Comment j'ai rencontré Khaled Al-Iraki Bagdad. 2O heures. Place Al Firdawss, aux abords de l'hôtel Palestine. Deux étudiants m'abordent. De savoir que j'étais Algérien a créé aussitôt des liens d'amitié entre nous. Nous avons parlé de choses et d'autres, et j'ai voulu connaître leur opinion en tant que jeunes sur leur avenir en Irak. De fil en aiguille, nous échangeons nos points de vue et nos convictions sur la situation du pays. Je leur dis sans ambages que je soutenais la résistance irakienne, et que l'Irak était en situation de pays occupé. J'ai sondé au passage leurs sentiments à l'endroit de la résistance, et leurs velléités de rejoindre ses rangs. C'est ainsi que l'un d'eux, appelons-le Walid, 20 ans, m'a révélé qu'il était prêt à me mettre en contact avec l'un des cerveaux de la “Mouqawama”, pour peu que je rapporte fidèlement ses propos. Walid me révèle que le personnage en question n'est autre que son père. Il me lance: “Vous allez le constater vous-même, mon père est un intellectuel et a beaucoup de choses à dire pour rétablir la vérité sur la réalité de la Résistance. Il a besoin de s'exprimer.” Walid arrête un taxi clandestin. Nous montons tous trois et l'on roule une vingtaine de minutes dans l'immense Bagdad. Enfin, nous nous engageons dans un quartier résidentiel. Je me retrouve dans un quartier chic. Un homme vient m'accueillir avec un large sourire. C'est le colonel. Il me sonde à son tour pour voir si j'étais digne de confiance. De me savoir Algérien abrège les formalités. Il me parle de la résistance en quelques mots. Je lui demande une interview en règle. Il me fixe rendez-vous pour le lendemain devant l'hôtel Palestine. Le jour d'après, vendredi 19 décembre, il vient me récupérer en voiture avec son fils, au lieu et à l'heure convenus. Pour ne pas éveiller les soupçons, l'entretien se fera dans une petite chambre d'hôtel dans un quartier populaire non fréquenté par les Américains. Il charge son fils de monter la garde devant la porte de la chambre et se prête à toutes mes questions. M. B. Un colonel de la guerilla irakienne révèle à Liberté “50 soldats américains sont tués chaque jour en Irak” Liberté : Comment doit-on vous présenter ? Pouvez-vous nous parler de votre parcours personnel ? Le colonel Khaled Al-Iraki : Je suis né en 1954 à Bagdad. Je suis un officier de l'armée irakienne, au grade de colonel. J'ai combattu au Liban en 1978, j'ai fait la guerre d'Al-Kadissia contre l'Iran de 1980 à 1988. J'ai fait la mère des batailles contre le Koweït en 1990. J'ai fait les deux guerres du Golfe contre les forces de la coalition et je suis encore en vie, Dieu merci. Je suis de la tribu Attaie, et mon arrière grand-père est le célèbre Hatem Attaie. Quelle est votre formation militaire ? Vous êtes spécialisé dans quelle arme ? J'étais dans les Forces spéciales de l'armée irakienne et je suis artificier, spécialiste des explosifs. J'ai servi durant la dernière guerre dans les rangs des forces d'El-Qods. J'ai fait l'école militaire irakienne, ensuite j'ai poursuivi ma formation en Jordanie et en Arabie Saoudite, avant de la parfaire à Moscou. Durant la dernière guerre, de quelle mission étiez-vous chargé exactement ? J'étais chargé de défendre le secteur est de Bagdad, dans la région d'Al-Akkouba. Comment avez-vous vécu la guerre depuis le 18 mars 2003 ? En vérité, la Guerre du Golfe n'a pas commencé avec l'agression américano-britannique du 18 mars 2003. Celle-ci a commencé le 17 janvier 1991 et n'a pas cessé depuis. La preuve, Clinton a bien bombardé Bagdad en 1997. Y avait-il des prémices que Bagdad allait tomber d'une telle manière ? Jamais ! Avant le début de l'offensive américaine, nous étions confiants quant à l'issue de la guerre. Nous attendions avec impatience d'accueillir les Américains dans les combats au sol. La guerre des rues ? Tout à fait, “harb achaware”. Pour nous, la victoire aérienne ne voulait rien dire. Jusqu'à la chute de Bagdad, nous étions persuadés que l'issue de la guerre de 1991 nous avait été favorable dans la mesure où le dernier mot était revenu à la direction politique irakienne. Cette fois-ci, les choses ont pris une autre tournure et ce scénario ne s'est pas reproduit. Certains observateurs estiment que Saddam n'a pas su gérer la guerre depuis le début en ce sens qu'il s'est entouré de collaborateurs et de conseillers militaires qui n'avaient aucune connaissance de l'art de la guerre et qui avaient pour seul mérite d'être de sa tribu… C'est juste. Saddam ne s'est pas appuyé sur des militaires de métier. Quelle a été, selon vous, l'erreur fatale commise par Saddam ? Confier l'armée à des non-militaires. Est-il vrai que les Américains sont entrés directement en contact avec de hauts responsables irakiens avant la guerre pour les dissuader de soutenir Saddam ? J'ai entendu cela, mais, personnellement, ils n'ont pas essayé de me contacter. Que s'est-il exactement passé dans la fameuse bataille de l'aéroport ? Comment s'est passée la prise du palais présidentiel ? À l'aéroport, les Américains ont essuyé une cuisante défaite. Ils ont été ridicules dans cette bataille. Des informations sûres disent que dans cette attaque, il y a eu 1 664 soldats américains tués. De quelle source tenez-vous ce chiffre ? Eh bien, par un constat personnel. Vous avez vu les corps ? Effectivement, j'ai vu les corps ainsi que les têtes des soldats américains qui ont été coupées par les Fidayins de Saddam. Il paraît qu'elles ont été offertes à Saddam… Elles ne lui ont pas été offertes pour la simple raison que c'était lui-même qui conduisait les opérations. Je l'ai vu de mes propres yeux porter un lance-roquettes sur ses épaules. De quel type ? Un RPG 7. Et pour chaque roquette, il touchait un tank américain. Nous avons flanqué une bonne leçon aux Marines ce jour-là. Comment avez-vous réagi à la prise de Bagdad ? C'est la blessure qui ne se refermera jamais. Bagdad est trop grande pour que l'on puisse imaginer une quelconque force étrangère la mettre sous ses pieds. Qu'est-il arrivé au juste à l'armée irakienne dans cette débâcle ? Comme cela peut arriver à n'importe quelle armée au monde, elle s'est disloquée. Les Américains ont multiplié les points de débarquement. Ils ont intensifié les frappes aériennes et inondé Bagdad de rumeurs et d'intox. Votre position a été touchée ? Aucune position de l'armée irakienne n'a été épargnée par les bombardements. C'est vous-même qui avez donné l'ordre à vos hommes d'abandonner leurs postes ? Personne n'a donné d'ordre à personne. Tout le monde a battu en retraite dans la journée du 9 avril, le jour de la chute de notre guide Saddam Hussein. À cet instant précis, qu'a fait Saddam Hussein ? Dans la journée du 9 avril, et c'est une information que je tiens d'un homme de confiance, un ami, Saddam Hussein a combattu jusqu'au bout dans la mosquée Abou-Hanifa, dans le quartier d'Al- Adhamia, dès l'aube. C'était la dernière bataille livrée par Saddam. Comment se sont conduits ses deux fils, Qosseï et Oudaï ? Qosseï a été l'une des plus grandes erreurs de Saddam. Il n'aurait pas dû lui confier la Garde républicaine. Il n'avait ni l'âge ni une formation adéquate pour une telle responsabilité. Quel a été le rôle de Sofiane Atakriti ? On dit qu'il a “balancé” des positions stratégiques irakiennes en bipant à un satellite américain… J'ai entendu la même chose, mais ce sont de purs ragots. Pour votre information, Sofiane Atakriti se trouve actuellement à Tikrit. Ne faisant pas partie de la liste des “55”, il n'est pas inquiété. En fait, il faut savoir qu'il y a trois “Sofiane” à Tikrit, et tous proches de Saddam. Il y a le général-major Sofiane Abdallah, qui