La pénurie était telle, ce vendredi, que même le pain de rebut, baguettes de pain brisées, mal façonnées ou pas bien cuites, sont écoulés au même prix illégalement majoré de 10 DA l'unité. Il sévit une grave pénurie de pain dans la commune de Sidi Merouane, et ce, depuis le jour de Aïd El-fitr. En effet, depuis le premier jour de l'Aïd, le pain est presque introuvable au niveau de cette commune du nord de Mila qui compte près de 30 000 habitants. Aussi, les citoyens sont-ils confrontés, depuis, à des désagréments sans queue ni tête. Seules deux boulangeries sur les sept que compte la municipalité fonctionnent, ce qui a rendu le pain rare et généré des tensions incroyables sur les boulangeries fonctionnelles. Ainsi, assiste-t-on à des bousculades et des queues interminables aux portes de ces commerces, dont les gérants sont visiblement débordés par une demande qui dépasse de loin leur capacité de production. La pénurie était telle, ce vendredi, que même le pain de rebut, baguettes de pains brisées, mal façonnées où pas bien cuites, sont écoulés au même prix illégalement majoré de 10 DA l'unité. Cette déplorable situation pousse, tous les jours, des centaines de citoyens de la commune à effectuer des déplacements extra-muros pour se procurer cette matière de première nécessité. “Depuis le deuxième jour de l'Aïd, je ramène le pain de Grarem ou de Mila", nous dit un père de famille rencontré à un arrêt de bus de la ville. Signalons que les villes de Grarem et de Mila sont distantes, respectivement, de 7 et 15 km de Sidi Merouane. Aussi, on est en droit de s'interroger sur le rôle des élus locaux dans pareille situation. Soulignons au passage que depuis que cette crise est là, la baguette de pain ordinaire est vendue à 10 DA au lieu de 7,50 DA, alors qu'officiellement les prix du pain subventionné n'ont subi aucune modification jusqu'à présent. Par ailleurs, les habitants de cette commune, qui brille tristement par sa mauvaise gestion, sont confrontés, depuis près d'une semaine, à un autre problème non moins grave que celui du pain, celui des ordures ménagères en l'occurrence. En effet, depuis la veille de l'Aïd, certains quartiers périphériques, et pour des raisons inconnues, n'ont pas été desservis par les services de la voirie. Cela a donné lieu à un amoncellement, pour le moins hideux, des déchets ménagers devant les portes des maisons et sur les trottoirs. Ces tas de détritus, haut comme on ne l'avait jamais vu auparavant, répandent des odeurs nauséabondes qui se font sentir à des dizaines de mètres. Croyant à une grève des éboueurs de la municipalité, des journalistes-correspondants se sont rendus jeudi dernier au siège de l'APC pour s'enquérir de la situation. Mais s'ils n'ont constaté aucune grève dans le service concerné, ils ont été, l'espace de leur courte visite, des témoins oculaires d'une dégradation du cadre de vie qui dépasse tout entendement, voire inédite. K B