu'ils souhaitaient en savoir plus sur l'IPC. Nous avons choisi la formule des "questions-r�ponses", avec la possibilit� de se r�f�rer � une s�rie de sources compl�mentaires sur Internet. * En quoi consiste l'Indice de perceptions de la corruption ? L'indice de perceptions de la corruption (IPC) de Transparency International (TI) classe les pays en fonction du degr� de corruption per�u comme existant dans les administrations publiques et la classe politique. C'est un indice composite faisant appel � des donn�es sur la corruption tir�es de sondages d'experts r�alis�s par divers organismes dignes de confiance. Il refl�te les points de vue des milieux d'affaires et des analystes du monde entier, y compris les experts qui r�sident dans les pays �valu�s. *Comment la corruption estelle d�finie, aux fins de l'�tablissement de l'IPC ? TI concentre son attention sur la corruption dans le secteur public et d�finit la corruption comme l'abus d'une charge publique � des fins d'enrichissement personnel. Les sondages utilis�s pour �tablir l'IPC posent des questions en rapport avec l'abus d'un pouvoir officiel dans un int�r�t personnel, en mettant l'accent, par exemple, sur l'acceptation de pots-de-vin par des fonctionnaires dans le cadre de march�s publics. Les sources ne font pas de distinction entre "corruption politique" et "corruption administrative", pas plus qu'entre "petite corruption" et "grande corruption". *Pourquoi l'IPC se fonde-t-il uniquement sur des perceptions ? Il est difficile de fonder des affirmations comparatives sur les niveaux de corruption dans diff�rents pays en se servant de donn�es empiriques rigoureuses, par exemple, en comparant le nombre de poursuites judiciaires ou de proc�s. De telles donn�es internes � un pays ne refl�tent pas les niveaux r�els de corruption, mais plut�t l'aptitude de l'appareil judiciaire et/ou des m�dias � d�voiler la corruption. La seule m�thode pour rassembler des donn�es comparatives est donc de compter sur l'exp�rience et les perceptions de ceux et celles qui sont le plus directement confront�s aux r�alit�s de la corruption dans un pays. *L'IPC est-il une mesure fiable du niveau de corruption per�u du pays ? En termes de perceptions de la corruption, l'IPC est un outil de mesure solide. Sa fiabilit� diff�re cependant selon les pays. La note et le rang des pays n'ayant que peu de sources et dont les valeurs issues des sources accusent de grandes diff�rences (indiqu�es par un intervalle de confiance) sont moins fiables. *L'IPC est-il une mesure fiable pour les d�cisions relatives � l'aide accord�e ? Certains gouvernements commencent � se demander s'il est utile d'accorder de l'aide aux pays per�us comme �tant corrompus – et ont tent� d'utiliser les notes de l'IPC pour d�terminer les pays qui devaient recevoir de l'aide et ceux qui ne le devaient pas. TI n'encourage pas l'utilisation de l'IPC de cette mani�re. On ne doit pas p�naliser les pays per�us comme d�butants avec un haut niveau de corruption – ce sont eux qui ont plus particuli�rement besoin d'aide pour sortir de la spirale corruption – pauvret�. Si un pays est per�u comme �tant corrompu, mais veut s'engager dans un processus de r�forme, cela devrait constituer une indication pour les bailleurs de fonds qu'il est n�cessaire d'investir dans des approches syst�miques de lutte contre la corruption. En outre, si les bailleurs de fonds ont l'intention d'appuyer des projets de d�veloppement majeurs dans des pays corrompus, ils devraient porter une attention particuli�re aux "signes avant-coureurs de corruption" et s'assurer que les processus appropri�s de contr�le sont mis en place afin d'emp�cher le versement de pots-de-vin. *Combien de pays sont inclus dans l'IPC 2004 ? L'IPC 2004 classe 146 pays. Pour inclure un pays dans l'IPC, TI exige l'utilisation d'au moins trois sources. En 2003, l'IPC ne r�pertoriait que 133 pays. L'augmentation du nombre de zones couvertes vient du fait que des sources plus valables et plus fiables ont �t� trouv�es. *Est-il