Le roi du yal a rendu un vibrant hommage à Matoub Lounès, en interprétant une chanson spécialement composée pour lui, intitulée Aya Lounès. Après 21 ans d'absence sur la scène locale, le chantre du Yal musique, Takfarinas, a animé jeudi soir un gala grandiose au stade Oukil-Ramdane de Tizi Ouzou. Un show magnifique, organisé par la direction de la culture, et inscrit dans un double cadre : les soirées ramadhanesques et les festivités du cinquantenaire de l'indépendance. Le rendez-vous avait drainé une foule impressionnante, estimée à 15 000 personnes, venues écouter le roi de la chanson rythmée. Le stade était plein comme un œuf. La capitale du Djurdjura avait du mal à contenir toute cette marée humaine qui a déferlé des quatre coins de la Kabylie. Takfarinas fera une entrée magistrale avec sa mandole à double manche. Connu pour son jeu de guitare, son istikhbar châabi à la mandole, l'artiste avait gâté ses fans le temps d'une soirée mémorable. En cette circonstance, un vibrant hommage fut rendu à Lounès Matoub, auquel il n'a pas manqué de dédier sa chanson Aya Lounès. Une minute de silence fut également observée à la mémoire des martyrs de la liberté et de la démocratie. “C'est depuis ces montagnes que souffle le vent de la démocratie. Vive l'Algérie et vive Tamazgha", scandera d'emblée Takfarinas, qui se lança ensuite, sous les youyous et applaudissements du public, qui chanta en chœur avec lui, dans l'interprétation d'un répertoire riche en rythmes et sonorités. Une musique kabyle qui est allée au-delà de nos frontières pour s'inscrire parmi les musiques du monde. Il chanta Ouiza, Tebegriri, Ghass Vadhagh, Mazal Mazal, Lwaldine, Wa y telha, Lefrak et bien d'autres titres. “Cette musique est la vôtre, soyez sûrs qu'elle est comprise dans les quatre coins du monde. Je me suis toujours demandé quand vais-je chanter chez moi ? Aujourd'hui on est là, alors chantons et dansons jusqu'au matin", lancera le roi du yal à l'adresse d'un public déchaîné. Avant le gala, jeudi après-midi, Takfarinas a, sous haute surveillance sécuritaire, animé une conférence de presse au petit théâtre de la maison de la culture Mouloud-Mammeri, durant laquelle il est revenu sur sa tournée en Algérie. Un programme qui devra toucher, a-t-il annoncé, 70% des wilayas du pays, notamment Alger, Béjaïa, Constantine, Batna et Oran. Il a également annoncé que la sortie d'un nouvel album est prévue pour l'été 2013. “C'est un bonheur pour moi d'être ici. Depuis l'année 2000, je n'arrête pas de courir derrière un gala afin de retrouver mon public, mais il fallait ramener tout mon staff. Actuellement, des moyens sont mis à ma disposition, donc je suis revenu chanter. Je travaille avec le ‘matériel de mon pays'", a-t-il confié. Et d'ajouter : “La musique est la langue de l'amour. Nous avons une musique riche en rythmes, il faut juste la travailler." Par ailleurs, il est à rappeler qu'à la veille de ce gala, c'était Lounis Aït Menguellet qui s'est produit au même endroit. Aït Menguellet n'a pas manqué d'envoûter l'assistance en interprétant les meilleurs textes de ses années d'or. K T