Le diplomate reviendra par deux fois à toutes ces questions. Une curiosité assez surprenante. L'ambassadeur américain à Alger a affiché hier à Cherchell un intérêt à la limite de la curiosité au sujet des élections en Algérie, particulièrement les locales du 29 novembre prochain. M. Henry S. Ensher a insisté, en marge de la cérémonie d'octroi d'une aide au musée de la ville, sur les élections algériennes et leur mode d'emploi. Il s'est intéressé aux élections locales, demandant comment se présentent les candidats, leur appartenance. Il a même demandé s'il y a des partis “locaux". Il a eu des explications des responsables locaux sur les partis politiques qui sont dans l'obligation d'être “nationaux", d'être implantés dans au moins 25 wilayas. Pour les élections législatives, un parti peut présenter des candidats dans toutes les circonscriptions, pour les locales, c'est la même chose, mais, précisent lesdits responsables, les électeurs préfèrent les locales en raison de leur proximité avec les élus. Ils ont également évoqué les indépendants et bien entendu le seuil des 5% des suffrages à recueillir. Du rôle de l'administration aussi qui se réduit à la logistique, la préparation matérielle alors que le reste est assuré par les juges. Le diplomate reviendra par deux fois à toutes ces questions. Une curiosité assez surprenante. Si sa méconnaissance du champ et de la pratique politiques dans leur version algérienne a paru frappante, l'ambassadeur s'est rattrapé en matière d'histoire. Il a déjà fait presque le tour d'Algérie, visité une vingtaine de wilayas avec leurs patrimoines, monuments et biens culturels. Des facettes qui n'apparaissent pas dans le CV de cet ambassadeur qualifié de diplomate de guerre pour avoir occupé des postes sensibles, entre autres, Kaboul et Bagdad. Il expliquera, par ailleurs, son intérêt pour les musées (il a déjà fait un don pour celui de Cirta à Constantine) par le fait que ce patrimoine est un peu l'histoire de tout le monde. “Ce musée, c'est un peu de notre histoire à nous aussi", dit-il. Il a aussi répondu à une question sur l'éventualité de la restauration de la ferme Sedjess de Messelmoun, qui a servi de lieu de réunion sous le commandement du général Clarke, en 1942, avant le débarquement des Alliés, et que son pays apportera une contribution s'il est sollicité et que lui-même en parlera pour, peut-être, organiser une conférence pour ceux qui ont participé à cette rencontre, histoire de faire revivre le souvenir de cette époque. Pour la restauration de certaines pièces du musée de Cherchell, l'ambassade des Etats-Unis a débloqué de son fonds 30 000 $US et l'opération peut se poursuivre selon les demandes du ministère de la Culture. Lui aussi continuera à parcourir l'Algérie. Lui qui se surnomme : Ibn Batouta américain. D. B.