Le ministre de l'Intérieur, qui a été l'invité du Forum “En toute liberté" qu'organise chaque semaine Liberté, a abordé plusieurs questions d'ordre politique. Au cours d'un jeu de questions-réponses auquel s'est prêté Ould Kablia, il a confirmé la tenue des futures élections locales le jeudi 29 novembre prochain, tout en précisant au passage que le corps électoral sera convoqué au plus tard le 1er septembre prochain. L'orateur a reconnu au passage que la prise en charge des recommandations contenues dans le rapport de la mission de l'Union européenne est quasiment impossible durant le prochain scrutin. Toutefois, il précisera que le même dispositif mis en place lors des législatives du 10 mai dernier sera reconduit dans la préparation et l'organisation du scrutin du 29 novembre prochain. Par la même occasion, l'hôte de notre journal a parlé sans donner trop de détails sur l'audience qu'il avait accordée avant-hier au chef de la mission de l'UE, l'Espagnol Ignacio Sanchez Salafranca, venu lui remettre une copie du rapport contenant des conclusions et recommandations sur l'organisation et le déroulement des élections législatives du 10 mai dernier. Le ministre de l'Intérieur a révélé tout de même que les députés de l'intérieur ont relevé plus d'anomalies et insuffisances techniques que des remarques politiques et irrégularités. Dans sa réponse, Ould Kablia est visiblement satisfait du contenu du rapport d'autant que c'est son département qui a organisé et veillé au bon déroulement du scrutin législatif de mai dernier. Pressé par les journalistes pour donner des détails sur ce rapport, l'orateur a, tout en affirmant avoir remis le rapport à ses collaborateurs pour étude et suivi, préféré laisser le chef de la mission révéler la teneur du document lors d'une conférence qu'il animera aujourd'hui à l'hôtel Sofitel. Sur la question du retard pris dans la formation du nouveau gouvernement, le ministre de l'Intérieur a renvoyé tout son monde vers le palais d'El-Mouradia. “La formation du gouvernement relève des prérogatives du président de la République, c'est lui qui décidera quand et comment sera constitué le nouvel Exécutif". Dans la foulée, il a donné son point de vue et son explication, dit-il personnels, sur ce retard en affirmant “l'après-législatives est tombé dans la période creuse de l'été, des congés et du Ramadhan, mais je ne dis pas que rien ne presse. Peut-être ce temps dans la réflexion sur la forme de l'Exécutif, la reconfiguration et d'autres aspects". Même s'il a donné et suggéré quelques pistes de travail sur cette question qui taraude l'esprit des milieux politique et médiatique, Ould Kablia a laissé l'assistance sur sa faim, elle qui croyait trouver une réponse à la question du nouveau gouvernement, qui a fini par devenir l'arlésienne de l'été algérien. S'agissant de l'agrément de nouveaux partis politiques, le ministre de l'Intérieur a donné le chiffre de trente demandes enregistrées par ses services, tout en révélant au passage que les dossiers de plusieurs d'entre eux sont inconsistants et insuffisants. “Si ça ne tenait qu'à moi, je les aurais refusés, mais on doit appliquer la loi scrupuleusement. Pourquoi créer des partis alors que plusieurs n'ont pas d'ancrage populaire ni de prolongements dans la société ?" s'est interrogé le conférencier qui dit, avec amertume, ne pas comprendre le peu d'engouement pour la création des associations alors qu'à ses yeux cette forme de structures est très importante et utile pour le pays. Sur l'épineuse et problématique question du taux fixé par la loi organique portant régime électoral pour qu'une liste électorale soit acceptée lors d'un scrutin, le premier responsable du département de l'Intérieur a précisé que pour les prochaines élections locales, le taux exigé est de 7% après l'amendement introduit par les députés en janvier dernier. Il reconnaît que ce taux va faire éliminer plusieurs listes. “Je crois qu'avec le taux de 7% requis pour qu'une liste de partis et listes indépendantes soient acceptées, il ne restera que deux à trois partis qui pourront dépasser cette barre au niveau national. Plusieurs partis seront laminés. Le seul choix qui reste pour beaucoup de formations, ce sont les regroupements et les alliances électorales". Sur d'autres points comme la paralysie de la vie politique ces dernières semaines, le ministre de l'Intérieur a éludé intelligemment la question en ne donnant aucun élément de réponse ni une grille de lecture qui explique cette situation de blocage. M A O