Les vacances sont aux portes, et les Algériens sont nombreux à avoir déjà réservé leur place à Istanbul ou Antalya. En perte de vitesse en raison de l'instabilité politique qui y règne depuis la révolution du Jasmin, la destination tunisienne semble être reléguée au second plan et devancée par la Turquie devenue tête de liste de l'offre algérienne pour l'été 2012. Unanimes, les agences algériennes de voyages confirment cette tendance et mettent le paquet en termes de communication pour vendre cette destination en avançant des arguments irréfutables sans soustraire, pour autant, des offres en direction du pays du jasmin ou encore celui des Pharaons. Mais le ton est donné lors du Salon international du tourisme et des voyages (Sitev-2012) qui s'est tenu du 16 au 19 mai dernier à la Safex révélant, sans équivoque, la préférence des Algériens, en l'occurrence la Turquie talonnée par la Grèce ou encore le Maroc. Ils sont, d'ailleurs, nombreux à avoir déjà pris les devants réservant depuis déjà un moment leurs places en direction d'Istanbul mais surtout pour Antalya. Force est de reconnaître que cette destination balnéaire offre toutes les possibilités que recherchent les Algériens pour passer leurs vacances seul, en couple ou en famille. Entre palaces et villages de vacances munis de toutes les commodités, l'offre répond ainsi à toutes les attentes tenant compte des besoins de chacun. C'est surtout le rapport qualité/prix qui pèse en termes de choix et fait basculer la balance en faveur de la Turquie. “Les prix augmentent sensiblement à partir du mois de juin qui correspond à la haute saison touristique mais c'est surtout le tarif des titres de transport qui alourdit le coût final du produit”, nous explique un responsable d'une agence algérienne venu assister à la Foire du tourisme tenue à Ankara du 25 au 27 mai dernier précisant, cependant, que “cet état de fait n'a pas dissuadé les Algériens à préférer la Turquie contre toute attente”, déplorant à l'occasion l'incapacité des agences à répondre à toute la demande algérienne. “Cet état de fait ne nous incombe pas. Nous arrivons à conclure des conventions intéressantes avec nos partenaires turcs en plus des facilitations de visa dont nous bénéficions en tant que professionnels des voyages mais le transport en l'absence des charters constitue un obstacle de taille et les prix des billets deviennent exorbitants en plus de l'indisponibilité compte tenu de la forte demande qui dépasse à chaque fois toutes les prévisions”, insiste notre interlocuteur indiquant que le problème émane de la partie algérienne à travers l'aviation civile qui fait la sourde oreille aux doléances de Turkish Airlines. Celle-ci aurait, à maintes reprises, réclamé le renforcement des fréquences et l'ouverture de nouvelles dessertes notamment à Oran et Constantine mais en vain. Le touriste algérien se retrouve alors le seul à être pénalisé mais jamais dissuadé et prêt à débourser entre 95 000 DA et 150 000 DA au minimum par personne pour un séjour Istanbul-Antalya à titre d'exemple (produit combiné 10 jours 9 nuitées ou plus). “C'est toujours mieux que de rester au pays pour payer des prix faramineux sans que cela ne corresponde d'aucune manière aux prestations équivalentes. C'est un scandale pour nous autres Algériens et nous ne voyons pas le bout du tunnel”, nous confie un client excédé rencontré dans une agence de voyages algérienne venu réserver des places pour toute la famille qui devra se rendre en Turquie après le Ramadhan (dernière semaine du mois d'août). “Nous avons hésité entre le Maroc et la Turquie et le choix de ma femme et mes deux filles a fini par l'emporter à cause de tous les feuilletons turcs suivis inlassablement sur les différentes chaînes arabes”, plaisante-t-il. Il se trouve que ce phénomène prend de l'ampleur et n'a pas manqué de promouvoir la destination de manière spectaculaire. Les Turcs l'ont bien compris et exploitent intelligemment le filon partant d'arguments