était à la direction de la Garde républicaine. Celui-là a été enlevé avec son frère. Il y a Sofiane Djarif, qui était un compagnon de longue date de Saddam, et il y a Sofiane Maher, et c'est l'homme à qui vous faites allusion. Sofiane Maher dirigeait une division de la Garde républicaine. Il n'a rien à voir avec les “moukhabarate” et n'a jamais trahi personne. Revenons à cette fameuse date du 9 avril. Comment avez-vous vécu la chute de Bagdad ? Larmes, dépression nerveuse… Vous ne vous êtes pas rendus aux forces de la coalition ? Non. D'ailleurs, je garde toujours ma kalachnikov. Comment vous est venue l'idée de lancer la résistance irakienne ? Une semaine après la prise de Bagdad, j'ai décidé de faire quelque chose. Je me devais de prouver ma bravoure à moi-même d'abord. Et Saddam, il n'a pas essayé de contacter ses officiers ? Non. Il était fini. Comment expliquez-vous la réaction du peuple irakien ce jour-là, les manifestations de joie ? Ces manifestations sont le fait de la population chiite. Vous êtes le premier à avoir eu l'idée d'organiser une résistance antiaméricaine ? Non, il y avait plusieurs autres officiers. En tout, nous étions huit officiers supérieurs. Chacun de nous devait créer ses propres cellules. Une semaine donc après, j'ai contacté un ami à moi, un colonel, et nous avons convenu de lancer des opérations contre les forces de l'occupation. Nous avons commencé à nous rencontrer tous les huit. Nous avons adopté un plan d'action. Ensuite, nous avons commencé à amasser des fonds pour acheter des armes. À l'époque, les armes circulaient librement et étaient disponibles au marché noir. Il y avait de tout. Quels types d'armes vous intéressaient le plus ? Nous avons acquis beaucoup d'armes légères, car ce sont les plus adaptées aux opérations de guérilla urbaine et aux opérations commando. Et qu'en est-il des explosifs ? Nous en possédions en grandes quantités vu que les explosifs étaient déjà disponibles dans les poudrières de l'armée irakienne. Nous en avons donc récupéré une partie et l'avons transférée vers des lieux propres à nous. Pour le recrutement, comment cela s'est passé ? Cela se faisait sur la base des relations personnelles. Le principal pour nous était que la nouvelle recrue soit de bonne famille et de confession musulmane. Mais pas un musulman par la nationalité. Il s'agit de valeurs morales avant tout. Pas spécialement des islamistes… Non, plutôt des gens modérés. Donc, un Irakien chrétien est d'emblée rejeté… Je dirais qu'il est difficile de l'accepter. Pareil pour les musulmans chiites ? Pareil. Combien étiez-vous au début de vos opérations ? Comme je vous l'ai dit, nous avons commencé à huit. En somme, il n'y avait que la direction de l'organisation. Après, la résistance s'est élargie. Pour cela, nous avons adopté un mode d'organisation sur le schéma des réseaux, c'est-à-dire qu'une personne recrutée ne me connaît pas, et chaque membre fondateur n'est responsable que de sa cellule. Moi, je ne connais pas les autres cellules. Et celui qui active dans une cellule, ne connaît que les gens avec lesquels il exécute une opération. C'est le mode de la guérilla urbaine. Quelle a été votre première opération ? Notre première opération a consisté à piéger un convoi américain dans la région de Doura, à l'est de Bagdad. C'était vers la fin avril 2003. Nous avons tué quatre soldats américains dans cette offensive. Il faut noter qu'il s'agit-là de la première opération planifiée. Il y a toujours eu des attentats spontanés, mais ils ne sont pas le fait de la résistance en tant que telle. Après cette opération, nous avons acquis une grande confiance en nous, et nous avons décidé de mener une attaque de large envergure contre une importante base américaine située au nord de Bagdad. L'attaque s'est soldée par la mort de 32 soldats américains. C'est moi-même qui ai planifié et exécuté l'opération. Le lendemain, dans la presse, les Américains n'ont déploré qu'un blessé. Un pur mensonge. Combien étiez-vous dans cette attaque ? 