Le Front des forces socialistes tiendra son conseil national les 12 et 13 février prochain. Un seul point à l'ordre du jour : « Analyse de la situation du pays et prise de position sur la prochaine élection présidentielle. » Bien que l'attitude du parti soit connu, à savoir la non-participation, son premier secrétaire national, Karim Tabbou, refuse d'anticiper sur les débats qui auront lieu. Il affirme cependant que quelle que soit la position du FFS, qui est visiblement le boycott du rendez-vous électoral d'avril, elle sera suivie d'actions pour sa mise en œuvre. « Nous allons mener notre travail quelles que soient les contraintes que nous rencontrerons », a affirmé le responsable de la formation de Hocine Aït Ahmed, pour qui il n'échappe pas que « le pouvoir veut exterminer le politique dans ce pays ». Affirmant ne rien attendre de la présidentielle d'avril tant « la politique actuelle n'a d'autre objectif que la négation du politique », Karim Tabbou explique qu'« il n'y a eu aucun signal allant dans le sens d'ouverture d'horizons nouveaux ». C'est pour cela que « tout le programme du parti, tracé sur une année, a été élaboré en dehors de la fièvre électorale ». « Nous sommes en train de mener notre travail avec beaucoup de lucidité », dira le premier secrétaire du FFS en soutenant que l'un des axes « les plus importants sur le plan politique » sont les rencontres de proximité qui ont déjà été lancées. Une tournée est programmée dans toutes les communes d'Algérie. Le souci est, selon notre interlocuteur, « d'élargir l'audience du parti ». Mais parallèlement à ce travail de base, le FFS, après la tenue de son congrès il y a une année, est en fait « en pleine restructuration ». La remise en place des structures de la formation de Hocine Aït Ahmed sera, selon son premier secrétaire, couronnée en juin par les élections au niveau des fédérations. Dans l'immédiat, Karim Tabbou évoque la création d'une école de formation politique dont le cycle pédagogique commencera le 30 janvier. Selon lui, « près d'un millier d'étudiants se sont déjà inscrits ». Cette école qui constitue, dira-t-il, un segment des plus importants de la stratégie du FFS ciblera quatre types de populations : les étudiants et les universitaires, les élus APC et APW, l'encadrement du parti et enfin les amis et les sympathisants. Pour le fonctionnement de cette structure de formation, c'est Fairouz Mouaamama, la secrétaire nationale à la condition féminine, qui est désignée directrice des programmes, épaulée par un comité pédagogique constitué de dix enseignants universitaires d'Alger, de Tizi Ouzou, de Béjaïa et de Batna. L'objectif assigné à cette stratégie est, selon Karim Tabbou, « la protection des idéaux du parti et éviter la contamination mafieuse ». Plusieurs thématiques sont inscrites à l'ordre du jour de cette série de séminaires qui va durer 11 mois. Elles porteront, entre autres, sur « le projet politique du FFS, valeurs, idéaux et charte du parti, l'Etat de droit, principes et études comparatives avec la nature de l'Etat algérien, la démocratie, les acteurs et les principes, et études comparatives avec la nature du système algérien. Les élections, les droits de l'homme, la société civile, l'Assemblée constituante, l'université, le projet économique et social du parti, l'Internationale socialiste, ses objectifs et ses missions », sont aussi autant de sujets qui seront au menu de l'école de formation de la formation de Hocine Aït Ahmed. Selon Karim Tabbou, il est aussi retenu le principe d'un forum national mobile des maires FFS qui aura lieu chaque deux ou trois mois durant cette année. Le premier forum se tiendra, annoncera notre interlocuteur, à la fin du mois de février. Plusieurs thématiques sont inscrites au programme de ces séminaires. Il s'agit essentiellement de « l'élaboration du budget municipal et des programmes de lutte contre la pauvreté, le rôle de la municipalité dans la gestion du logement et du foncier, la décentralisation, le code communal et le statut du maire, la solidarité intercommunale et le développement local, le conseil consultatif et l'étude du code des marchés ».