Dans le milieu éducatif, le bouillonnement est également de mise. Le corps enseignant ne décolère toujours pas puisque les revendications du secteur sont loin d'être résolues. La Coordination nationale des adjoints d'éducation (Cnae), affiliée au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte), qui avait décidé d'observer une grève nationale d'une journée le 9 septembre, soit le premier jour de la rentrée scolaire 2012-2013, a au dernier moment décidé de surseoir à cette décision. Les adjoints de l'éducation, qui se sentent lésés par le nouveau statut particulier, déplorent le fait qu'ils soient classés à la 7, et qu'ils soient “le seul corps qui ne bénéficie d'aucune augmentation." Pour eux, “le nouveau statut particulier ne favorise nullement l'épanouissement de ce corps, en raison des tâches importantes qui lui sont dévolues dans les établissements scolaires." Pour sa part, le Syndicat national des corps communs et des travailleurs professionnels de l'éducation mènera, du 16 au 18 septembre, une grève nationale pour faire entendre ses revendications. Cette organisation syndicale représente, entre autres, les agents de l'administration, les travailleurs du service informatique et les agents de sécurité. Elle exige la révision de leur statut, de leur régime indemnitaire validé en Conseil des ministres en février 2012 et l'intégration des corps communs dans le secteur de l'éducation. Elle réclame également la généralisation de la prime de rendement à 40 % au lieu de 30 %, une revalorisation du salaire de base pour les travailleurs et la prime du Sud. Les responsables de la Cnae menacent que la journée de grève risque d'être suivie par d'autres actions de protestation au cas où leurs doléances ne seront pas satisfaites. Selon Meziane Meriane, premier responsable du Snapest, “la grève des adjoints de l'éducation risquait de perturber la rentrée scolaire, notamment le premier, jour avec la réception des nouveaux élèves qui n'ont pas encore leurs parques dans l'établissement." Mais pas que ça puisque, selon lui, cette rentrée sera également caractérisée par la surcharge des classes. “Nous enregistrons un surplus de 250 000 élèves au niveau de la 1re AS", explique-t-il, ajoutant que cette surcharge est due au chevauchement des deux promotions des deux systèmes. Cette surcharge est également due au fait que “609 lycées en voie de réalisation n'ont pas encore été livrés", déplore Meziane Meriane. D'un autre côté, le premier responsable du Snapest affirme que de nombreux problèmes restent en suspend. Il citera celui relatif aux primes des enseignants du Sud qui, selon lui, continuent à être calculées sur la base de l'ancien salaire de base, et celui relatif aux postes aménagés. Meziane Meriane indique que le conseil national du Snapest qui se réunira juste après la rentrée aura à traiter de ces deux points et il n'écarte pas le recours à la grève pour la satisfaction de celui relatif aux primes des enseignants du Sud. Le même constat est fait par Achour Idir, secrétaire général du Conseil des lycées d'Alger (CLA). Concernant la surcharge des classes, le secrétaire général du CLA estime qu'il y a certes la croissance annuelle du nombre d'élèves (50 000) et le chevauchement des deux promotions, mais le vrai problème, selon lui, reste le manque de planification. S. S.