Les maints appels lancés par les représentants de la loi quant aux agissements d'escrocs promettant des logements fictifs à leurs victimes ne semblent pas convaincre certains naïfs qui continuent de croire au père Noël. Encore une fois, une affaire vient d'être élucidée par la section de recherches du groupement de gendarmerie d'Alger en démantelant un réseau de faussaires composé de sept personnes D. K. (32 ans), H. M. (39 ans), B. N. (31 ans), C. B. (49 ans), M. B. (33 ans), N. A. (51 ans) et S. B. (51 ans) contre lesquels il a été retenu les chefs d'accusation suivants : association de malfaiteurs, faux et usage de faux, falsification de documents officiels, escroquerie, corruption, usurpation de fonction, déclarations mensongères et complicité. La genèse de cette affaire remonte au début du mois en cours lorsqu'un citoyen, A. F. (33 ans), s'était présenté à la section de recherches se disant victime d'une escroquerie de la part de gens à qui il a versé la somme de 80 millions de centimes, comme premier versement afin de bénéficier d'un logement à Chéraga. Munie d'un acte de désistement d'un logement à son profit, la victime raconte aux gendarmes comment elle est tombée dans le piège de gens qu'elle ne connaissait pas auparavant. C'est D. K., un intermédiaire, qui lui a présenté N. A. comme étant un cadre de l'OPGI capable de régler tous les problèmes administratifs. Ce dernier se faisait passer comme tel en se promenant avec un badge pour tromper ses victimes et même la vigilance des agents de l'OPGI en y entrant et sortant à sa guise. La technique, devenue un jeu d'enfant pour cette bande de malfaiteurs, consiste à cibler des logements de fonction, établir des arrêtés de désistement et les proposer à leurs victimes. Pour appuyer leurs “bonnes” intentions, les malfaiteurs ne manquent pas d'exhiber les documents faisant foi. L'un des arrêtés que nous avons pu voir porte le cachet et la griffe d'un ancien secrétaire général de la wilaya, qui n'est plus de ce monde aujourd'hui. C'est dire que le scrupule est pour ces faussaires une vue de l'esprit. Et pour mettre en confiance la victime, on emmène cette dernière en balade sur site, on lui ouvre la porte du logement par un agent de l'OPGI de Hussein-Dey, B. N., (un vrai) et on lui promet les clés une fois la somme convenue réglée. Avant que les soupçons ne commencent à peser, on compte sur la collaboration de la première victime qui a pour mission de recruter d'autres naïfs. Ce qui fut le cas puisqu'une deuxième et une troisième victimes sont déjà dans les filets de N. A., le faux cadre de l'OPGI. Un récidiviste qui a déjà fait de la prison pour des raisons similaires. Il n'est pas le seul à faire partie de ce milieu. M. B. était également recherché pour faux et usage de faux, usurpation de fonction et émission de chèques sans provision. Lors de son arrestation, il était en possession d'une déclaration de perte de son permis de conduire alors que ce document a été trouvé par la gendarmerie chez son complice. B. N., pour sa part, a reconnu avoir touché pour sa complicité 10 millions de centimes. C. B., qui n'est autre qu'un employé de l'APC de Gué-de-Constantine, était chargé, au sein de cette bande, de fournir les certificats de résidence devant servir à appâter plus les victimes. L'enquête a jusque-là estimé un préjudice de 700 millions de centimes puisque le même scénario s'était répété et plusieurs logements promis (3 à Birtouta, 1 à Alger-Plage, 2 à Aïn Benian) dont les victimes n'en ont pas bénéficié. Selon le chef de section de recherches, le commandant Abdelghani Mesdoud, le préjudice serait plus important. Pour notre part, nous ne pouvons que nous interroger comme beaucoup de lecteurs d'ailleurs sur la manière dont ces escrocs agissent en ciblant, notamment, des logements propriété de l'Etat. L'un de ces logements de fonction serait attribué vraisemblablement à un haut commis de l'Etat. Cette affaire a révélé parallèlement un trafic de véhicules, une Mercedes 190 dont les papiers sont falsifiés (taïwan). Il appartenait à S. B. et servait pour les déplacement des malfaiteurs. Lors de son audition, S. B. était en possession de deux permis de conduire et d'une déclaration de perte d'un autre permis de conduire. Les perquisitions ont permis de saisir en plus de la Mercedes, une Citroën Saxo, une Toyota Echo, une Peugeot 306, une Renault Clio, 27 dossiers de demandes de logement, une carte grise falsifiée et la somme de 10 millions de centimes. Présentés jeudi devant le procureur du tribunal d'El-Harrach, D. K., H. M., M. B. et N. A., ont été écroués alors que B. N. , C. B. et S. B. ont été placés sous contrôle judiciaire. La Gendarmerie nationale lance un appel aux citoyens pour ne pas succomber aux proportions malhonnêtes des escrocs que seul le bien mal acquis intéresse. De même que les citoyens ayant été victimes de ce genre d'escroquerie sont priés de se présenter à la brigade la plus proche. Ali Fares