“Il ne faut pas s'attendre à de véritables réformes de la part du pouvoir en place. Le vrai changement passera inévitablement par la mobilisation citoyenne”, estime le président du RCD. Le président du RCD, Mohcine Belabbès, est allé hier à la rencontre des cadres de son parti, à Bouira, où il a présidé une rencontre régionale à la maison des jeunes Mohamed-Issiakhem. Cette rencontre a regroupé les cadres de 4 wilayas du centre du pays (Bouira, Sétif, Bordj Bou-Arréridj et Msila). “Cette initiative s'inscrit dans la continuité de la politique du RCD qui s'appuie sur le dialogue interne. C'est une tradition qui permet de débattre en toute démocratie les différentes questions liées à l'avenir du pays ou au développement local”, dira le président du RCD. Lors d'un point de presse en marge de cette rencontre, Mohcine Belabbès a livré son analyse de la situation qui prévaut en Algérie, estimant que le pouvoir actuel est dans l'impasse. “Un mois après les élections législatives, c'est le statu quo. L'APN n'arrive même pas à installer ses structures (commissions et les vice-présidences)”, a-t-il affirmé à l'appui de son propos. “Ils n'arrivent même pas à former un gouvernement par manque de compétences au sein de cette assemblée. Ils doivent chercher leurs nouveaux ministres dans la composante de la nouvelle assemblée mais celle-ci manque de compétences en son sein. C'est une régression programmée”, a-t-il ajouté. Abordant les agréments accordés par dizaines à de nouveaux partis, M. Belabbès accuse le pouvoir d'avoir tout fait pour disqualifier l'opposition et diaboliser la politique. “Les nouveaux partis agréés n'ont aucun projet, ni programme, ni base militante. Les discours développés lors de la campagne ne portent aucun projet de société. Certains prônent le patriotisme en annonçant des interventions de l'Otan en Algérie et d'autres n'ont pas hésité à comparer le 10 mai au 1er Novembre 1954.” “Les Algériens ont boycotté en masse les élections du 10 mai et ce boycott est des plus visibles même si le taux de participation a été gonflé par le pouvoir. Actuellement, des cadres du FLN eux-mêmes dénoncent cette manipulation orchestrée par une structure connue de tous, qui a pour nom le DRS. Cette structure a toujours essayé d'avoir une influence sur l'orientation des partis politiques, tant ceux au pouvoir que ceux de l'opposition, y compris le choix des responsables et des candidats”, dénonce encore Mohcine Belabbès. Et de plaider pour la dissolution du DRS “car son rôle n'est pas de faire de la politique mais du contre-espionnage, son rôle, c'est de prévenir et de combattre la corruption et non pas de faire la police politique.” Abordant les futurs rendez-vous électoraux, donc les locales prévues en automne, le président du RCD fera savoir que la décision de son parti sera annoncée “en temps opportun”. Quant aux présidentielles de 2014, il n'écarte pas “un remake de 1999”, quand “la police politique avait choisi le candidat, donc le président”. Pas de changement en vue, par conséquent ? Réponse de Mohcine Belabbès : “Il ne faut pas s'attendre à de véritables réformes de la part du pouvoir en place. Le vrai changement passera inévitablement par la contestation populaire comme cela a été le cas pour l'amazighité, la démocratie et tous les changements imposés par la mobilisation citoyenne,” a-t-il conclu. A. D