exact de conclure que le pays s'�tant le plus mal class� est le pays le plus corrompu du monde ? Non. Le pays s'�tant le plus mal class� est celui qui est per�u comme le plus corrompu parmi ceux qui sont inclus dans l'indice. Il y a plus de 200 nations souveraines dans le monde, et le plus r�cent IPC n'en r�pertorie que 146. *Qu'est-ce qui importe le plus, le rang ou la note d'un pays ? Bien que le classement permette � TI de cr�er un indice, la note d'un pays est une bien plus grande indication du niveau de corruption per�u d'un pays. *Vu l'importance des r�formes anti-corruption (ou le manque de r�formes) ou la r�cente mise � jour de scandales de corruption dans un pays donn�, pourquoi sa note ne s'est-il pas am�lior�e davantage ? Il est souvent difficile d'am�liorer la note de l'IPC sur une courte p�riode, tel qu'un ou deux ans. L'IPC se fonde sur les donn�es des trois derni�res ann�es. Cela signifie qu'un changement dans les perceptions de la corruption n'appara�trait dans l'Indice que sur de longues p�riodes. En outre, dans les cas o� le gouvernement et/ou d'autres organismes ont fait des efforts consid�rables pour lutter contre la corruption et obtenu des r�sultats d�montrables n'entra�nant pas d'am�lioration dans la note de l'IPC, il est possible que ces efforts, aussi fructueux soient-ils n'aient pas �t� communiqu�s convenablement. *L'IPC a dix ans. Existe-t-il des tendances � long terme dans les notes des pays? Pour �tre clair, l'IPC n'a pas �t� con�u pour fournir des comparaisons au fil du temps, puisque chaque ann�e les enqu�tes comprises dans l'Indice varient. Cependant, l'analyse des sources individuelles de l'IPC qui ont �t� inclues au fil du temps r�v�le certains changements cumulatifs dans le temps. Parmi certains des pays qui ont progress� au fils des ann�es, on retrouve la Colombie, la Bulgarie, l'Estonie, Hong-Kong, le Mexique et l'Espagne ; les pays dont les notes se sont d�grad�es comprennent l'Argentine, l'�quateur, la Pologne et le Zimbabwe, par exemple. D'autres recherches sur les tendances � plus long terme dans les niveaux de corruption per�us sont en cours et les r�sultats attendus en 2005-2006. *Quelles sont les sources de donn�es de l'IPC ? L'IPC 2004 se fonde sur 18 enqu�tes et sondages diff�rents r�alis�s par 12 organismes ind�pendants. TI entend s'assurer que les sources utilis�es sont de la plus haute qualit� et que les enqu�tes sont effectu�es en toute honn�tet�. Pour �tre retenues, les donn�es doivent �tre bien document�es et suffisantes pour permettre de juger de leur fiabilit�. Les donn�es pour l'IPC ont �t� fournies � TI sans frais, en toute confidentialit�. Parmi les organismes qui ont soumis les donn�es pour l'IPC 2004, notons la Columbia University, Economist Intelligence Unit, Freedom House, Information International, International Institute for Management Development, une banque multilat�rale de d�veloppement, Merchant International Group, Political and Economic Risk Consultancy, Gallup International au nom de Transparency International, la Banque mondiale/europ�enne pour la reconstruction et le d�veloppement, le Forum �conomique mondial et le World Markets Research Centre. Les changements fondamentaux dans les niveaux de corruption per�us au sein d'un pays ne s'effectuant que lentement, TI a d�cid� de fonder l'IPC sur une moyenne glissante sur trois ans. L'IPC 2004 repose sur des enqu�tes fournies entre 2002 et 2004. Pour une liste compl�te ou des d�tails sur les questions pos�es, sur le nombre de personnes interrog�es et les zones couvertes par les 18 enqu�tes et sondages inclus dans l'IPC 2004, veuillez consulter les sites http://www.transparency.org/surveys/# cpi ou www.icgg.org. *Quelle opinion est sond�e par le biais de ces enqu�tes ? Les enqu�tes sont men�es aupr�s des milieux d'affaires et d'analystes du pays, ainsi qu'aupr�s de r�sidents des pays. Il est important de noter que les points de vue des r�sidents corr�lent bien avec ceux exprim�s � l'�tranger. Par le pass�, les experts