“Nous avons fait preuve de beaucoup de patience et de sagesse… Nous avons tout fait pour avoir un dialogue avec les responsables de Bethioua, le chef de daïra et le maire pour qu'ils respectent les engagements qu'ils ont donnés pour résoudre la question du chômage, mais il n'y a toujours rien, on se moque de nous !” C'est sur un ton crispé que s'est exprimé l'un des porte-parole des demandeurs d'emploi résidant autour des zones industrielles d'Arzew et de Bethioua qui, ces derniers jours, ont à deux reprises observé un rassemblement de protestation, ayant regroupé quelque 100 à 150 jeunes demandeurs d'emploi. Depuis le début de l'année ces derniers avaient choisi d'occuper à maintes reprises, le tronçon routier menant d'Oran à Arzew, nécessitant à chaque fois l'intervention des brigades de gendarmeries et de bloquer l'accès à la zone par le poste P3. Par ces actions de protestations les jeunes entendaient dénoncer le chômage et la malvie qui frappe la population de ces deux daïras, de dénoncer également les pratiques de recrutements occultes qui règnent au niveau de l'ensemble des complexes et sociétés pétrochimiques. Un paradoxe qui a exacerbé les populations locales, celui de vivre à proximité des zones industrielles les plus riches et les plus stratégiques d'Afrique et de végéter sans emploi sans solution pour obtenir un simple poste de travail. Mais dans le même temps, de subir dans le silence tous les effets néfastes pour leur santé du fait de la présence de ces industries extrêmement polluantes. Les promesses de trouver des solutions, d'enjoindre les complexes et leurs directions à offrir des postes d'emploi prioritairement aux populations locales, beaucoup de jeunes affirment avoir des qualifications en tant qu'ingénieurs et techniciens, de mettre fin aux pratiques de recrutement qui détournent aisément la réglementation et l'obligation faite de passer par l'Anem, n'ont pas trouvé d'applications. “Au départ ils nous ont dit d'attendre à cause de la campagne électorale, d'attendre après le vote et maintenant toujours rien ! Nous voulons qu'ils respectent leurs engagements, c'est pour cela que l'on s'est rassemblé devant la daïra et que nous recommencerons dans les prochains jours”, dira encore le représentant des demandeurs d'emploi qui ajoute “on ne demande pas l'aumône, on ne veut pas de problèmes, on veut du travail !”. Parmi les complexes avec lesquels ont été engagés des négociations, on nous signale, GNL1, GNL2, Jumbo, 2SP, RTO, aux dernières nouvelles, un nouveau délai a été donné aux chômeurs, les renvoyant au mois de juin. D. L