Le représentant de l'administration US à Alger avertit les Algériens: «Si vous ne votez pas, vous n'aurez aucune influence sur les décisions.» L'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, Henry S. Ensher, s'implique dans la campagne électorale, invitant d'une manière franche les Algériens à se rendre aux urnes le 10 mai prochain. «Si les gens ne participent pas aux prochaines législatives, ils n'auront aucune possibilité d'influencer les décisions qui seront de toute façon prises et qui auront un impact direct sur eux», a déclaré hier, Henry S. Ensher, dans un entretien accordé au journal électronique TSA. Abordant les élections législatives, l'ambassadeur des Etats-Unis considère qu'il est très important d'avoir une observation significative. «Le gouvernement algérien a fait un grand effort en ce sens», a-t-il indiqué tout en ajoutant que «des discussions sont en cours, en ce moment, avec plusieurs organisations internationales pour superviser les élections législatives. Nous espérons que ce processus se déroulera dans de bonnes conditions et qu'il sera bien supervisé». Même si les résultats des élections ne concernent pas les Etats-Unis, «on est prêts à travailler avec le ou les partis qui remporteront ces élections», a souligné le représentant de l'administration US à Alger. Répondant à une question sur le Printemps arabe qui épargne l'Algérie, M.Henry S. Ensher a estimé que cela relève de ce qu'on peut nommer une «spécificité algérienne», soutenant que chaque pays a ses spécificités. Cependant, «je pense que les Algériens ont les mêmes aspirations et ambitions légitimes que les Tunisiens, les Egyptiens et les Libyens», a-t-il souligné. Des aspirations, selon ses dires, qu'il espère voir réalisées dans le cadre des réformes en cours et des élections législatives prévues pour le mois de mai. En clair, il a rejoint simplement, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton qui a souligné «la nécessité de prendre part à ce rendez-vous électoral». Parlant de la nécessité de s'impliquer dans le processus de réformes, Henry S. Ensher, estime que «la société civile algérienne a le droit d'insister sur la nécessité d'avoir plus de liberté dans l'exercice de ses activités et dans ses relations avec ses partenaires étrangers dans un cadre légal». Il a affirmé à cet égard que «le texte est une chose et que son application en est une autre». Dans certains pays, les textes donnent une certaine liberté à la société civile mais leur mise en oeuvre par le gouvernement est limitative, avant d'ajouter que «l'une des tactiques utilisées par exemple, c'est de ne pas répondre aux demandes d'enregistrement ou d'accréditation d'organisations. La mise en oeuvre des textes est aussi importante que les textes eux-mêmes». Tout compte fait, le spectre de l'abstention plane sur les prochaines élections, incitant le chef de l'Etat à s'exprimer sur la question trois fois en l'espace d'une semaine.