interrog�s dans les sources de l'IPC �taient souvent des gens d'affaires de pays industrialis�s du Nord ; les points de vue des pays moins d�velopp�s y �taient sous-repr�sent�s. Cela a chang�. Au nom de Transparency International, Gallup International a men� des enqu�tes aupr�s des populations des nouvelles �conomies de march�, leur demandant d'�valuer la performance des fonctionnaires dans les pays industrialis�s. Information International a utilis� une approche comparable. Les r�sultats de ces enqu�tes sont en �troite corr�lation avec d'autres sources. En somme, l'IPC recueille des perceptions tr�s g�n�rales qui ne sont pas fauss�es par des conditions culturelles pr�alables, et qui ne proviennent pas seulement d'experts am�ricains ou europ�ens. *Pourquoi des sondages d'experts et non pas des sondages d'opinion publique ? L'IPC incluait autrefois des sondages d'opinion publique. Lorsque ces sondages ont �t� retir�s de l'IPC parce qu'ils dataient de plus de trois ans, TI a d�cid� de fonder l'IPC exclusivement sur l'opinion d'experts en corruption. La raison pour cela �tant que m�me si les sondages eux-m�mes ne font aucune distinction entre les types de corruption, on jugeait que des experts des milieux des affaires seraient plus qualifi�s que le public en g�n�ral pour commenter avec exactitude la corruption de grande envergure. On suppose que le grand public est plus familier avec le fardeau de la petite corruption (ou son absence) au sein d'un pays. TI s'int�resse aux �valuations du grand public des niveaux de corruption – surtout comme moyen d'identifier les progr�s r�alis�s dans la lutte contre le versement de pots-de-vin. A cette fin, TI a mis au point son propre outil, le Barom�tre mondial de la corruption, pour �valuer l'opinion publique � l'�gard de la corruption et l'exp�rience du public avec la corruption (voir la question ci-dessus sur la diff�rence entre l'IPC et le Barom�tre mondial de la corruption). *Comment l'indice lui-m�me est-il calcul�? TI a fait des efforts consid�rables pour s'assurer que les m�thodologies utilis�es pour analyser les donn�es sont de la plus haute qualit�. On peut trouver une description d�taill�e de la m�thodologie sur laquelle repose l'indice sur les sites http://www.transparency. org/surveys/#cpi ou www.icgg.org. La m�thodologie utilis�e pour l'IPC est pass�e en revue par un comit� directeur compos� des meilleurs experts internationaux en mati�re de corruption, d'�conom�trie et de statistiques. Les membres du comit� directeur pr�sentent des recommandations visant � am�liorer l'IPC, mais c'est la direction de TI qui prend les d�cisions finales sur la m�thodologie employ�e. Les travaux statistiques de l'IPC sont coordonn�s � l'Universit� de Passau sous la direction du professeur Johann Graf Lambsdorff, Ph.D. *Quelle est la diff�rence entre l'IPC et le Barom�tre mondial de la corruption (BMC) de TI ? L'IPC vise � �valuer les niveaux de corruption � l'�chelle des pays, tandis que le BMC (consulter http://www.transparency.org/sur veys/#barometer) s'int�resse aux attitudes du public vis-�-vis de ces niveaux de corruption. TI s'attend � ce que le BMC, qui a �t� publi� pour la premi�re fois en 2003, donne, au fil du temps, une forte indication de l'impact au sein des pays de la lutte contre la corruption. La prochaine �dition du BMC est pr�vue pour d�cembre 2004. *Quelle est la diff�rence entre l'IPC et l'Indice de corruption des pays exportateurs (ICPE) de TI ? L'IPC indique les niveaux g�n�raux de corruption des pays, alors que l'ICPE se concentre sur la propension des entreprises originaires des principaux pays exportateurs � verser des pots-de-vin � l'�tranger, cr�ant ainsi le "c�t� de l'offre" de la corruption. L' ICPE souligne le fait que, dans les transactions commerciales internationales, la corruption implique non seulement ceux qui donnent, mais aussi ceux qui re�oivent. L'IPCE le plus r�cent a �t� publi� en mai 2002 et peut �tre consult� sur le site http://www.transparency.org/surveys/#bpi