La consommation du tubercule est passée de 58 kg/habitant/an en 2008 à 100 kg/hab/an en 2011 et avoisinerait les 102 kg/hab/an en 2012. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Madr) enregistre une nette amélioration de la production nationale de la pomme de terre. Les prévisions d'ici à la fin de l'exercice 2012 confortent ce constat d'autant plus qu'il est attendu que les quantités à produire avoisineraient les 4 millions de tonnes, tel qu'avancé au cours de la réunion des cadres il y a quelques mois. Si l'on croit les statistiques des cadres, ce résultat est qualifié de performance puisque cela était prévu comme objectif final à atteindre d'ici à la fin 2014 dans le cadre du plan quinquennal. La consommation du tubercule est passée de 58 kilogrammes/habitant/an en 2008 à 100 kg/hab/an en 2011. Les prévisions de 2012 affichent une consommation de 102 kg/hab/an. La valeur de la production est estimée également à 145 milliards de DA. La productivité est passée de 160 quintaux/hectare à 300 qx/ha en moyenne. Ce sont là autant de chiffres qui font de la filière “un poids lourd au sein du secteur", souligne le ministre de l'Agriculture, le Dr Rachid Benaïssa au cours d'une réunion du comité interprofessionnel de la pomme de terre, tenue hier au siège du ministère. En homme averti, le ministre ne veut pas crier victoire. Car, nuance-t-il, “cette évolution certaine de ne veut pas dire que nous maîtrisons parfaitement tous les mécanismes dont dispose la filière". Il en veut pour preuve les 40 jours d'intempéries qui ont révélé beaucoup d'insuffisances notamment d'ordre organisationnel. L'amélioration de la situation des filières des céréales, du lait... est à noter mais des questions restent encore posées dans ces domaines. Rachid Benaïssa n'a pas oublié la période difficile de crise vécue récemment par la filière de la pomme de terre. “Il y a eu des débats mais il faut tirer les leçons de cette période", avoue-t-il. Le Dr Benaïssa demeure toutefois enchanté par l'émergence d'une nouvelle génération de professionnels qui commencent à se spécialiser dans ce créneau et à créer des groupements avec leurs collègues. La production de pomme de terre est devenue désormais une activité principale de nombreux agriculteurs. Elle n'est plus la victime de la conjoncture et de l'opportunisme. L'autre problématique abordée par les participants a trait à la mécanisation. “Mais l'on ressent une volonté de modernisation de la part des producteurs", affirme le ministre. L'objectif recherché est d'identifier des zones supplémentaires à exploiter notamment dans la région des Hauts-Plateaux, précisément dans les wilayas de Tébessa, Khenchela, Sétif, Djelfa... Des zones reconnues pour leur productivité peuvent, en outre, se relayer en matière de production pendant l'année. Présents à cette réunion, des producteurs sollicitent à ce propos un accompagnement de la part de la tutelle afin de développer davantage ces zones et accroître leurs capacités. Ils soulèvent, cependant, un manque de technicité, problème de disponibilité des financements et une saturation des chambres froides pour le stockage de leur production. Face à ces problèmes, la société Proda se porte garante de l'achat de la production des agriculteurs. L'exploitant agricole ne doit par conséquent plus craindre d'investir et de s'engager à produire des quantités acceptables et suffisantes pour le marché national. Cette société achète auprès de ces agriculteurs à des prix pratiqués sur le marché, précise son DG qui avoue que Proda a doublé ses capacités de stockage et loué plus de 45 entrepôts frigorifiques. B K