La compétition de la sixième édition du Festival national de la musique Diwane de Béchar a été lancée, samedi dernier, au stade En-Nasr. Premier constat : Contrairement à la première soirée, les choses ont été prises en main, pour la deuxième soirée du festival durant laquelle trois formations se sont produites : Diwane El-Bahdja d'Alger et Diwane Gnawa de Blida dans la compétition officielle, et S ara Ksar de Béchar en deuxième partie de soirée. Et c'est la jeune formation Diwane El-Bahdja, créée en 2009 et composée de sept membres, qui a été la première à “affronter” le jury, présidé par Lahcène Moussaoui. Mais aussi le public de Béchar connu pour être exigeant et fin connaisseur. Ils interpréteront des standards Diwane, notamment Rassoul Ellah, Hamouda et Baba Hamou. Les membres du groupe Diwane El-Bahdja, qui préparent un album dont la sortie est prévue pour le mois prochain, pratiquent ce genre musical par passion et aspirent à poursuivre leur chemin dans le genre Diwane (sans fusion), mais toujours à l'affût de nouveautés. Après cette première prestation ponctuée de danses Koyo, Diwane Gnawa de Blida, mené par Maalem Bahaz, 72 ans “et deux mois” – comme il a tenu à le préciser – et une énergie à couper le souffle, ont rejoint la scène. Maalem Bahaz fera une entrée tonitruante avec son t'bel. Lui et sa formation composée de membres de sa famille et de jeunes de la formation Africa Chmel commenceront par “El ada” (t'bel et crotales) en interprétant Sidna Boulal et Ali. Le goumbri fera ensuite son apparition, et la formation qui ponctuait sa prestation de danses a revisité des bordjs (morceaux) connus, comme Laâfou, Bouchama, Sayo et Bala Moussa. Ils termineront comme ils ont commencé : par “El-ada”. Diwane Gnawa, créé en 1997 à la maison de la culture de Blida, a montré, tout comme Diwane El-Bahdja d'ailleurs, son goût pour le spectacle et son charisme sur scène. La deuxième partie de la soirée a été animée par la formation Sara Ksar de Béchar, qui a remporté le deuxième prix l'an dernier. Par ailleurs, le programme scientifique du festival a démarré, avant-hier également, à la maison de la culture de Béchar avec deux conférences. La première, animée par l'universitaire Abderrahmane Méziane, a porté sur “El da”, la première partie dans le rite Diwane (ou “lila”) et ses différentes articulations. Quant à la seconde, animée par le musicien Lahcène Torki, elle a porté sur la musique Diwane, entre la tradition et la modernité. Ignorant tout le travail remarquable qui se fait dans le domaine de la fusion, M. Torki a considéré que pour être moderne, le Diwane doit trouver d'autres gammes et chercher ailleurs, notamment dans les “maqamat arabes”, une nouvelle base. Mais la modernité se fait-elle toujours de l'extérieur ? Faut-il aller chercher très loin ce qui est déjà tout près ? Apparemment, oui ! Est-ce la meilleure manière ? En tout cas, c'est celle préconisée par le conférencier. S. K.