Le secrétaire national chargé de la communication, Karim Tabbou, qui a refusé de se prononcer sur la participation de son parti à la présidentielle, dénonce l'exclusion des wilayas de Béjaïa et de Tizi Ouzou du scrutin sénatorial. Le FFS tiendra son conseil national le 25 décembre prochain. Il a inscrit à l'ordre du jour de cette rencontre organique ordinaire un seul point : analyser la situation politique et, par conséquent, mûrir le débat sur l'élection présidentielle du printemps 2004. Karim Tabbou, secrétaire national chargé de la communication, n'a pas voulu anticiper sur la position de son parti par rapport à l'éminente échéance électorale. Il a affirmé, néanmoins, qu'en l'“absence d'une volonté réelle d'aller vers un changement radical, cette élection n'échappera pas à la règle de la fraude politique et de la fraude électorale. De notre point de vue, la prochaine présidentielle consacrera l'alternative clanique contre l'alternative démocratique”. Sans faire davantage dans la clarté, le membre du secrétariat national du FFS donne l'impression que son parti condamne la bipolarité Bouteflika-Benflis en ce sens que les deux personnalités appartiennent au même clan. Le secrétaire général du FLN ne peut prétendre, par conséquent, incarner la véritable alternative à l'actuel président de la République. “Il ne s'agit pas, pour nous, de chercher un présidentiable, mais de savoir si le pouvoir a la responsabilité de s'acheminer vers un processus électoral sérieux. Nous constatons sur le terrain qu'il continue dans son œuvre criminelle qui constitue à transformer la précarité des Algériens en terreur politique afin de leur imposer un président et des institutions choisis par les décideurs.” Notre interlocuteur a précisé que le pouvoir tend à édifier des “institutions préfabriquées afin de décorer la façade démocratique et d'exercer surtout sa domination sur le peuple”. C'est dans cette logique, a-t-il rappelé, que le Front a boycotté les élections législatives du 30 mai 2002 et qu'il a décidé de ne pas participer aux élections sénatoriales, programmées pour le 30 décembre prochain. “Nous siégeons au Sénat. Nous pouvons donc témoigner que le Parlement n'est pas l'émanation de la légitimité populaire et qu'il ne sert pas à la construction démocratique de notre pays.” Autre raison ayant motivé le boycott : la décision du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales de ne pas organiser les sénatoriales à Béjaïa et à Tizi Ouzou où le scrutin pour les assemblées locales a été invalidé dans une soixantaine de communes. “Nous dénonçons la singularisation et l'exclusion des deux wilayas. C'est un acte qui n'est pas éloigné du racisme”, a martelé Karim Tabbou. Il a soutenu que la région est plus que jamais livrée “aux archaïsmes qui font émerger un personnel politique de faux délégués, qui ont pour mission de détruire, d'organiser le désordre et de calciner politiquement la Kabylie”. S. H.