solides pour vendre aisément leurs produits dans le monde entier. Metex, spécialisé dans les pays du Moyen-Orient, braque ses phares encore plus aujourd'hui en intégrant les pays du Maghreb de manière particulière. Cet intérêt se traduit par la multiplication des évènements organisés en direction de cette région en plus de la participation de Metex au dernier Salon international du tourisme et des voyages tenu du 16 au 19 mai dernier à Alger. La dernière semaine de mai, Metex convie, professionnels du tourisme et journalistes d'Algérie pour assister à la Foire du tourisme à Ankara suivie d'un éduc-tour. Des villes propices au tourisme thermal, médical ou de montagne Ils sont plus de 31 millions de touristes à s'être rendus en Turquie en 2011 dépassant ainsi toutes les prévisions qui ambitionnaient d'atteindre seulement les 30 millions. Cette tendance croissante se maintient pour 2012 et encourage les Turcs à investir davantage sur cette destination classée désormais au 7e rang mondial. C'est du moins ce qui s'est dégagé de la Foire turque du tourisme organisée par Metex en collaboration, entre autres, avec Turkish Airlines, la semaine dernière à Ankara, aux fins de faire découvrir, aux nombreux invités issus notamment des pays du Middle East dont fait partie le Maghreb, de nouvelles régions. Il s'agit, en fait, de mettre en relief le produit thermal et médical pour compléter l'offre touristique axée sur le balnéaire et le culturel déjà très en vogue depuis plusieurs années. Un succès que les Turcs veulent, coûte que coûte, préserver sans pour autant stagner sur les circuits traditionnellement suivis à l'image d'Antalya, de la Cappadoce et à un degré moindre d'Izmir ou encore la sublime Istanbul qui regorge de vestiges historiques et se distingue par sa particularité géographique alliant deux continents séparés par le Bosphore. Mais les Turcs tiennent à démontrer aujourd'hui que la capitale Ankara n'est pas seulement une ville administrative verdoyante mais également un centre culturel et artistique important… et une destination touristique. La route parcourant la capitale en direction d'Istanbul (distante de 452 km) regorge d'endroits magnifiques qui constituent des produits intéressants propices au tourisme thermal, médical ou encore de montagne. “La cité antique d'Hiérapolis fut élevée à l'endroit où jaillissent les sources bouillonnantes de Pamukkale, riches en minéraux, qui ont creusé d'énormes bassins circulaires en descendant les pentes de la montagne qu'elles ont recouvert d'une fine couche de calcaire d'une blancheur éblouissante. Les sources chaudes de Balçova et d'Izmir sont situées sur l'emplacement des bains d'Agamemnon, qui à l'époque romaine étaient reconnues et utilisées pour les vertus thérapeutiques de ces eaux”, raconte un spécialiste turc du domaine. Et de poursuivre : “La ville de Bursa, qui fut la première capitale de la dynastie ottomane, est blottie contre une montagne Uludag (le mont Olympos). À cet endroit, la présence de sources naturelles d'eau chaude de Çekirge a incité les Ottomans, sous le règne de Murat Ier (1359-89), qui a fait construire des grands bâtiments de bains voûtes sur des bains romains et byzantins déjà existants. La ville de Çesme, située sur les rivages de la mer Egée, est célèbre pour les sources naturelles d'eau minérale et pour les vertus thérapeutiques de l'eau de mer.” Au milieu des forêts verdoyantes qui longent la mer de Marmara au sud du littoral, les sources d'eau chaude de Yalova déversent des eaux riches en minéraux, qui passent pour avoir le pouvoir de guérir quantité de maux. Toutes ces stations thermales sont concentrées dans la région de Marmara, de l'Egée et le centre du pays et sont facilement accessibles d'Ankara. Un tour, pour la délégation algérienne du côté d'Akçakoca en passant par Gazelle Resort & SPA en valait la peine. Pour les amateurs de shopping, une foire, à cet effet, est prévue durant la dernière semaine de juin courant à Ankara. N. S.