Prévu initialement à Irdjen, le conclave extraordinaire de la CADC “non-dialoguiste” s'est tenu à Aït Halli, à Aït Irathen, hier, en présence d'une trentaine de coordinations communales. Coïncidant avec le 55e anniversaire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, ce conclave est dédié à toutes les victimes des violations des droits de l'Homme. Trois points ont été inscrits à l'ordre du jour, à savoir information, les actions à entreprendre et réflexion. Ouverts à 13h, les débats se sont déroulés dans la sérénité totale à tel point que l'un des délégués est allé dire que “finalement, la CADC a retrouvé sa sérénité” par rapport aux incidents survenus la veille à l'Interwilayas des dialoguistes à Azib-Ahmed, ce point a été vite évacué tout en insinuant que chacun assume ses responsabilités. “Nous ne sommes responsables de rien”, peut-on comprendre par-là. Un des intervenants dira que “ce sont ceux qui ont appelé au pseudo-Interwilayas d'Azib-Ahmed qui doivent assumer les conséquences, et ces individus ne représentent qu'eux-mêmes”. Par contre, l'ensemble des intervenants s'est focalisé sur les actions à entreprendre dans les jours à venir par le mouvement, à savoir l'organisation de conférences-débats et meetings populaires afin d'éclairer l'opinion publique des tenants et aboutissants des partisans du dialogue et de déjouer les manœuvres du pouvoir qui veut en finir avec le mouvement citoyen. Selon les conclavistes, “la population doit comprendre le véritable combat du mouvement véhiculé par les délégués authentiques qui ne veulent pas marchander le sang des 124 martyrs, et ce, conformément aux résolutions de Raffour”. Les délégués n'ont pas manqué de parler de lâcheté par rapport à leurs ex-compagnons de lutte qui ont fait des concessions au pouvoir sur les préalables, notamment sur l'amnistie fiscale. Ce qui est qualifié de trahison envers les commerçants qui ont soutenu le mouvement depuis avril 2001. Les conclavistes réfutent le qualificatif de “non-dialoguistes”, en réitérant leurs conditions pour tout contact avec le gouvernement, à savoir les six préalables fixés à Raffour, et ce, outre un autre préalable ajouté à Ifri, concernant la liberté d'expression. Revenant sur l'Interwilayas des dialoguistes de Azib-Ahmed, les délégués réunis à Aït Halli sont convaincus que “sentant l'échec de leur démarche, ils tentent de trouver un échappatoire pour cacher leurs vraies images”. Enfin, les conclavistes ont longuement débattu un des volets importants, à savoir le travail de réflexion tel que arrêté, lors du dernier conclave ordinaire tenu à Irdjen. Seulement, estiment les délégués, toute réflexion ne doit sortir de l'esprit politique de la plate-forme d'El-Kseur, explicitée à Larbaâ Nath-Irathen. Pour ce qui est du conclave interwilayas de toutes les coordinations qui n'ont pas cautionné celui de l'INTHT, les conclavistes ont mandaté la présidence triangulaire de fixer le lieu et la date en concertation avec d'autres wilayas. Il est fort probable, selon certains délégués, que le prochain conclave interwilayas des non-dialoguistes se tienne à El-Kseur en attendant la confirmation de la CICB et ce, avant le week-end prochain. L. O. Des délégués réagissent aux incidents d'Azib-Ahmed - Hocine Mammeri (délégué du arch Ath Irathen) : “Nous déplorons que ce genre d'incident se produise au nom du mouvement citoyen. Cependant, ceci est la conséquence de l'entêtement de certains individus qui s'autoproclament en tuteur ès qualités de toute une région en dépit du refus de la quasi-majorité de coordinations qui rejettent la capitulation.” - Ali Djebra (délégué arch Ath Jennad) : “Ce genre d'incident est à déplorer. Ce qui vient de se passer ne vise qu'à exorciser les vœux macabres des sieurs Ouyahia-Zerhouni en vue d'instaurer une vendetta au sein des populations de Kabylie. Nous appelons les citoyens à déjouer ces manœuvres qui visent à discréditer le mouvement et à déstabiliser la Kabylie. La sagesse doit être de mise.” M. S. B.