Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Madr) veut se doter d'un véritable système de gestion des risques agricoles. Il est constaté l'absence d'un diagnostic précis des différents risques auxquels font face les agriculteurs et éleveurs. Les experts du Madr assistés par ceux de la Banque mondiale viennent d'élaborer un état des lieux et identifier les mécanismes et le cadre de gestion stratégique des risques agricoles. Ce document qui a fait l'objet de débats lors d'un atelier organisé hier, servira de base pour la prise de décision et la planification à moyen et long terme. Le ministre, Dr Rachid Benaïssa, qui ne ménage aucun effort pour soutenir toute initiative s'inscrivant en droite ligne de sa politique du renouveau agricole et rural, a assisté au lancement des travaux de cette rencontre. Il a mis l'accent dans son intervention sur l'importance de ce document et la richesse de son contenu. Pour lui, il est impératif de sécuriser les agriculteurs et les éleveurs et de les aider à prendre des risques. “Il faut qu'il y ait une volonté de sécuriser l'agriculteur et de l'aider à prendre des risques, investir sans crainte et tirer le maximum des potentialités qu'il gère", relève-t-il. La problématique qu'il pose a trait à la mission dévolue aux compagnies d'assurance. “Sont-elles des entreprises attirées uniquement par la partie commercialisable de cette activité ou feront-elles de celle-ci, un outil de développement", s'interroge-t-il. En termes plus clairs, ces sociétés d'assurance devront accompagner leur client, et dans ce cas précis, l'exploitant agricole, à développer ses compétences et ses capacités à réduire les risques qu'il encourt. Plus précis encore, le ministre souhaite que l'assureur n'y voie pas seulement un gain conjoncturel. Le souhait du Dr Benaïssa c'est de mettre en place également un organisme, une agence, qui aura pour principale charge de réduire les risques agricoles. “Il faut réussir à faire de l'assurance, un instrument de sécurité, de modernité et de gestion des risques", précise-il. Réduction des risques : l'autre défi ! Autrement dit, il faut que les pouvoirs publics soient tenus de mettre l'agriculteur et l'éleveur dans des conditions qui lui permettent d'élever le niveau de sa production, d'acquérir des techniques nouvelles et d'améliorer davantage la sécurité alimentaire. Le document élaboré montre en outre les expériences espagnoles et marocaines dans ce domaine et les confronte à la situation algérienne. Il est évoqué aussi le rôle de l'Etat et des compagnies d'assurance et de réassurance dans la gestion des risques agricoles. La politique prônée par le Dr Benaïssa intègre dans ses programmes un large éventail d'actions qui prennent en charge les risques hors de portée de l'agriculteur, de l'éleveur et autre opérateur économique. L'on cite le soutien à l'irrigation d'appoint des céréales pour lutter contre la sécheresse, les traitements préventifs contre les ennemis des cultures et les maladies contagieuses. Il s'agit encore des dédommagements des abattages pour les pathologies des animaux domestiques à déclaration obligatoire. L'autre intervention de l'Etat concerne le dispositif de régulation des produits de large consommation tels que les céréales, le lait... dans le but de préserver le revenu des agriculteurs en cas de baisse inconsidérée des prix à la production et des stocks de sécurité. B. K.