Le jeûne, vu son importance en étant le quatrième pilier de l'Islam, est abondamment commenté par le hadith en comptant des dizaines. Il est non seulement un acte personnel de rite, d'abstinence et de piété, mais un véritable phénomène de société qui est vécu intensément. Il y a de la solidarité, de l'entraide, de la compréhension du rapprochement, de l'apaisement et de l'apprentissage. Une lecture rapide d'un lot de hadiths fait ressortir les contours de l'acte de jeûner, ses fondements, les mérites de son observation, ses bienfaits, ses récompenses. Préparation C'est un mois qui se prépare pour l'accueillir dans la ferveur et la joie des retrouvailles en remerciant Dieu d'avoir prolonger sa vie, de le vivre et de le célébrer et de profiter de sa venue et de la Rahma divine en ne laissant pas la chance échapper. Le Prophète Sidna Mohammed (QSSSL) a dit : "Le Ramadhan est venu à vous ! C'est un mois de bénédiction. Allah vous enveloppe de paix et fait descendre la miséricorde. Il décharge le croyant de ses fautes et exauce ses demandes. Allah vous regarde rivaliser d'ardeur dans ce but et Il se loue de vous auprès de Ses anges. Montrez à Allah le meilleur de vous-mêmes, car il est bien malheureux celui qui est privé de la miséricorde d'Allah, Puissant et Majestueux !" (Recueil d'Ibn Majah) Le mois de l'abstinence et de la piété Nombre de hadiths accompagnent l'accomplissement du jeûne pour éclairer le jeûneur et l'aider dans sa tâche. Si on comprend le but et l'utilité, on y adhère pleinement et de façon consciente et sans contrainte. Ils nous arment de patience, de foi et nous expliquent la bonne manière de l'accomplir. Il y a l'acte d'intention, nécessaire et obligatoire pour entamer le jeûne avec l'idée de jeûner en se conformant à la volonté divine et en réponse à l'appel sur le jeûne en tant que devoir religieux. On peut lire : "C'est le mois de la patience, et la récompense de la patience est le Paradis. C'est le mois du don. C'est un mois dans lequel les ressources du croyant augmentent. Un mois dont le début est miséricorde, dont le milieu est pardon et la fin affranchissement du feu de l'Enfer." (Bayhaqi) Une protection et un bouclier contre les maux d'ici-bas et contre l'Enfer dans l'Au-delà Durant le mois de jeûne, les démons sont enchaînés, ce qui aide le croyant à se libérer de ses contraintes psychologiques et s'incliner facilement pour le pardon, le repentir et les bonnes œuvres : "La première nuit de Ramadhan, tout démon, tout djinn est enchaîné. Toutes les portes de l'enfer sont fermées, aucune ne s'ouvre. Toutes les portes du Paradis sont ouvertes, aucune ne se ferme. On appelle: "Ô toi qui veut du bien, accours ! Ô toi qui veut faire du mal, cesse !" Cet appel est renouvelé chaque soir, et chaque soir Allah sauve de l'Enfer un certain nombre de croyants." (Rapporté par Tirmidy) Les bonnes conduites Elles peuvent être résumées à travers ce hadth rapporté par Abou Hourayra (que Dieu l'agrée) : "Le Messager de Dieu (QSSSL) a dit : "Allah, Exalté soit-Il, a dit : ‘Toute l'œuvre du fils d'Adam lui appartient (au Prophète) à l'exception du jeûne qui M'appartient et c'est Moi Qui le rétribue.' Le jeûne est une protection. Quand le jour du jeûne arrive, ne commettez ni turpitude ni obscénité. Si quelqu'un vous insulte ou vous cherche querelle dites : Je jeûne. Par Celui Qui tient l'âme de Mohammad dans Sa Main, l'odeur de la bouche de celui qui jeûne est plus agréable auprès de Dieu que le parfum du musc. Celui qui jeûne a deux joies : celle de la fin du jeûne et, s'il meurt, celle de rencontrer son Seigneur muni de son jeûne." Sur le terrain et malgré cette recommandation, l'on assiste parfois, et même souvent, à des scènes qui frisent le ridicule durant le mois de Ramadhan : des bagarres, des insultes et des agressions armées, des conduites suicidaires sur la route et des scènes contraires à la morale. Ces gens-là, notamment les jeunes qui n'arrivent pas à maîtriser leur impétuosité, doivent méditer ce hadith. Des actions de sensibilisation peuvent atténuer ces fléaux et inciter les gens au pardon. Les bonnes œuvres Le mois du jeûne est un mois de piété, de bonnes œuvres et également de solidarité et d'entraide par excellence entre membres de la famille, des proches et des démunis et des pauvres. Les bonnes actions se multiplient en ce mois de jeûne, même si sur le terrain l'on assiste à des pratiques contraires et condamnables comme les commerçants véreux qui veulent s'enrichir facilement, les consommateurs désireux d'accaparer le bon produit en délaissant le moins bon. C'est le mois des dons et de la nourriture pour les démunis et les pauvres, les orphelins et les veuves, les personnes âgées et sans appui. Le mois du Coran et de la piété L'on ne doit pas oublier que c'est la fête du Coran et de la célébration annuelle de la Révélation millénaire, une occasion pour faire de ce mois le mois de la lecture et la méditation. C'est un rappel en force à l'homme qu'il s'élève et retrouve sa véritable dimension spirituelle en prenant conscience qu'il n'est finalement qu'un passager sur terre et qu'il doit être questionné sur ton temps et son travail. Il y a les prières surérogatoires à célébrer. Les plus chanceux visent une Omra en famille : "Une Omra pendant Ramadhan, vaut un grand pèlerinage en ma compagnie." (Recueils de Boukhari et Mouslim) Le mois des délices et de la joie Le mois du jeûne n'est pas qu'abstinence continue et vie morose. Les fidèles meubles leurs veillées à côté de la prière de délices et de choses permises dans la correction et les règles morales. Selon Abou Hourayra, le Prophète (QSSSL) a dit : "Le jeûneur a deux joies : au moment de la rupture du jeûne et lorsqu'il rencontrera son Seigneur." Termithi, Boukhari, Moslim et Ibn Hanbal. Selon ce hadith, les nuits sont des fêtes, notamment par ces journées pénibles de canicules qui procurent de la joie avant celle de la grande rupture de l'Aïd et celle enfin de la rencontre avec le Seigneur, inévitable pour chaque âme qui sera questionnée sur ce qu'elle avait avancé. Profitons-en dans le bon sens tant qu'on a les moyens et les possibilités. Que Dieu nous aide.