La salle d'audience du tribunal criminel de Guelma, qui statuait cette semaine sur une affaire qui avait défrayé la chronique locale l'année écoulée, était archicomble. En effet, ce sont 13 victimes qui s'étaient constituées partie civile, qui avaient été escroquées par un quatuor d'individus qui leur avaient vendu illégalement des logements, patrimoine de l'Opgi. Selon l'arrêt de renvoi, sur réquisition du procureur de la République, la police judiciaire du chef-lieu de wilaya déclenche des investigations le 18 avril 2011 et auditionne le plaignant A. Mohamed, qui affirme avoir acheté un appartement sis au bloc 13B à la cité Fougerolles, sur les hauteurs de la ville, contre le versement de la somme de 227 millions de centimes. La victime souligne que le vendeur D. Abderrahmane, âgé de 52 ans, lui avait fourni un arrêté d'attribution remis au siège de l'OPGI par un chef de bureau, M. Chérif. Cependant, il s'avéra que ce document n'avait rien d'officiel, puisqu'il avait été scanné avec la complicité de M. Chérif. Les policiers réussirent à démêler l'écheveau et démasquèrent les coupables, en l'occurrence une dame, M. Achouak, 33 ans, D. Abderrahmane, S. Walid et M. Chérif, chef de bureau à l'Opgi, qui avouèrent leur forfait, la vente de 12 logements à des citoyens en quête d'un toit décent qui versèrent des sommes substantielles en contrepartie des clés de l'appartement et d'un arrêté d'attribution falsifié. Le triste quatuor a été écroué par le magistrat instructeur pour association de malfaiteurs, falsification de documents officiels, faux et usage de faux et abus de pouvoir. Le procès s'est poursuivi durant plusieurs heures, et c'est tard dans la soirée que le verdict est prononcé après délibérations : neuf ans de prison à l'encontre des quatre accusés qui devront verser chacun 30 millions de centimes de dommages et intérêts. H B