Du 18 au 24 mai, le stade En Nasr accueillera les différentes prestations des dix troupes inscrites dans la compétition de la sixième édition, et d'autres formations professionnelles qui se produiront en deuxième partie de soirée. Outre les concerts, des projections, des conférences et des master class sont également prévus. Pour beaucoup, le Diwane est une musique fondée sur un principe de répétition, exaltante, qui éveille les sens et transporte l'esprit ; pour d'autres, c'est une tradition, un art de vivre et une culture qu'il faut sinon sauver de l'oubli, en tout cas conserver et préserver. Cette musique continue de fasciner, certes, mais au-delà de son aspect festif, elle émane d'une culture bien ancrée qui n'a pas fini de nous surprendre, qui comporte un jargon spécifique, et des rituels précis et ponctuels. Afin de vulgariser un tant soit peu les pratiques des Diwanes algériens (appelés Gnawa au Maroc), le Festival national de la musique Diwane qui en est à sa sixième édition, se tient chaque année à Béchar. Pour l'édition 2012 qui aura lieu du 18 au 24 mai au stade En Nasr de Béchar, le commissariat du festival a opté pour le thème “Le Diwane, art et tradition culturelle”. Il a également choisi d'inscrire le festival dans la cadre du Mois du patrimoine (du 18 avril au 18 mai) et des festivités liés au cinquantenaire de l'Indépendance. Le Festival national de la musique Diwane “inaugure une nouvelle formule dans l'organisation avec quelques retouches introduites, compte tenu des recommandations, des conclusions et des bilans des cinq éditions passées”, soulignent les organisateurs sur le site du festival (www.festivaldiwane-algerie.org). Ainsi, outre les cinq troupes invités à se produire en deuxième partie de soirée tout au long des sept jours que durera le festival (la formation Lemchaheb à l'ouverture, Essed, El Ferda, etc.), dix troupes prendront part à la compétition. Une compétition qui verra trois lauréats primés, ce qui leur offrira un ticket pour le Festival international de la musique Diwane d'Alger, prévu pour le mois de juillet. Le jury, présidé par Lahcène Moussaoui (et composé de deux enseignants à l'INSM, du compositeur Amar Amroun, de l'enseignant en musique Abdallah Meziane), décernera son prix spécial au meilleur joueur de goumbri, instrument emblématique dans le Diwane. D'autres nouveautés émailleront la présente édition, notamment la parade des troupes participantes, prévue le jour de l'ouverture, dans le centre-ville de Béchar, une exposition de photographies portant sur les moments forts des éditions précédentes, un atelier de fabrication d'instruments de musique traditionnels utilisés dans le Diwane. Dans le but d'offrir la possibilité aux chercheurs et universitaires d'approfondir leurs recherches et réflexions dans le domaine du Diwane, le festival propose une série de conférences à la maison de la culture de Béchar, notamment “Les Femmes-artistes dans le diwane, une exception algérienne”, “La psychologie et la musique Diwane” ou encore “Le rôle social du chant gnaoua”. Des projections de documentaires sont également au programme, à l'exemple de Tagnawittude de Rahma Benhamou-Elmadani, Rites Diwane à Béchar de Larbi Lakehal ou encore Hasna El Bécharia d'Abdelhalim Araou. La soirée d'ouverture sera animée par la mythique formation musicale marocaine Lemchaheb, créée en 1975, et connue pour son verbe haut, sa musique oscillant entre les instruments modernes et des textes puisés dans la riche tradition populaire maghrébine. En somme, le programme de la sixième édition du Festival national de la musique Diwane est à la fois alléchant et largement éclectique, reste à connaître qui seront les trois lauréats qui représenteront le Diwane algérien en juillet prochain (l'an dernier, la première place est revenue à Dar El Bahri Ousfane de Constantine). S K