22 éléments. L'attaque de l'hélicoptère américain qui a fait 16 morts, c'était vous aussi ? Pas notre groupe, mais un autre avec lequel j'ai des contacts. Après, nous avons tendu une embuscade à un convoi constitué de six blindés, dont une Land Cruser à bord de laquelle il y avait deux VIP américains. Notre cible, c'étaient les deux VIP, et nous les avions touchées. Officiellement, les autorités irakiennes aussi bien que celles de la coalition vous considèrent comme une organisation terroriste. Quel est votre commentaire concernant ce qualificatif ? Vous êtes un musulman et vous comprenez parfaitement le verset qui dit : “Préparez-leur ce que vous pouvez de puissance et de chevaux pour effrayer l'ennemi de Dieu et le vôtre.” La terreur est l'attribut du bon musulman, mais pas la terreur dirigée contre le peuple. Je parle de la terreur utilisée à bon escient, pour faire reculer l'ennemi. Nous sommes en guerre et c'est l'ennemi qui nous a terrorisés le premier. C'est lui qui est entré dans ma maison. Je suis en situation de légitime défense. Un voleur est entré dans ma maison, que dois-je faire ? Mais il se trouve que dans la plupart des opérations, des civils innocents sont sacrifiés, notamment dans les attentats à la voiture piégée… Laissez-moi vous dire une chose : si la sécurité des civils et des familles ne nous importait pas, le nombre des pertes humaines aurait décuplé dans les rangs de l'ennemi. Et qu'avez-vous à dire au sujet des attentats perpétrés contre des diplomates étrangers ou encore celui qui a ciblé les bureaux du CICR à Bagdad ? Sachez que la CIA est capable de tout pour briser notre image auprès de l'opinion. Ce serait une erreur d'attribuer tous les attentats commis à Bagdad à la résistance. Peut-on justement cerner de plus près la matrice politique et idéologique de la résistance irakienne ? En gros, il y a la résistance islamique et la résistance que j'appellerai “saddamiste”. Mais la plus redoutable, à mon sens, est la résistance islamiste. Et les volontaires arabes dans tout cela ? En vérité, je ne les ai pas rencontrés. Il m'a été proposé de les intégrer dans les rangs de la résistance mais j'ai refusé. Comme dit l'adage : “Les gens de La Mecque connaissent mieux ses méandres.” Quelle est la part des anciens du Baath dans le contrôle de la résistance ? Moi-même, j'étais du Baath de fait en ma qualité d'officier supérieur. En tout cas, plusieurs éléments du Baath et les Fidayins de Saddam sont dans les réseaux de la résistance. Peut-on connaître la relation exacte que la résistance irakienne entretient ou plutôt “entretenait” avec le président déchu ? Il n'y pas de contact direct. Mais il est évident que Saddam a largement inspiré la résistance irakienne. Pour moi, il restera à jamais un symbole. Comment avez-vous réagi à la nouvelle de sa capture ? Ma femme en a été hospitalisée. Accordez-vous du crédit aux images qui ont été diffusées à son sujet ? Je pense que les Américains ont dû ameuter leurs meilleurs experts de l'action psychologique et de la propagande avant de diffuser ces images. Elles visent directement les dirigeants arabes. Le message est clair : tous ceux qui braveront le diktat de l'Amérique, voilà leur châtiment. Si Saddam, qui était votre seigneur, a fini comme ça, que dire de vous ?! Vous pensez que Saddam n'aurait jamais pu se rendre d'une manière aussi “facile” ? C'est sûr ! Impossible ! Ils ont dû bombarder Tikrit de gaz comme ils l'ont fait lors de la prise de l'aéroport où ils ont utilisé des armes non conventionnelles. Sa fille Raghd affirme qu'il a été drogué… J'incline volontiers pour cette hypothèse. C'est la seule qui me