Une enveloppe de 10 milliards de dinars a été investie par l'OAIC durant les trois dernières annéespour l'acquisition de 1 250 moissonneuses-batteuses, de 350 tracteurs et plus de 1 000 semoirs. L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) accorde un intérêt important pour la mécanisation de la filière céréalière. Compte tenu du rôle primordial que les équipements jouent dans l'amélioration de la productivité, l'OAIC vient de créer une section motoculture afin de répondre au mieux à la demande de plus en plus insistante des agriculteurs. Cette action a nécessité, selon le DG de l'OAIC, Nourredine Kehal, un montant de 10 milliards de dinars. Cette enveloppe a permis l'acquisition de 1 250 moissonneuses-batteuses, de 350 tracteurs et plus de 1 000 semoirs durant les trois dernières années. Cet investissement répond en fait à un besoin exprimé par des agriculteurs qui ne peuvent pas acheter ces machines. Car la taille de leurs exploitations ne leur permet pas de rentabiliser leur investissement dans la mécanisation. “70% des exploitations du secteur privé ou celles relevant du domaine privé de l'Etat ont moins de 50 hectares (ha), alors que pour rentabiliser une moissonneuse-batteuse qui coûte un million dinars, il faut 400 ha, 100 ha pour un tracteur et 200 ha pour un semoir", a expliqué M. Kehal. L'absence de telles structures prestataires de services a rendu les exploitations sous-équipées avec des rendements des plus faibles du bassin méditerranéen. Or, a-t-il précisé, “la mécanisation et la semence garantissent à elles seules 70% des résultats de production". L'Office a décidé en 2010 de mettre en place une section motoculture au niveau de chaque Coopérative de céréales et de légumes secs (CCLS) pour assurer des prestations de services aux agriculteurs. D'où la naissance de petites et moyennes entreprises de prestation de services grâce aux dispositifs de soutien à l'emploi de jeunes et l'achat en commun par un groupe d'agriculteurs. À titre d'exemple, la moissonneuse-batteuse est soutenue à 70% de son prix, le reste étant assuré par un crédit bancaire bonifié étalé sur une période de 5 ans. “L'Etat encourage les agriculteurs à équiper leurs exploitations pour améliorer les rendements et par ricochet, réduire sa facture alimentaire", a souligné M. Kehal. Cette mesure a eu pour résultats : une amélioration de l'itinéraire technique ressentie au niveau du rendement moyen national, qui est passé de 8 quintaux/ha dans les années 1980 à 18 qx/ha actuellement, soit une évolution de un quintal tous les deux ans. L'autre condition qui garantit les rendements a trait à l'irrigation d'appoint. L'Office a examiné avec la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) et l'Entreprise nationale de tubes et transformation de produits plats (Anabib) deux options d'acquisition de ce type de matériel au profit des agriculteurs. Il s'agit, pour la première, de l'achat par l'OAIC des équipements, par crédit fédératif à taux bonifié, pour les céder ensuite aux agriculteurs avec la formule de leasing. L'agriculteur paiera ses équipements, a indiqué le DG, par une partie de sa production livrée à la CCLS. À ce propos, l'OAIC signera une convention avec Anabib dès la prochaine campagne céréalière. Le deuxième choix est que l'OAIC se porte garant auprès d'Anabib pour le remboursement de l'équipement acheté par l'agriculteur directement de l'usine. L'OAIC envisage d'équiper en système d'irrigation d'appoint à court terme une superficie céréalière de 500 000 ha contre 95 000 ha actuellement sur 3,3 millions d'ha réservés pour la production céréalière..