paraît plausible. Actuellement, qui finance la résistance ? Les poches des résistants. Vous avez accusé des pertes dans vos rangs ? Très peu. Et côté américain ? Beaucoup. Je peux vous assurer que, selon ce que j'ai constaté à titre personnel et d'après des informations sûres, pas moins de 50 soldats américains sont tués chaque jour en moyenne. Et je vous ajouterais cette information : les corps des soldats tués sont enroulés dans du nylon et expédiés vers Samarra où ils sont jetés dans un château d'eau désaffecté pour les faire disparaître. Mais comment peut-on cacher médiatiquement 50 soldats américains chaque jour ? Je vais vous rapporter un fait édifiant. Dans l'une de nos opérations, nous avons détruit deux chars ennemis et tué ceux qui s'y trouvaient. J'étais sur les lieux en train de superviser l'exécution de l'opération. En trois minutes, les traces de l'attentat avaient disparu. Les Américains ont vite ramassé les cadavres et tout nettoyé. Comment sont exécutées vos opérations ? D'abord, on commence par identifier et localiser la cible. Cela commence donc par une mission de reconnaissance. Les Américains se trouvant partout, ce sont des cibles faciles pour nous. Après, il y a la phase de la planification. Ensuite, il y a la distribution des tâches et l'exécution. Nous exécutons en moyenne sept opérations par semaine. La chaîne américaine NBC vient de révéler que l'administrateur général Paul Bremer a échappé à un attentat à Bagdad le 6 décembre dernier. Vous confirmez cette information ? C'est possible. Vous savez, nul n'est à l'abri à Bagdad. Même les membres du Conseil de gouvernement ne sont pas en sécurité. Si c'était le cas, Bush ne serait pas entré dans Bagdad comme une souris apeurée. Les membres du Conseil de gouvernement constituent-ils des cibles pour la résistance ? Ce sont des cibles à capturer et à présenter devant le peuple pour répondre des crimes qu'ils ont commis. Quels crimes ? Coopérer avec l'ennemi est le plus grand des crimes. Cela s'appelle de la haute trahison. Ils disent que les crimes de Saddam étaient bien plus terribles… Qu'a fait au juste Saddam ? Génocide sur les Kurdes à Halabja, fosses collectives dans le Sud chiite, torture… Je vais vous raconter ce qui s'est exactement passé à Halabja en 1988 puisque j'y étais. Halabja est une petite ville située sur les frontières avec l'Iran. Les habitants de cette ville ont trahi le pays en pratiquant des ouvertures profitables aux forces iraniennes qui s'infiltraient à travers ces ouvertures, contournaient nos positions et nous prenaient par surprise. Nous avons ainsi perdu beaucoup de nos hommes dans ces incursions. Il a été alors décidé de vider la ville de sa population pour frapper l'ennemi. Nous avons donné trois jours aux Kurdes pour quitter les lieux. Nous avons même utilisé des mégaphones pour cela. Au bout du troisième jour, nous avons bombardé la ville. Nous avons effectivement utilisé l'arme chimique, mais c'était contre les Iraniens, pas contre les Kurdes. Il n'y a pas eu 5 000 Kurdes tués comme cela a été dit, mais 1 000 tout au plus et c'est leur faute. Quant aux fosses chiites, il faut savoir que parmi les hécatombes découvertes dans le Sud, certaines ont au moins cent ans. Pour le reste, ce sont plutôt des soldats irakiens décimés par l'aviation américaine en 1991 au retour du Koweït. Enfin, il y a une partie de chiites à la solde de l'Iran qui voulaient renverser le pouvoir de Saddam et il était légitime qu'il les punisse de leur trahison. Comment voyez-vous le jugement de Saddam ? Si l'instance qui va le juger est un tant soit peu équitable, elle doit décréter sa libération sans délai et sans condition, ainsi que sa réhabilitation comme président de la République irakienne. Sa libération n'est pas à l'ordre du jour de vos actions futures ? Pourquoi pas ? M. B.